De Peabody à Arch Coal...
25 Mars 2016 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Personne, dans le monde, ne connait la signification profonde de la faillite de Peabody et d'Arch Coal, et d'ailleurs, peu de monde connaissent la nouvelle.
Mais si l'on veut faire une prédiction, c'est la fin du calendrier maya qu'il faut évoquer, et dans le sens amérindien, la "fin d'UN monde", et non pas la fin du monde.
Le soleil qui tombe, aigle qui descend (Cuauhtémoczin), est suivi d'un renouvellement des temps.
Entièrement différend. Et d'ailleurs, très meurtrier. La population du Mexique, entre 1500 et 1700, passe de 25 millions à 1.1 million.
La crise des charbonnages européens dans les années 1950 a commencé aussi par une surproduction importante, ayant conduit à des fermetures, des reclassements. A l'époque, la bonne tenue économique, le fait que les charbonnages soient nationalisés, avaient permis d'étaler la crise.
Aujourd'hui, 50 entreprises charbonnières US ont déposées le bilan, Peabody, la première, devrait suivre sous peu, les dettes seront effacées, ainsi que les retraites versées, des mines fermées, la production réduite, et les prix continueront à baisser. En effet, "débarrassés" de bien des charges, ils pourront continuer la guerre des prix, avec simplement quelques concurrents en moins. Le phénomène de dépôts de bilan, est en cascade et finira par entraîner tout le secteur.
Côté chinois, le topo est le même, stocks monstrueux, investissements énormes et infondés, mines fermées. Et une fois qu'une mine est fermé, laissée à l'abandon, elle se dégrade vite et c'est très compliqué de la remettre en fonctionnement. Et très coûteux. D'ailleurs, je me souviens d'un vieux sciences et vie qui parlait de la production -éventuelle- charbonnière française. Il était possible de retrouver un niveau de production des années de gloires, le seul problème était de savoir à quel prix, et si c'était économiquement soutenable.
La réponse était non, le prix espéré rendant toute vente impossible.
En Inde, les stocks atteignent 84 millions de tonnes, que ce soient dans les mines ou dans les centrales thermiques, ce qui a conduit à la fermeture de beaucoup d'entre elles. 84 millions de tonnes, cela correspond, grosso modo à deux mois de consommation. D'ailleurs, l'Inde ne possède pas les infrastructures nécessaires pour augmenter beaucoup les consommations. le charbon est médiocre, et le réseau ferroviaire est ce qu'il est, antédiluvien, surchargé, et incapable d'avaler plus qu'il ne débite déjà.
Le problème du charbon est que 90 % sert à la génération d'électricité et 10 % (le plus rentable) est un charbon sidérurgique. Les deux secteurs sont en crise, et si des réglementations sont incriminés, elles ne sont pas en cause, réellement. En effet la réglementation intervient quand le secteur faiblit. Et de plus, la concurrence du renouvelable est difficilement surmontable.
Les investissements pour l'électricité sont lourds, mais après, le renouvelable, lui, a très peu de frais.
Au contraire des autres moyens de génération de l'électricité, dépendant de plus d'un système économique en crise.
Dans les années 1970, on nous expliquait doctement que le charbon européen, à faible productivité était déclassé par les mines US et australiennes, si mécanisées et mécanisables. C'était vrai. Maintenant, ces firmes mécanisées sont elles mêmes en crise, et une crise mortelle, parce qu'avec leur structure, leur point mort est très haut.
Les mécanismes capitalistes se révèlent très pervers, quand tout un secteur flanche.
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