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CONFIRMATION DU DECLIN DE GHAWAR

6 Avril 2019 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Le déclin DU gisement pétrolier le plus important du monde, Ghawar, en Arabie Séoudite, est confirmé. Le "roi des gisements", pendant le règne de "King Oil", est bel et bien en marche, suivant la courbe en cloche  dite "courbe de Hubbert".
Rappelons le contexte.
Parmi les gisements géants existants il y a 20 ans :

- Cantarell (Mexique) a vu tombé sa production de 2.2 millions de barils jours, à 135 000 barils jour. Conséquence : le Mexique est aujourd'hui un importateur net de pétrole, englué dans une guerre dont on voit mal l'issue, pendant laquelle un minimum de 500 000 personnes ont été tuées, plus vraisemblablement 1 000 000.

- Prudhoe Bay (Alaska) a vu sa production régresser de 2 millions de barils/jour à 500 000 (pour la totalité des gisements). Envolé le temps où les habitants de l'état recevait chacun un chèque de 5000 $.

- Alberta : 150 000 puits abandonnés, + 100 000 dont les propriétaires ne paient plus les redevances. Une production de sable bitumineux sensés remplacer le pétrole classique, mais seule 10 % des réserves sont économiquement exploitables... Et dont l'exploitation est capable d'absorber elle même des quantités incroyables d'énergies électriques, gazières et pétrolières.

- Mer du nord ; le déclin est clairement engagé pour le pétrole, que ce soit Royaume uni, et Norvège. Pour le gaz, le déclin est pour les britanniques et les Pays Bas. Le RU a personne de sa flamboyance thatcherienne et blairiste, depuis le début du déclin.

- Russie : le pays a déjà connu son pic principal, en 1989, suivi d'un effondrement, et d'un nouveau redémarrage de production, et son pic secondaire est il atteint. Le pays est redevenu très grand exportateur de pétrole, suite à l'effondrement de la consommation interne, avec la fin de l'URSS. (- 200 millions de tonnes par an).

- Côté "bonnes" nouvelles, elles sont plutôt rares. Visiblement, le gag ou gisement de Kashagan (Kazakhstan) vient d'entrer en production. Découvert à l'époque soviétique au début des années 1980, sa complexité avait découragé le gouvernement d'envisager son exploitation. Pour le moment, entre 40 et 50 milliards de $ y ont été dépensés, sans que la rentabilité soit rendue certaine. Plus le cours du baril augmente, plus le coût de Kashagan explose. ça tombe bien, son gaz extrait y est aussi, explosif.

- Le tiercé des augmentations de productions 2005-2018 tient dans un mouchoir ; USA, + 8 millions de barils, Irak + 3 millions de barils, Canada, légère hausse de production. Sachant que l'Irak ne doit cela qu'au blocus subit pendant des années, que le pétrole  de schiste US est ultra déficitaire (mais ça, visiblement, rien à battre), qu'il est difficilement utilisable, trop léger, et qu'il doit être mélangés à des bruts plus lourds, notamment... Vénézueliens. Ou Russes. Ou Séoudiens.

Donc, il faut espérer : qu'il n'y ait plus d'incendies au Canada, que le gisement du bassin permien (USA), continue à produire autant (douteux), et qu'il y ait encore des gogos étrangers pour mettre des sous dedans, en étant sûr de ne pas les revoir, et que l'ordre règne en Irak (c'est mal parti).

La chose la plus probable, étant que des foutriquets continuent à alimenter la pompe à phynances du schiste US. D'ailleurs, la production classique US elle-même, est fortement subventionnée, soit par la prime au forage, soit par la prime aux puits dit marginaux. Finalement, les 500 000 puits US, produisent plus de subventions que de pétrole...

Bref, pour résumer, l'ère du pétrole, rendue possible d'abord par l'existence du gisement de Ghawar, à des vapeurs (de pétrole). Son rôle était irremplaçable par son volume et son caractère peu coûteux.
On a souvent représenté l'Arabie par un bédouin, et derrière lui, un derrick. Vision fausse. Pendant des années, 750 puits séoudiens produisaient autant de les 500 000 USaméricains. Les séoudiens ont fait la réaction classique : ils forent de plus en plus et dépensent de plus en plus d'argent pour cela.

Ils ont aussi fait le blocus du Qatar, sinon pour lui piquer son pétrole (le Qatar vit son pic pétrolier, lui aussi), du moins pour utiliser son gaz. Le gisement de gaz géant North Dome/ South Pars, situé sous le golfe persique a donc toutes les chances de ne voir aucune exportation, mais a vocation à être consommé sur place, ce qui est le cas pour l'Iran.

Tous les pays pétroliers ( Syrie, Yemen, Mexique, Venezuela, Arabie Séoudite, achètent la paix sociale par l'argent du pétrole. Les pays en pic n'ont plus ces moyens et sombrent dans la guerre.

 

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M
http://www.lefigaro.fr/societes/saudi-aramco-leve-100-milliards-de-dollars-de-dettes-20190409#xtor=AL-201
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