Ukraine : missiles et stalingrad(s) locaux...
Une chose est sûr en Ukraine, ce ne sont pas les novorussiens qui ont abattu l'avion malais, because, selon le procureur général ukrainien, ils ne se sont pas emparés ni de S300 ni de missiles Bouk. Donc, le camp ukrainien reconnaît l'innocence des leurs adversaires.
Quand aux russes, eux qui restent obstinément arme au pied, pourquoi iraient ils abattre, comme ça, un avion civil ? Le proverbe latin nous dit "à qui profite le crime ?".
Tout d'abord, il faut signaler, le passage, peu auparavant d'un autre avion, celui transportant Poutine. Y aurait il eu méprise ?
Mais, il faut revenir à la situation sur le terrain. Le Front, en Russie, obéit à des lois... russes. C'est à dire qu'il est très perméable, faute d'effectifs suffisants, celui qui prend l'offensive, s'il le fait intelligemment, prend l'ascendant. Un front n'a que la force de son point le plus faible.
Il y a aussi le rôle des forteresses, vraies, ou ce qui peut devenir une forteresse. Tel Brest-Litovsk en 1941, dont la résistance eût un rôle important dans l'échec du plan Barbarossa.
En effet, une forteresse assiégée, ça boit les effectifs des assiégeants, et souvent leurs munitions, pour un objectif qui devient vite secondaire. Brest-Litovsk ralentit les troupes à pied, les plus nombreuses, en immobilisa beaucoup, et la poche de Minsk fut fermée, mais de manière insuffisante, ce qui permit à environ la moitié de l'armée russe de s'en échapper et faire jonction avec les troupes de renforts, venues de Moscou, et de livrer la gigantesque bataille de Smolensk, qui dura deux mois, et marque l'échec de Barbarossa.
N'importe quel lieu peut servir de forteresse, préparée ou improvisée, et qui mine finalement la psychologie de l'adversaire. La débauche (sans jeux de mots), de munitions sur Brest Litovsk hier, comme aujourd'hui sur des villes sans importance militaire fait que ces munitions, on ne les a plus après.
Il y eût un précédent célèbre, celui du siège de Bitche en 1870-1871. Le gouverneur allemand d'Alsace intervint pour arrêter un bombardement quasiment sans objet, mais qui aspirait littéralement les munitions prussiennes, au risque, justement, d'en priver le reste de l'armée. Un siège, c'est toujours au niveau psychiatrique ravageur pour l'assiégeant. Hitler commit l'erreur de vouloir prendre, à tous prix, Stalingrad.
De plus, il est fichtrement dangereux de procéder à des manoeuvres d'encerclement, comme l'armée ukrainienne, sans avoir justement, assez de troupes pour garder suffisamment les flancs. C'est justement le risque de se retrouver dans la situation qu'on a voulu infliger à l'adversaire. C'est très crétin.
De plus, les armées sont très dépendantes d'un flux continu d'approvisionnement. Outre ce qu'il faut pour simplement se déplacer et manger, et les munitions, ça pèse, et il y en a toujours très peu finalement, même avec les moyens modernes de transports.
Mais, abattons un avion malais, paf, on ne parle plus de la situation sur le terrain. Lumineux, non ?
Pour ce qui est des trublions qui veulent casser les assiégés, on peut trouver le gouvernement d'Israël, soucieux d'intervenir au sol à Gaza, vu le peut de résultat de sa campagne de bombardement, et surtout que la réplique monte en gamme, et que le "dôme de fer", se révèle surtout une escroquerie juteuse pour le CMI local.
Pour ce qui est des opérations au sol, les combattants palestiniens n'attendent que cela. On va voir ce que donne des combats dans des dédales, avec des combattants de plus en plus formés et équipés. De plus, visiblement, ils se foutent de perdre 10 types, s'ils arrivent à en tuer 1.
Mais il faut aussi voir ce que signifie les nouvelles actuelles. Les avancées des forces impériales sur le terrain sont, comme au moment de Stalingrad, microscopiques, et comme au moment de Stalingrad, la montée de l'extrémisme médiatique est visible. C'est à ce moment que Goebbels fit acclamer la "Guerre totale".
Comme je l'ai dit, rarement l'assiégeant se comporte intelligemment, comme à Bitche. Ils ont toléré une garnison assiégée, qui n'a même pas influencé le sort de la guerre.
A Brest Litovsk, de gros effectifs (20 000 en troupes d'assaut et 100 000 pour boucler ) et une débauche de moyens technique, de munitions ont été gaspillées pour un objectif déjà atteint, dont il ne fallait qu'attendre la chute, faute d'eau et de nourriture, et dont les gros moyens de défense étaient détruits.
Les pouvoirs faibles ont cela de commun qu'ils ne savent pas faire la différence entre accessoire et principal. Le premier pouvant être négligé, l'autre détruit. Mais le camp Ukrainien ou israëlien suivent des logiques américanistes : c'est à dire, on détruit, pour voir. ça a toujours fonctionné jusqu'à présent, ça devrait fonctionner encore ?
Quand à faire une enquête pour un boeing tombé en zone de combats, c'est une pure vue de l'esprit. Visiblement, sur place, ils n'ont pas que ça à secouer...