L'art de la guerre...
Vladimir Poutine est vraiment très fort. Il faut dire qu'il a jeu facile, face à des adversaires navigant à la gaffe.
Il s'est mis en mesure, en 15 ans de pouvoir, de mettre l'Europe occidentale à genou, en un claquement de doigt.
D'abord, en faisant le plus facile, réorientant le flux de pétrole vers la Chine, ensuite en se prêtant au même jeu avec le gaz, réorienté, lui aussi vers l'Asie. L'intérêt économique n'est pas absent, car le gaz est plus cher en Asie qu'en Europe, mais l'intérêt stratégique est évident. Il ne dépend plus d'un seul acheteur. Le mouvement de bascule sera bientôt arrivé à son terme, et une Europe qui n'a pas le choix de son fournisseur, sera à la merci d'un fournisseur ayant le choix du client.
La rançon de la gloire sera sans doute un alignement des prix gaziers, de l'Europe sur l'Asie... Bien fait.
L'art de la guerre a donc été appliqué sans bruit, et c'est cela qui importe. On se met, patiemment, en position de gagner une guerre, sans livrer bataille, sans même tirer une cartouche, pendant que l'ennemi détruit son économie...
Sans même qu'il y ait eu besoin d'une seule menace de Gazprom, tout au long de ces années. Mais si Gazprom n'a jamais élevé la voix, l'Europe occidentale a compris, très provisoirement, le message.
Mais une tête de piaf étant une tête de piaf, sitôt appris, sitôt oublié.
Mais, on peut remettre cela en perspective avec le discours de Wauquiez. Le type qui propose une "autre Europe", ne sera pas ostracisé, il roule pour le système à plusieurs niveaux. Tout d'abord, il faut faucher l'Herbe sous le pied des vrais partis alternatifs, FN, DLR, même désormais parti de gauche, et bien sûr, François Asselineau, et il propose aussi une chose : abandonner les pays de grande dépendance énergétique au gaz russe.
Effectivement, ceux-ci n'auront qu'à se retourner vers la Russie, et tenter d'arrondir les angles.
Ce serait cela la réduction d'une Europe à 6 (Espagne, Italie, France, Allemagne, PB et Belgique), "sauvegardant" l'Euro. Et supprimant les aspects les plus conflictuels.
Donc, il n'y a rien de choquant dans la proposition Wauquiez, pour le système. Il cherche à le sauvegarder, en le réduisant. L'EURSS est à bout de souffle.
Il reste sans doute le moment du "petit coup d'épaule", que pourrait donner le maître du Kremlin. Ce petit coup d'épaule serait d'appuyer les partis souverainistes et anti-système, comme l'URSS le faisait, poltiquement et plus prosaïquement, monétairement. Le système soviétique a été en grande difficulté quand il a refusé de soutenir financièrement la grève des mineurs britanniques.
La Russie de 2014 n'est plus la puissance en déclin de 1984, et le pays ravagé de 1999.
D'ailleurs, l'Europe est en déclin énergétique. Mais contrairement à ce que dit Jancovici, je ne dirais pas que le déclin énergétique apporte la désorganisation croissante. Ce qui disparaîtra, ce sont les usages les plus absurdes.
Usage absurde en absurdie (USA), le forage des gaz de schistes a coûté, en 2012, 42 milliards, et a rapporté 32.5 milliards... On comprend la précipitation de l'équipe Obama pour faire remonter les prix, et les doubler ou tripler...
Quand à l'affirmation "le système déomcratique craquera", elle n'engage que son auteur, car le dit système démocratique est déjà défunt.
Le mot de craquer à deux sens. L'oligarchie tire dans la foule. De l'oligarchie jaillit le tyran antique "bienfaiteur et protecteur du peuple", qui se charge d'en éliminer physiquement une bonne partie.