LA BONNE QUESTION...
" Patrick
Je me suis bien marré quand vous rappelez quelques évidences sur S. Plaza. Mais je ne serai pas si dur avec les branleurs dont je fais partie. En effet, à qui la faute si avec le pétrole, on est passé de 80% de paysans à 2%. Que doivent faire les 75% d'inutiles, se tourner les pouces ?
La nature a horreur du vide crée par l'excédent d'énergie et le progrès technique. Alors on remonte dans la pyramide des besoins. Au sommet il y a le besoin de reconnaissance dont S. Plaza est un promoteur. Avec la fin du pétrole, il restera le progrès technique et les techniques de culture doivent permettre de nourrir les 100% avec maxi 15%. Il restera donc toujours des branleurs à occuper
Moi, je suis contrôleur de gestion, j'ai une utilité toute relative car la plupart des usines sont parties en Chine. Mais on me paye bien pour bidouiller des tableaux et des analyses powerpointisables par les "managers". Je suis un gueux mais un gueux bien payé. Je fais partie des pseudo winner car j'ai pu m'acheter une maison en région lyonnaise (une fortune pour ce que c'est) mais que faire d'autres, élever des chèvres ? "
Félicitation à ce lecteur (David), qui n'est pas bégueule comme certains, et reconnait que son travail, finalement, n'est que très marginalement utile (version optimiste), voir totalement nuisible (version pessimiste).
En réalité, la question, c'est que "l'économie est l'art du choix, et tout choix est politique".
On a glorifié le travail, alors qu'au moyen âge, le travail c'était pas ça. Si les récoltes étaient un coup de bourre, le reste de temps, c'était la société du loisir, genre Corée du nord, comme le dit Alain Soral. Tout le monde travail, 44 heures par semaine, mais peu et sans être stressé.
Dans une société très peu ouverte économiquement, le plein emploi est facile.
60 à 80 jours de fêtes au moyen âge, et les 3/4 de l'année, pas grand chose à faire. Une économie reposant sur la culture de plantes, ça n'occupe pas beaucoup. Ce qui tient du temps, tout le temps, ce sont les bêtes. Et les bêtes, un gros troupeau, au moyen âge, c'est 5 ou 6 bêtes, mais pour cela, on a des valets.
C'est un choix qui a été fait au sommet de la société. Au lieu d'avoir beaucoup de temps libre, et des hommes au bistro, il a fallu les déporter en ville.
Mon cher David, vous avez été complétement avalé par le système. Et incapable de vivre sans lui, sans carte bleue, et tout un tas de choses, dont on peut se demander l'utilité. Non que je vous en blâme, mais c'est un constat.
Le problème, c'est que perdurer dans ce système va être de moins en moins possible, au moins sous cette forme. L'agglomération lyonnaise est incapable de vivre comme toutes les grandes villes à moyen-long terme, du moins, avec son importance actuelle.
Le choc pétrolier, ça s'appelle le chômage, et celui qui s'y retrouve, le sent passer. Ce qui est en cause, c'est le système économique basé sur les échanges, et les échanges, sur le pétrole.
Quand les usines en Chine n'auront plus de clients, et les marchandises plus exportables, que restera t'il ?
Le choix entre la société "du travail" (mais pas pour tout le monde) et la société du loisir est un choix politique, qui a vu des affrontements sévères, notamment, les guerres dites "de religion", du 16° siècle. Les protestants, étaient ceux qui voulaient la régression sociale absolue, pour mettre toutes ces feignasses au travail, pas des gens innocents voulant prier comme ils voulaient. C'était la moitié des 10 % les plus riches, les plus aisés, les plus nobles, de la population française qui voulaient écraser les 90 % autres...
Comme on disait à l'époque, ils auraient écorchés un pou, pour en avoir la peau.