Calculs d'élites et démondialisation...
le calcul de l'élite c'est sans doute d'établir un gouvernement mondial, avec une politique unique, une monnaie unique et une religion et des dogmes uniques.
Comme on le voit, c'est la liberté, mais dans un cadre vraiment très surveillé. Vous pouvez croire dans le Dieu unique, appelé dollar, dans l'empire, et le libéralisme.
Ben voilà, le problème c'est qu'il existe physiquement deux énormes os, qui s'appellent Russie et Chine, et quand on voit un ossillon comme la Syrie, et la résistance qu'elle oppose, on peut douter que le groupe de Washington-Londres, et comparses de seconde zone, comme le videur de pot de chambre appelé FH, arrivent franchement à quelque chose.
De même, les Hurluberlus de seconde zone, que je ne citerais, mais qui dirigent des pays à cheval sur les détroits, ont des idées derrière la tête, mais pas franchement la maestria pour piloter leur politique. En gros, ils ont toutes les chances de se planter méchamment.
Mais le problème véritable n'est pas du tout là.
Dans un contexte d'énergie plus rare, et dans un pays leader comme la Chine, un pic charbonnier avéré, et en Allemagne, un déshérence du charbon et un triomphe très très provisoire de la lignite, on peut voir deux écueils.
D'abord, l'atonie de la demande de leurs clients. Il est clair que ces deux pays sont vainqueurs, quasiment par KO, et exportent massivement. Mais le problème, c'est que la demande solvable s'effrite, voir s'effondre, et que dans le cas allemand, la France n'est plus cette année, son premier client.
Devant une stagnation qui est appelée à devenir séculaire, la;position de premier exportateur, comme dans le cas chinois et allemand, n'a plus vraiment d'intérêt. Il faut baisser sans cesse les prix, pour rester dans la course. Une course qui mène où ?
Le deuxième point, c'est que la mondialisation des échanges est dépendante d'un pétrole abondant et bon marché. S'il n'y a pas encore de manque, le bon marché n'est pas là, et il faut voir la situation actuelle comme surréaliste. 42.9 USD le baril, qui apparaît comme "bon marché". Les projections faites en 2000 pariaient sur un cours de 20 USD en 2020. Bon. Je ne voudrais pas critiquer, mais quand même.
La spécialisation, donc, bat de l'aile. Sans transports, pas de mondialisation. Comme je le disais déjà, le transport aérien est une activité chroniquement déficitaire, avec quelque fois des bénéfices. Seul le soutien des états fait la différence.
Pour le transport maritime le Baltic dry index n'en finit pas de mourir, et n'indique qu'une chose : il est quasiment impossible de gagner de l'argent dans le trafic maritime, sauf si on transporte des migrants.
BP annonce que son bénéfice du troisième trimestre est égal à zéro. Et va réduire ses investissements.
Mais, les deux géants de l'économie mondiale sont aussi des colosses aux pieds d'argile. Comme je l'ai dit, la production chinoise de charbon baisse fortement. Toute l'économie chinoise est bâtie sur le charbon, cela veut dire que quelque chose de grave, se passe.
Pour l'économie allemande, des inénarrables critiques du renouvelable se pavanent, sans comprendre ce qui se passe.
Que se serait il passé sur le marché électrique si l'Allemagne n'avait pas arrêté le nucléaire ? Le charbon et la gaz auraient disparu, au profit d'un mix nucléaire-lignite, le charbon allemand est déficitaire, les centrales à charbon aussi, globalement, et, de toute façon, y en aurait il assez pour qu'il puisse ne fonctionner qu'avec cela ? Sans doute pas. Dans tous les pays du monde se pose la question de sa rentabilité, sauf exception. Seul l'annexion de la RDA, en lui donnant la lignite, lui a permis d'échapper à la crise, avec le gaz russe. Sinon, le pays sera dans la situation grecque...
Il faut que les élites cessent de penser avec des schémas anciens. L'énergie la meilleure matché, c'est celle qu'on ne consomme pas.
Minés à l'intérieur par la dépression énergétique, minés dans leurs marchés extérieurs par la "stagnation séculaire", nom poli pour ne pas parler de la décroissance, les deux vainqueurs vont donc apprendre qu'il n'y a jamais de victoire définitive dans l'histoire.
Regardent ils ce qu'il est arrivé au Japon ?
Récemment, un article parlait de l'Argentine et parlait d'un pays "à bout de souffle". A bout de souffle pourquoi ? Parce que Cristina Kirchner n'avait pas adhéré à la doxa libérale, et en avait éloigné son pays ?
Y a t'il des pays qui s'en sortent actuellement ? Actuellement, aucun. Pour la même raison. Le prix de l'énergie est trop monté, et a asphyxié les économies. Pouvait il monter moins ? Non.
Alors, le monde libéral accuse le manque de "réformes de structures". Pour faire quoi ? Pour s'effondrer plus vite ?
Simplement, les tenants de la mondialisation, bavards incompétents et verbeux, ont oublié que l'économie, c'est d'abord du réel. S'ils savourent de voir les BRICS sombrer, parce qu'ils n'obéissent pas, plus ou peu à l'empire, ils ont quand même une sourde inquiétude qu'ils n'arrivent pas à exprimer.
On voit pointer, enfin, une reconnaissance du pic oil. Le seul problème, c'est l'EROIE, ou le TRE français; taux de retour énergétique. En effet, plus le prix de l'énergie augmente, plus le coût de la recherche augmente...
Simple loi économique de base, que plus personne en haut, ne comprend....