Europe : le renouvelable ridiculise le nucléaire...
... et agonise le fossile.
28.8 % de l'électricité est désormais d'origine renouvelable, 41,7 % thermique, et 26.2 % d'origine nucléaire. Même avec la France nucléaire, cette énergie est à l'échelle européenne, marginale.
Encore, la transition serait elle beaucoup plus rapide, si les compagnies énergéticiennes n'avaient achetées en bloc, la classe politique européenne.
Les anciens ministres espagnols vont travailler chez les électriciens, après avoir été jetés par leurs électeurs, les grandes compagnies allemandes freinent autant qu'elles peuvent les évolutions, la preuve en étant que la majorité des nouvelles capacités ne viennent pas d'eux, inutile de rappeler les liens du lobby nucléaire en France avec les politiques de tous bords...
Margaret Thatcher a estourbie en son temps l'industrie charbonnière britannique pour des raisons politiques et hargne personnelle (ces syndicats qui avaient empêché son père de devenir riches), une bonne partie aurait pu être maintenue beaucoup plus longtemps, mais, il fallait assurer des débouchés aux gaz de mer du nord.
Le solaire et l'éolien se complètent, et globalement, assurent une grande stabilité de production...
Le jeu pour les oligarques de l'énergie, c'est de protéger leurs sinécures, à tout prix, dans un contexte de changement technique, qui les remet en question.
Les capacités de production en énergies fossiles sont largement dé-commissionnées, avec en tête, le charbon, suivi du gaz, pendant que les centrales au fioul achèvent de mourir.
Mais l'important n'a pas été dit. Si le renouvelable progresse un peu, c'est l'hydro-électricité qui s'est montré défaillante, et une année bien arrosée pourrait aussi précipiter l'enfer sur terre pour les compagnies électriques.
On est sur des quantités marginales, mais aux effets maxi...
Il reste que le renouvelable est aussi, dans sa quasi-totalité, sur une croissance à deux chiffres.
Le nucléaire aussi est en perte de vitesse. ET si des centrales gaz et charbon ouvrent encore, c'est que les décisions d'ouverture sont anciennes, et qu'il faut du temps pour les construire, mais on en déclasse environ deux fois plus qu'on n'en construit. Pour le fioul, on n'a rien construit du tout, mais sans doute, les centrales restantes survivront encore un peu. La merde qu'ils bouffent, on ne sait pas quoi en faire d'autre et pose un sérieux problème de débouché...
La question de la crise des capacités de charbon et de gaz est à lire justement dans ces nouvelles capacités thermiques, qu'ils avaient lancés au début du siècle, et que la non croissance des consommations a rendu inutile. Il leur a fallu déclasser les anciennes centrales, qui bien que ne fonctionnant pas longtemps, étaient si rentables en pointe.
En tout, dans le fossile et le nucléaire, 17 422 MW ont été dé-commissionnés, 6 681 mis en service. Le problème, c'est qu'une centrale thermique, c'est long à mettre en service, et que c'est bien plus long à amortir...
Mais le phénomène visiblement se tari. On a visiblement, en Europe, plus aucune envie de construire quoi que ce soit, dans le thermique du moins...
Pourtant, le contexte, à priori, n'est pas mauvais, pour les énergéticiens, gaz et charbon étant en plein marasme des prix... Diable, c'est le débouché final qui a trinqué... Le consommateur, que Mario Draghi, veut soutenir par des dotations de 1300 euros par personne, nous dit on...
Peabody (charbon) aux USA va faire faillite (fondé en 1883), et RWE affiche des pertes pour la première fois depuis 60 ans... Sans compter EDF qui voit son bénéfice fondre...
Il est clair que pour l'Allemagne, l'arrêt partiel du nucléaire a été une décision plus que judicieuse, au moins pour la survie des électriciens existants. Electriciens qui n'ont aucune reconnaissance. Eux veulent revenir à la rente de situation qui était la leur avant.
EDF veut vendre RTE, et se dégager de la coûteuse entreprise nord américaine, qui ne lui a apporté, comme tous ses investissements à l'étranger, que pertes et déboires.