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Las Vegas et le sentiment de fin de civilisation...

2 Juillet 2014 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Un article paru dans "De Defensa", sur Las Vegas. La ville se meurt,faute d'eau. On incrimine le changement climatique. Mais sans la crise climatique, sans doute simplement une simple variation comme il en existe dans les deux sens,, la situation serait exactement la même.

L'occupation occidentale y remonte à 1855, par les mormons, qui l'abandonnèrent bientôt, puis par l'armée. Elle n'existe en tant que ville qu'au XX° siècle et ne se développe vraiment qu'après la fin du régime Baptista, qui voit l'activité casino se développer à toute allure.
La Californie, comme Las Vegas, ont épuisées les ressources locales hydriques. Le Lac Meade a baissé de moitié, et le fleuve Colorado n'est plus qu'un égout. Le barrage Boulder qui avait permis le développement de ces deux entités est au maximum de ses capacités, et même sans crise climatique, comme je le dit, il y aurait quand même la crise hydrique.

On n'installe pas impunément 2 millions de personnes dans le désert, avec des golfs et des pelouses. L'industrie dominante des casinos, elle, n'est même pas en cause. Elle gère très bien son budget "eau", tant en argent, qu'en économie de ressources.
Mais, la population, pas du tout.

Si l'habitant de Las Vegas consomme en moyenne 1000 litres par jour, contre "seulement", 250 en Californie, toujours très branchée économie d'énergies diverses, il n'en reste pas moins que les californiens sont 38 millions, et dépendent largement aussi, du Barrage Boulder. Les autres ressources, abondantes mais petites, étaient suffisantes jusqu'aux années 1930. Elles sont aujourd'hui, largement insuffisantes, et surtout, la situation de la population, là aussi, dans le désert, n'arrange rien. Son mode de vie inadéquate, le gaspillage effréné des plus riches, parfaitement symbolisé par la généralisation mondiale du golf, lui, n'est même pas encore atteint, au profit qu'il ne faut pas, là non plus, troubler la bonne marche de l'économie.
Bien sûr, on peut faire des économies, mais il n'y a rien de plus efficace que de se couper un bras.

Les 10 % les plus riches de la population d'un pays riche consomment peu ou prou 10 fois plus de ressources que 10 % du reste de la population. Là aussi, la loi de Paretto s'applique parfaitement. Et là, si l'effet prix est ravageur pour 90 % de la population, les 10 % du haut ne voient encore aucune raison de se poser des questions.

Dans ce contexte, le sentiment diffus de fin du monde se propage, sans qu'on ait d'explication. On voit que tout se dégrade, sans pouvoir l'expliquer, faute de renseignement, et signe aussi d'une omerta pesante.

Le Japon post-fukushima a réduit sa consommation électrique de 30%. Donc, il est possible d'agir fortement, si la population sent la nécessité. Mais, comme je l'ai dit, peu ou prou, la totalité de la capitalisation boursière, c'est basé sur l'énergie.

Alors, on peut voir des création cinématographiques ou télévisuelles comme une "psychologie des contes de fées", une annonce du monde d'après.

Une série fait fureur actuelle. C'est "The walking dead". L'inévitable film de zombies, où une poignées de héros, utilisant ce qui reste du monde d'avant, sombre dans un monde guerrier.

D'abord, ils sont dans un camping. Attaqués, et plusieurs victimes plus loin, ils passent dans une ferme, elle même attaquée, et détruite, puis dans une prison, "nettoyée" par leurs soins.

On passe d'une vie civilisée au château fort, et on détruit les zombies à la pelle... Sans pouvoir vraiment compter sur les autres survivants, très méfiants les uns vis-à-vis des autres, voire en guerre ouverte...

Quelle plus belle allégorie que poser ainsi la question du nombre, des ressources, et comme dit Jancovici, l'ennemi, c'est plus le bengalais, c'est le voisin.

En attendant, celui qui survit le plus longtemps, c'est celui qui a le plus de restes du monde d'avant. Quelle belle série, finalement, survivaliste.

Et encore, connaît on fort peu le vécu actuel des populations américaines, notamment rurales ou suburbaines.

Quelle meilleur illustration de "the end of suburbia" ? Bien sûr, il faut lui donner un contenu cinématographique, qui peut passer pour un divertissement, comme naguère la Fontaine et ses fables. On peut persifler sous couvert d'une fable, et qui sévirait contre, au péril de passer pour un idiot ?

En attendant, les ventes d'armes baissent aux USA. Sans doute un état de saturation y a été atteint. Le marché, pas plus que les armes, ne montent jusqu'au ciel...

Mais ayons confiance. Leurs arsenaux doivent être pleins, et les munitions s'y vendent par palettes dans les supermarchés...

L'autorité locale, symbolisée par le rôle du sheriff dans "the walking dead", et la disparition du pouvoir central, indique un sentiment. D'ailleurs pour ce qui est d'être submergés par des espèces de zombies anthropophages, le moyen orient semble bien parti.

C'était pourtant la zone qui était sensée "profiter", le plus du plafonnement des ressources et de leur déclin, ailleurs dans le monde...

