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LOBBY NUCLEAIRE : JAPPEMENTS DE DESESPOIR...

6 Juillet 2018 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Jappements de désespoir des pom-pom girls du lobby nucléaire. Le rapport de la Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ne suit plus la ligne du parti et a entrainé la réaction indignée des zélotes pour lesquels il ne manque pas un bouton de guêtre, et que toute assertion contraire doit voir son auteur (une vipère lubrique)  brûlé en place publique. 

Le bouton de guêtre, on nous l'a déjà fait en 1870. Je ne sais pas s'il manquait des boutons de guêtres, mais des fusils, des soldats professionnels et des canons modernes, il n'y en avait pas suffisamment.

"Parti pris partial", nous disent les détracteurs du rapport. Ils parlent d'eux ???

Autre article orienté sur "les Echos", qui n'ont toujours rien compris au film. Il faut garder nos centrales, dit on. Avec le prix de l'uranium qui se vautre, une production insuffisante, et des centrales hors d'âge. Difficile de faire plus bête comme article.

En plus, il ne faut pas manquer d'air pour nous dire que le nucléaire, c'est pilotable. Rien de moins vrai. Une centrale nucléaire, c'est en mode "off/on" et c'est sacrément long à arrêter et à redémarrer. On peut le découpler du réseau, mais ce n'est en rien pilotable. Ce qui est pilotable, c'est l'hydro-électricité, le charbon, gaz et fioul.

En plus, pour le nucléaire, la STEP se marierait très bien avec, ce qui aurait permis de ne pas construire la moitié du parc de centrales.

"Sortie ou croissance du charbon", nous dit on ailleurs. En réalité, les deux. La sortie du charbon de la Chine est inéluctable, et c'est la moitié de la production de charbon.
Il y a un "mieux", dans la production ? Aussi. En réalité, le charbon sert à fabriquer de l'électricité (à 90 %), et beaucoup de centrales sont mises au rencart. D'autres ouvrent encore, mais ce sont des "coups partis", il y a déjà longtemps, plus de 10 ans pour certains. Une centrale, ça ne se construit pas du jour au lendemain.

Les baisses, comme les hausses, en économie, ne sont pas régulières, surtout pour une énergie où existe un choix, extraire, ou pas, en fonction des coûts. Il est sûr que Trump laisse un peu l'industrie du charbon souffler aux USA, mais il ne change pas la donne : les centrales thermiques au charbon sont vieilles et aucune n'est programmée. Le mieux dans la production a été obtenue à l'exportation.

Certaines mines, une fois fermées, nécessiteraient tellement d'investissements, que cela ne pourrait se voir qu'en période de guerre. Et de toute façon, elles sont, en général, à bout de souffle.

Pour les 6 principaux pays producteurs, la production est passé de 2014 à 2017 de 7 934 millions de tonnes à 7420. En 2016 elle n'était que de 7 269. Mais cette hausse n'est assise sur rien de solide, à savoir un soutien politique transitoire.

De même, les prix, s'ils se sont redressés, sont loin d'avoir atteint leurs niveaux de 2011. On est plutôt, côté producteur, dans une situation attentiste, entre une consommation avec peu de débouchés et une production dont les prix augmentent. Donc, économiquement, c'est le grand écart avec déchirement des adducteurs.

L'accroissement de la demande jusqu'en 2040, estimée à 10 % devra faire face à un recul/effondrement d'une production chinoise devenue aléatoire... En un mot, est ce possible ? Et l'on part du postulat qu'un investissement va forcément être utilisé. Vu le nombre de logements vides en Chine, on peut en douter. Celui qui construit n'a pas les mêmes intérêts que celui qui achète, habite ou exploite...

Je me rappelle trop l'histoire de ces gogos de pays sous-développés à qui on vendait des "éléphants blancs". Ces usines, flambantes neuves, mais incapables de fonctionner, sans intrants... C'était dans les années 1970, il y en a eu des milliers. Ou alors, leur rendement a été dérisoire, et leur production, une fraction de ce que l'on espérait. Comme la production de Peugeots en Afrique... 100 annoncés, 15 produits...

Chine : c'est sur le renouvelable qu'il y a problème, un coup de frein est donné. Comme toute industrie naissante, elle a besoin de protection, (ici, en l'espèce, de bons prix de rachat), et devant son succès, le tapis lui a été retiré sous les pieds.

C'est dans le reste du monde que cette politique chinoise va avoir des répercussions, avec une forte baisse des prix des panneaux photovoltaïques.

Bref, j'ai une impression d'un monde qui tourne désormais, par habitude, reproduisant les gestes du passé, plus que d'un monde réellement éclairé sur ce qui va se passer, et les commentateurs sont encore pires.
Ils ne tiennent pas compte des "frottements". Une centrale électrique au charbon DOIT servir. Oui, mais combien de temps ? Pas du tout ? 50 % ? 40 % 10 % ? Et qui s'imagine que l'Inde puisse réellement augmenter beaucoup sa production ? Tout y est déjà saturé à l'extrême. Imagine t'on le réseau ferroviaire capable d'absorber 100 ou 200 millions de tonnes de charbon en plus ??? Peut être en faisant porter à dos d'hommes les sacs de 50 kg sur 50 kilomètres ??? Ou en pousse-pousse ???

 

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W
Le nucléaire est pilotable, mais cela n'a aucun interet, ( moindre amortissement de la capacité). Tout comme le charbon l'hydraulique de flux et même le gaz ( meilleur rendement d'un cycle combiné vs turbinage simple en mode yoyo. C'est d'ailleurs ce qui enlève beaucoup d'intérêt au merdouille renouvelable et intermittente que vous chérissez.
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N
le problème essentiel c'est le formatage de la pensée, les dirigeants actuels sont issus de la même école que ceux qui ont fait les choix il y a 50 ans.<br /> <br /> c'est la même structure, les mêmes canaux, les mêmes pensées, les même méthodes la même vision du monde.<br /> <br /> le logiciel n'est pas à jour et les updates devraient être journalier avec une version du noyau totalement refondu post 2010 ce qui n'est pas le cas.<br /> <br /> faut simplement garder à l'esprit que l'ancien monde refuse le disruptif pour cause d’évitement de perte de contrôle sur un shift geopolitique. c'est pour qu'on a tué le photovoltaïque y a 15 ans avec les lois & taxes. ca mettait edf & areva en l'air....<br /> <br /> ca les fait chier que ca glisse à l'est. elle est là, la vérité qui fâche.
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