LA QUANTITE MARGINALE...
Pour tuer un marché comme le jouet, ou d'autres, il suffit qu'une toute petite partie de la population change sa manière de faire. Cela a été connu pour les épices, le tabac, le vin, et aussi les jouets.
Peu importe que les jouets à un ou deux euros s'empilent ou s'étalent dans les chambres des enfants. Le plus ravageur, c'est quand une portion pas forcément importante de la population change d'avis. On passe alors d'un marché en progression, à un marché en stagnation, ou en régression.
Alors, le business plan du jouet, par exemple, s'effondre. Pas besoin, souvent, d'avoir une baisse de 20 ou 30 % du marché.
Une baisse plus légère de 1 à 5 % sont impossibles à gérer par un tissu économique sans profondeur.
La profondeur, c'est le contraire d'aujourd'hui. Les stocks, l'absence d'endettement, la situation financière saine, l'habitude de prélever peu de bénéfices, bref, tout le contraire de la situation actuelle.
Le crédit bail, c'est beau, tant que tout fonctionne.
Le juste à temps, tant que les quantités et les prix augmentent. L'effet de mode est chouette. Quand ça fonctionne. Quand c'est cassé, c'est moins chouette.
Dans les collèges et écoles populaires, il existe des élèves qui n'ont jamais quitté leur quartier. Jadis, quand il n'y avait pas de moyens de transports, ni routes, même les enfants accompagnaient leurs parents à 50 ou 100 kilomètres, à pieds. Horreur.
L'effondrement, c'est ce qui se passe au Brésil, pour la grève des transports, symptôme d'un mal plus profond : la flambée des prix du transport, compliquée ici d'une fiscalité en hausse massive. Là, les vaches, cochons, couvées sont en train de foutre le camp. Et pas au sens figuré du terme. Après, les brésiliens pourront se bouloter mutuellement, appliquant au sens littéral, le "aimez vous les uns les autres", mais au sens culinaire du terme. Ce, après avoir bouffé le dernier paquet de riz.
Les dirigeants brésiliens n'ont rien compris au film. On ne passe pas d'un coup à une fiscalité élevée. Cela déclenche des troubles. Partout. On ne fait pas de mouvements sociaux pour 2 %, mais pour 50 %, si.
Dans les pays européens, ça a été plus simple. La fiscalité élevée du carburant existait quand c'était une affaire de riches et que personne n'avait d'automobile. Donc, on s'en foutait.
L'enfant de bobo qui passe ses vacances aux USA, ou en Croatie, et l'enfant de prolo qui ne s'éloigne pas de plus de 10 kilomètres de trou-bled de 3500 habitants vivent dans deux mondes différents. Mais qui va s'aligner sur qui ?
L'avocat Venezuelien qui doit "sacrifier" ses voyages, comprend il qu'il ne sacrifie rien ? Seulement ses exigences démesurées ?
En Californie, on veut voter contre la fiscalité sur le carburant. Sans comprendre finalement pour la plupart des gens, que cela ne changera rien.
Certains nous disent que c'est mai 68 qui a bouleversé le système économique. Il faut être bredin jusqu'au trognon pour affirmer de telles choses. C'est la crise pétrolière qui a agit contre le compromis fordiste, en même temps que le déluge financier.
Autre chose qui est en train de changer. La montée en puissance, en France, Grande Bretagne, et USA, de l'électricité renouvelable. Certains disent qu'elle ne sauvera pas le système, et c'est possible. Mais il est aussi très possible et même probable que cette montée en puissance précipite la chute du système.
Le degré de bredinerie atteint un maximum aussi chez le président Mattarella qui refuse de nommer un ministre de l'économie, pas politiquement correct. Il veut préserver le système ? Il ajoute à la confusion. Une belle tête de vainqueur.
La crise du jouet est symptomatique d'une crise beaucoup plus profonde que celle du jouet.