"Le "Dreadnought", c'était après Tsushima, et son règne n'a pris fin qu'en 1941 ( destruction du "Bismarck" ).
Cordialement."
Tsushima a été le triomphe du dreadnought, mais comme je l'ai dit, il a peu servi, très peu servi, est devenu obsolète rapidement, et les guerres mondiales se sont faites sans lui, réduit qu'il était au stade de "sitting duck", destiné à servir de cible.
En réalité, le dernier dreadnought considéré, c'est sans doute le Yamato (1945), qui eu à peine l'occasion de tirer un seul coup de ses gros canons, dans les batailles.
Il est clair que ce cuirassé, qui devint le standard de tous les cuirassés, exigeait trop de ressources, coûtait trop cher, pour une efficacité marginale.
Quand on le risquait, on risquait une grosse mise, pour un faible rapport. Cela a toujours bridé les amirautés...
En réalité, il fut tout de suite remis en cause par les torpilleurs, les sous marins, et plus tard, les porte-avions.
A Midway, d'ailleurs, les nippons, bien que disposant d'une supériorité écrasante de navires de lignes, ne tentèrent même pas de l'exploiter, sans aviation. c'eût été, pour eux, courir au massacre.
Ils les replièrent sur des lignes de défense, protégés par une aviation terrestre. Sans que leurs résultats s'améliorent franchement.
Pendant la première guerre mondiale, le déséquilibre des forces était tel, que les plus faibles, allemands, austro-hongrois, ne tentèrent même pas l'aventure, quelquefois par simple manque de charbon. Les quelques batailles menées (comme le Jutland), furent au plus des barouds d'honneurs...
Ce fut la poussière navale qui mena les grandes batailles, les destroyers, les sous marins, voire, l'artillerie démodée.
Les français équipèrent leurs vaisseaux de commerce d'artillerie système De Bange, calibre 90. Ils utilisèrent exactement 1764 pièces (sur 4000), le reste des 4000 pièces (plus 4000 autres pièces de plus gros calibres) furent envoyées sur le front, pour suppléer le 75, défaillant. (Artillerie de campagne, il était inutile dans une guerre de siège). Leur artillerie côtière, les pièces de 400, furent envoyées au front, montés sur rails...
Exaspéré par le peu de résultats de la Kriegsmarine, des ressources rares qu'elle absorbait, Hitler la sacrifia au profit des sous-marins.
On peut dire aussi, que la marine de guerre occidentale, largement considérée comme obsolète depuis la fin de la guerre froide, n'est qu'une survivance.
Les marines occidentales ont réduit leur format, pour les mêmes raisons de coûts et finalement, d'inutilité...
Ce qui reste ? C'est le résultat du lobbying. Et de l'appétit, de la gourmandise et de la déprédation du complexe militaro-industriel. Si le F35 est le désastre de l'aviation, les porte-avions américains, sont tout aussi coûteux, inutiles, cibles plus qu'objets de puissance...
L'heure est davantage aux petites unités, furtives et très mobile, sans que l'on puisse se prononcer sur leurs utilité intrinsèque.
Il existe un parallèle profond avec l'immobilier. Celui qui le vend, se fout qu'il vendent une merde inutile à l'acquéreur. Lui s'est engraissé.