DOIGT DANS L'OEIL...
Bien profond et bien tassé.
On nous sort encore un grand vainqueur de derrière les fagots, après les USA, "unique hyper-puissance", après l'écroulement de l'URSS en 1991.
Sauf que "l'unique hyper-puissance" était déjà en coma dépassé à l'époque.
La date charnière est celle du 15 août 1971, à laquelle Nixon annonce la fin de la convertibilité du dollar en or, de très mauvaises langues affirmant que le Viet Nam avait vidé fort Knox, et 1971 correspondant aussi à la date du pic pétrolier américain.
D'après d'ailleurs le site de John William, "shadow government statistics", la croissance a disparu de l'économie américaine dans la décennie 1990 (la croissance démographique étant supérieure à la croissance économique, très faible, observée par lui), et à partir de la décennie 2000-2010, il n'y a plus de croissance du tout, mais décroissance marquée.
Seul le bavardage et le verbiage nous disent le contraire, et une forte croissance de population et une disponibilité énergétique, au mieux stagnante des USA, ne peut indiquer qu'un crunch économique.
Fondamentalement, les deux super-puissances issues de la seconde guerre mondiale étaient KO en 1991, mais on a fait semblant de croire que l'une était encore debout, comme en 1971 et surtout après 1980, on a fait semblant de croire que leur monnaie valait encore quelque chose.
Il est à noter que JW utilise les instruments statistiques américains, non remis au goût du jour. Notamment, le "vous n'avez plus les moyens de vous payez un steak ? Vous achetez donc de la viande hachée, conséquence : votre pouvoir d'achat augmente..." ou le "Vous remplacez votre ordinateur ? Dans le pib on comptera le prix de l'ancien remplacé, et non celui du nouveau : total, l'investissement -sans précédent qu'ils disaient- dans la communication, c'était remplacer un taux réel de + 3 %, par un taux carabistouillé de 100 %.". L'explication ? Début des années 1980, les ordinateurs valaient facilement 300 000 francs, puis 60 000, avant, lors de leur généralisation aux alentours de 2000, à 10 000... Donc, on ne comptait pas 10 000, mais 300 000... Lumineux...
Donc, certains nous annoncent la suprématie chinoise. Ils l'ont lu dans des entrailles de maquereau, ou de sardines (à l'huile ?)...
En réalité, le "miracle économique chinois", était simple ; ils ont tout assis sur le charbon, dont ils ont fait passer la production de moins d'un milliard de tonnes, à 4.5.
Donc, comme les réserves chinoises ne sont pas extensibles, le stock à fondu, au point que la production se sent mal, très mal, même.
Dans le même temps, la production chinoise de pétrole est passée par son pic et a entamé son déclin. Moralité : la Chine fait appel à la Russie, et notamment son gazoduc "force de la Sibérie", qui doit être doublé.
Mais tout cela, risque d'être très léger, face au déclin du charbon, et malgré le fait que la Chine utilise le renouvelable d'une manière qui ferait pâlir d'envie les occidentaux. Solaire, éolien, solaire thermique, en centaines de millions d'unités de production...
Le déclin du charbon, de 2013 à 2015 en Chine est officiellement voisin de 400 millions de tonnes (373). En réalité, il est notablement plus important. La production grise, dans les périodes de pic charbonnier, est la première à disparaitre. Elle était estimée à 500 millions de tonnes.
On peut donc, supputer un déclin très important, qu'en aucun cas, les autres importations ne peuvent compenser. On a donc le classique déclin général de l'économie, qu'on essaie de contrarier par des émissions de monnaie.
Il n'y aura donc pas de suprématie mondiale chinoise, faute de carburant énergétique. Seul un effet de propagande peut le faire croire. De même, leurs investissements à l'étranger peuvent très vite paraitre des "éléphants blancs", ou usines, mines et achats de terre inutiles...
On est en plein ici, comme disait Saint Just (le révolutionnaire), en pleine "multiplication du signe", qui au contraire de JC, ne multiplie pas les pains, mais seulement son prix...