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J
De bien belles images comme on aimerait en voir plus souvent :<br /> http://www.dailymail.co.uk/news/article-2692335/Water-levels-Lake-Mead-time-low-14-year-drought-leaves-marinas-abandoned-tourist-attractions-bone-dry.html
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J
Comme pour le PO, nous ne faisons souvent pas exception à la règle et ne voyons que ce que nous voulons bien voir. Par exemple, j'avais lu &quot;Le marché, pas plus que les femmes, ne montent jusqu'au ciel...&quot; et déjà mon cerveau exprimait son désaccord. Mais non, c'était &quot;les armes&quot;, au temps pour moi :-)
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S
&quot; voir en guerre ouverte&quot;. Cela s'écrit &quot;voire&quot;, monsieur le cocotier. <br /> <br /> Pour Walking dead, le comics (dont est tiré la très mauvaise série) est beaucoup plus intéressant car il ose transformer ses personnages en anti-héros.
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P
Ah bon, c'est pas des anti-héros ? Disons qu'ils oscillent.
R
Il y a une arme par habitant aux USA, en tout cas c'est un statisque symbolique qui traine depuis les années 90. Dans la vie réelle vous avez les rednecks avec 10 armes par têtes ou plus et les citadins new age de San Francisco ou Boston aussi desarmés qu'un anglais ou un français. Mais l'important c'est d'avoir des munitions et depuis quelques années c'est de plus en plus difficile, le calibre 5.56 otan pour les clones de l'AR 15 semi auto, qui est de loin l'arme la plus connue aux USA, est de plus en plus cher (d'un autre côté l'Orwellien Homeland Security a fait une commande de 1,6 milliards de cartouches il n'y a pas longtemps) et il y a eu même une petite pénurie du bon vieux .22 LR pendant quelques temps, c'est tout dire !. Il ya des gens qui ont fait fortune en vendant par internet des boîte de rangement en plastoc remplies de balles, des véritables plus values de 1 à 5 parfois !<br /> <br /> Tout ça pour dire que même les rednecks ne feront pas long feux sans cartouches. D'aillerus dans les meilleurs films et series dystopiques les munitions sont rares et très valorées.
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E
Un autre signe de décadence<br /> <br /> http://www.marianne.net/Blackwater-en-Irak-la-securite-sans-foi-ni-loi_a239862.html
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N
Un peu aride, un peu partout mais ...<br /> <br /> Il ne faudrait pas oublier la popularité exceptionnelle du président exceptionnel d'un pays exceptionnel.
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S
T'es formidable
B
26 septembre 2013 :<br /> <br /> A propos de la compétition pour les ressources, Jean-Marc Jancovici avait déclaré :<br /> <br /> &quot; Il est évident que ce genre de transition dans un monde de 7 milliards d'hommes sédentaires se terminera par tout, sauf la joie et la bonne humeur. Ca sera un monde violent et chaotique. Violent et chaotique. Donc quand le GIEC qui va publier son cinquième rapport d'évaluation dans trois jours va vous dire : &quot;On risque quelques degrés supplémentaires&quot;, en gros, moi, je vous le traduis avec le langage de tous les jours : &quot;On risque la guerre&quot; . Voilà ce qu'on risque. Mais pas avec les gens du Bangladesh, non, non : avec nos voisins. Entre nous-mêmes. Parce que la compétition pour les ressources deviendra trop forte pour que la démocratie y résiste. &quot;<br /> <br /> C'est à la 30ème minute :<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=nderLmgkwus<br /> <br /> En réalité, la situation sera encore pire.<br /> <br /> En réalité, nous serons 10 milliards d'habitants (et non pas 7 milliards comme le dit Jean-Marc Jancovici).<br /> <br /> Evolution de la population mondiale, de 10 000 avant Jesus Christ jusqu'en 2000 : nous devons bien garder en tête ce graphique :<br /> <br /> http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b7/Population_curve.svg<br /> <br /> Pour les années qui viennent, l'Institut National des Etudes Démographiques (INED) a fait ses calculs :<br /> <br /> - Nous serons plus de 9,5 milliards d'habitants en 2050.<br /> <br /> - Entre 10 et 11 milliards d'habitants en 2100.<br /> <br /> La croissance démographique a atteint un taux maximum de plus de 2 % par an il y a cinquante ans, et a diminué de moitié depuis (1,2 % en 2013). Elle devrait continuer de décélérer jusqu'à la quasi-stabilisation de la population mondiale dans un siècle autour de 10 à 11 milliards d'habitants.<br /> <br /> http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/focus_sur/combien_habitants_demain/<br /> <br /> 10 à 11 milliards d'habitants, pour des ressources de moins en moins nombreuses (terres fertiles, pétrole, gaz naturel, minerais, métaux, etc) : il va y avoir des guerres, et il va y avoir des guerres civiles.<br /> <br /> Jean-Marc Jancovici : &quot;On risque la guerre&quot; . Voilà ce qu'on risque. Mais pas avec les gens du Bangladesh, non, non : avec nos voisins. Entre nous-mêmes. Parce que la compétition pour les ressources deviendra trop forte pour que la démocratie y résiste. &quot;
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