Turquie : effondrement final ?
26 Décembre 2015 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique
Pendant presque un siècle, la Turquie qu'avait crée Mustapha Kemal, devenu Kemal Ataturk avait simplement tenté, avec les appuis extérieurs qu'il pouvait trouver, de consolider un état fragile issu de la première guerre mondiale.
Etat peu développé, qui n'avait pas purgé tous les restes de l'empire, notamment la question kurde, il avait abandonné la politique impériale ottomane, se contentant de protéger ce qui restait.
Le néo-ottomanisme actuel a réanimé les fractures de la société turque, notamment la question kurde, qui, en s'envenimant, risque d'en réveiller d'autres. Bien d'autres.
Comme je l'avais dit dans un de mes articles, la Turquie est un conglomérat, pas un état turc. Les turcs de Turquie sont le plus souvent des populations autochtones converties, sinon de force, du moins pour des raisons fiscales, et des populations européennes islamisées rapatriées lors de la pertes des balkans.
Le gros problème reste la question kurde, mais jusque alors aucun pays voisin n'avait intérêt à souffler sur les braises, ni la Syrie, ni l'Irak, ni l'Iran. Aujourd'hui, grâce notamment à une "diplomatie" turque étourdissante, c'est le merdier en Syrie et en Irak, où des kurdistans quasi-indépendants existent, et où seule la modération des kurdes a empêché la déclaration formelle de l'indépendance.
Il est clair que ces Kurdes ne manqueront pas d'appuyer leurs familles installées de l'autre côté de la frontière, et les kurdes de Syrie ne sont là que de manière récente. Ils ont été poussés à l'immigration en Syrie par les troubles au Kurdistan Turc.
De même, comme la Russie semble très fâché face au gouvernement turc, le soutien aux kurdes, ne connait qu'une limite : la modération de Moscou. Et celle-ci peu s'émousser très vite. Mais, sur la carte, on voit que la guerre kurde s'étend à toute allure.
Il est clair aussi, que ce sont les autorités turques, qui, dans leur incompétence, étendent la guerre en Turquie.
Sans nul doute, ce qui va arriver, c'est un recul de l'armée turc, une aggravation de la situation militaire, et un réveil de toutes les nationalités diverses qui existent, au fur et à mesure de l'aggravation de la situation.
Loin d'avoir conduit à la restauration ottomane rêvée, la politique actuelle aura fait que la Turquie républicaine de XX° siècle n'aura été, elle même qu'une étape dans dislocation de l'empire ottoman. Une longue étape, qui a parue consolider, mais le passage d'une politique prudente, qui portait des grands espoirs, et une moisson prometteuse, à une politique d'expansion pure et dure, a ruiné toutes les possibilités d'un leadership turc de la région, qui était amplement à sa portée, et lui aurait donné une domination soft de longue durée, pour une guerre sans fin, et probablement, l'effondrement rapide en cas d'aggravation de la situation avec la Russie.
La question du gaz, notamment, est brutale. Sans gaz russe, la Turquie n'existe pas. Et on a connu l'évolution de la situation syrienne, quand les mercenaires étrangers ont reçus des flots d'armements modernes.
Là, en plus, ce ne seront pas des mercenaires étrangers qui se battront, mais une armée nationale, beaucoup plus déterminée, comme les houthis et l'armée du Yemen, qui tiennent bien, malgré une différence de potentiel importante.
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