SUPPRESSION DE TAXES...

Les gens n'aiment pas les taxes. Normal. Mais les gens aiment bien les contreparties. Les routes en bon état, l'indispensable crèche (municipale, bien sûr), l'enlèvement des ordures ménagères, la salle des fêtes, la piscine, etc...
Tout ce qui est devenu la norme depuis 1945, et qui ne l'était pas avant. En 1939, seule l'électrification avait fait l'objet d'une politique globale.
L'eau dans les maisons, c'est après, et les toilettes généralisées, ce sont les années 1970. Parce que cela entrainaient beaucoup de travaux.
Alors, tout le monde semble approuver l'abolition, à 80 % de la taxe d'habitation, fausse bonne idée. Parce que, de toute façon, c'est bien le contribuable qui paiera. Ou pas. On peut très bien voir une compensation qui n'évolue pas. Et des communes de plus en plus désargentées, et des communautés de communes, idem. Quand aux fusions, comme je l'ai déjà dit, ça rapportera que dalle.
Le maire des années 1930, souvent rentier, ou communiste, n'embêtait pas les gens. Mais il ne fallait rien lui demander. Parce que, des fonds, il n'y en avait pas, et que les budgets existants, étaient réduits à rien. Souvent, le personnel municipal était inexistant, ou presque, réduit au simple secrétaire de mairie et au cantonnier. Le secrétaire de mairie étant fréquemment aussi l'instituteur.
A l'époque de Napoléon 1°, tous les rapports le confirment, 80 % des maires ne valaient rien, avec des degrés variables dans le néant, mais on n'avait personne pour les remplacer. En ce qui concerne les maires rentiers, du XIX° siècle, ils étaient un peu meilleur, parce qu'ils avaient plus d'éducation. Ils savaient lire, écrire et compter, et les registres montrent l'amélioration.
La suppression de la taxe d'habitation acte un fait. La population se paupérise. Au XIX° siècle aussi, l'indigence était la règle, et le rapport à l'impôt, ambivalent. On était fier de le payer, signe de réussite et de bourgeoisie, tout en s'en plaignant. D'ailleurs, le passage du suffrage censitaire à l'universel s'est fait avec l'élargissement de l'assiette fiscale. On peut se demander si le passage de l'universel au censitaire n'est pas aussi acté dans cette réforme.
Le niveau des maires devient catastrophique, particulièrement en matière financière. Et le problème des investissements n'est pas particulièrement celui des autorités locales. C'est le système qui est vicieux. Quand le maire paie 20 % des travaux et le département, l'état, la région, l'Union européenne, le reste, c'est un pousse au crime. Si, sur 5 millions de travaux, la municipalité payait réellement 5 millions, la prudence serait de mise. Quand on en paye 1, c'est plus difficile de résister.
Bien entendu, les exigences ont changés. Salle des fêtes, piscines, sont des équipements aussi incontournables que gouffres financiers. On peut y rajouter la crèche, moins gourmande en capitaux, mais plus gourmande en frais de fonctionnement. Et il faut rajouter tous les porteurs de sébille, d'une aptitude extrême à dépenser l'argent, mais jamais à en gagner...
On peut d'ailleurs donner un satisfecit aux rares maires FN. Ils ont sabrés les subventions, d'autant plus avec plaisir qu'elles étaient "de gôôôôche", le plus souvent, (et de gôôôôche très colorée), et largement levé le pied sur les travaux. Comme Podemos en Espagne, "n'ayant pas l'expérience du pouvoir", ils se sont désendettés, en levant le pied sur les travaux, grands et petits...
Le problème, donc, n'est pas le maire en lui même, mais celui qu'on met en fonction. Sa culture, ses a-priori, ses vaches sacrées, en un mot. Quand un maire trouve normal d'avoir 200 euros de frais financiers par contribuable, c'est là le problème.

D'une manière générale, les maires ruraux, faute de moyens, le plus souvent, se sont montrés les plus prudents. C'est pour cela qu'on veut fusionner les communes, et créer des communautés de communes, pour continuer une fuite en avant inutile. Toute création de nouvelle entité, crée une entité non endettée. Parce qu'elle n'en a pas eu le temps. Et à la place de ruralité peu endettées, des ruralités qui soient très endettées.
Pour ce qui est des communes urbaines. Elles vont avoir de gros problèmes. Elles devront tailler dans les missions et les effectifs. Mais les maires ne sont pas forcément les responsables. Ils ont été le reflet d'une époque exigeante. Les seuls maires responsable, sont ceux qui n'ont pas lus les formules d'intérêts, dans les offres de prêts Dexia.
Une idée pour redresser Baltimore : le maire devrait créer un stage de gestion, pour villes dans la merde noire.