Ukraine : Hourra pour l'Union Soviétique...
Décidément, l'Ukraine devient un centre d'une crise qui la dépasse largement, et dont les occidentaux ont très sous estimé l'impact.
D'abord, quelques nouvelles diverses : le fils de Joe Biden a été pris les doigts dans la confiture ukrainienne. Ne pas oublier de se servir personnellement, telle est la ligne de conduite des élites.
Ensuite, les forces spéciales, les mercenaires, nervis des plus puissants, ont prouvé ce que j'alléguais : ça ne fonctionne, comme à Odessa, que contre des civils désarmés, beaucoup moins contre des civils armés, et pas du tout contre une armée.
Les dites forces spéciales apprécient beaucoup le concept hitlérien, du "repli élastique" ou retraite précipitée, pour appliquer un autre principe sain ; le bon soldat, c'est celui qui reste en vie.
Il reste que le maître du Kremlin est beaucoup moins maître de la situation qu'il n'y paraît. Ou qu'on veut bien le dire. En effet, à la suite de l'URSS, la Russie est un état vaste, qui doit composer avec les autorités locales, notamment les ministères de force.
Si la prise de la Crimée était belle et bien pensée, l'est de l'Ukraine est un jeu à au moins trois, Moscou, les insurgés, Kiev.
Et à cela, rien n'indique que les militaires russes, mêmes sans ordres, restent passifs. Les hélicoptères abattus ne l'ont pas été par de simples pétoires.
Les insurgés de l'est chantent l'Hymne de l'URSS, et non celui de la Russie. En état d'échec économique complet, l'Ukraine vit le moment russe de 1999, où l'alternative était entre un retour à l'URSS, et une remise en ordre, que Poutine a fait.
Cela renvoie aussi Poutine, au passé glorieux de l'URSS, et à cette alternative, avec une différence monstrueuse : spécialisée dans les matières premières, et notamment l'énergie, la Russie n'est pas dans la situation 1985-2000. Là, l'énergie était abondante et bon marché, elle est moins abondante, avant de devenir défaillante, et elle est très chère. Avant de le devenir encore plus, et rare. Avant de le devenir vraiment.
Le verbiage occidentale, d'une Union Européenne, et des USA en état d'échec économique complet, ne peut masquer la réalité de l'évaporation de leur pouvoir d'attraction économique, et de la chute libre de leurs capacités militaires.
Comme je l'ai dit, les militaires français castagnent en RCA, ils ont écrasés une bande, dernièrement, mais c'est sans importance. Pour une écrasée, dix peuvent renaître.
A cela s'ajoute qu'il est peu probable que le Russie continue à fournir en gaz, un état à la fois insolvable et hostile, où la crise sociale, avec des politiques FMI pures et dures, ne peuvent qu'entraîner la révolte.
Comme l'Ukraine est aussi le point de passage obligé du gaz russe (au moins de la moitié) vers l'Europe, et que celle-ci, par souci de "bonne gestion" applique aussi à ce secteur la politique de dégraissage des stocks, on peut s'attendre à des moments difficiles.
Mais Odessa aura envoyé le message. Désormais, la contestation pacifique, c'est fini.
A l'est, les républiques nouvelles ne semblent pas manquer d'armes, mêmes lourdes, et le gros de la force ukrainienne, qui est quand même l'armée ukrainienne, se décompose à vue d'oeil.
La radicalisation de la révolution du Donbass peut très bien métastaser en Russie, mais ce ne sera pas une révolution "de couleur", enfin, si, mais rouge vif. Elle peut aussi, très bien, pour les mêmes raisons, métastaser en Europe occidentale, où les mêmes oligarques, menteurs, voleurs, tricheurs, saignent aussi les peuples.
Il est clair que le système n'a prévu aucune des conséquences possibles, même les pires. L'annexion pure et simple de tout ou partie de l'Ukraine, par une Russie qui y remettrait de l'ordre, est aussi, pour le système, la moins pire des solutions, désormais. Parce qu'après tout, si les insurgés avaient dans l'idée d'exproprier les oligarques, qui pourraient leur en tenir rigueur, ils ne les ont pas soutenus, et cela pourrait donner des idées dans le monde entier...