CHANGEMENT D'ECHELLE...
" Lisez ravages de Mr Barjavel. Écrit il y a 100ans.
Puis n'oubliez pas de les technologies ont évoluées,
Bref allez voir Cuba et d'autres a qui on voulu tout couper, ils s'en sont pas trop mal sorti.... "
En fait, Barjavel remonte aux années 1940 et n'a que 80 ans. Enfin, pas tout à fait.
Il reste que l'effondrement du bloc soviétique, que l'économie cubaine, que même la Corée du Nord, ne sont pas des isolats.
Si on regarde Cuba, l'ile est au contraire très intégrée à l'économie globale. D'abord par le tourisme, ensuite par l'exportation de son complexe médical, et quand l'URSS s'est effondré, le reste du monde lui, ne l'a pas fait. Et l'ex bloc soviétique a largement pu s'agripper à ce monde extérieur, pour ralentir sa chute.
Ce qu'il y a de nouveau ici, c'est qu'il n'y a personne en rappel.
Les technologies ont évolués ? Oui, mais les moeurs aussi. N'oubliez pas que Ravage a été écrit à une époque qui a connu son effondrement. Les français de mai Juin 1940 ont su ce que c'était un effondrement.
Pas seulement militaire, et hop, après, tout rentre dans l'ordre. L'effondrement de 1940, c'est aussi être privé de la plupart de son pétrole, et du 1/3 de son charbon, avec une électricité dépendant largement des centrales thermiques. Et pour de très longues années, avec la radicalisation politique qu'on a connu, et qui a perduré très longtemps, même après le retour de la prospérité.
Comme l'a dit le général Beauffre dans la postface de l'histoire de la seconde guerre mondiale de Liddel Hart "la vie quotidienne était atroce, pas de chauffage, ravitaillement insuffisant, électricité peu d'heures par jour".
Et les français de 1940 étaient loin d'avoir les habitudes de vie actuelles... L'électricité, c'était la plupart du temps seulement l'éclairage, sauf dans l'industrie, le chauffage dans 1/3 des foyers, les paysans, c'était l'étable qui communiquait avec la partie habitation, et pour un autre 1/3 seulement la cuisine, seul 1/3 avait un chauffage dans l'habitation, sans doute, la bourgeoisie, et les ouvriers qui avaient droit à un bon de charbon. D'ailleurs, les mineurs revendaient souvent ce charbon et n'en conservaient qu'une partie. Le réfrigérateur existait. Aux USA. La TSF c'était pour les riches. La cuisinière fonctionnait au bois ou au charbon, quelquefois au gaz... La TSF a pénétré les campagnes pendant la guerre seulement. Grâce au marché noir, et au pouvoir d'achat que cela y a injecté.
Imagine t'on dans un monde de contraintes, tous ces gens qui justement, n'ont connus que peu de contraintes énergétiques dans leur vie ?
Le paysan, et l'ouvrier, en 1940, avait toujours son jardin. Question de survie, même en temps de paix. Et suivant les produits cultivés, le lopin payait plus que le salaire. (Je pense ici à la fraise). Pendant la guerre, c'était plutôt la récolte de haricots et la mise en conserve qui avait les faveurs.
Un historien m'a dit que, revenant de Syrie en 1942, il avait constaté à l'époque, que le seul souci des français, c'était la nourriture. Le cubain, le polonais, ou le russe de l'effondrement, lui, avait déjà le jardin.
La simple idée d'augmentation des tarifs dans l'aérien fait bondir la bourgeoisie. Fini le trip à Bali, où alors, il faudrait réduire le nombre de putes qu'on s'y tape.
Comme l'a dit un lecteur, la situation en Iran est catastrophique. Toute l'économie inutile a été rayée de la carte (c'est celle qui occupe le plus de monde), 80 millions d'habitants, pas d'eau, une natalité qui s'effondre, 3 millions (certainement plus) de drogués à l'héroïne (merci l'Afghanistan voisin), les exemples de Khadafi et plus loin de Mussolini, des sanctions américaines qui fonctionnent bien et même mieux que bien (sauf pour le noyau dur de l'économie réelle), donc, toutes les raisons de faire péter le golfe persique, dans une guerre de survie.
Les USA, eux, ne jouent que leur statut mondial. L'Iran joue sa vie.
A côté de ça, l'avenir, quel peut il être ? Un maire se targue d'écologiser sa commune. C'est vrai. le seul problème c'est qu'elle fait 600 habitants. C'est sans doute possible jusqu'à 3000, après, l'effet de masse rend tout compliqué. Bien sûr, c'est beaucoup plus facile, dans une petite commune, si, bien entendu, on fait abstraction des transports. Mais c'est déjà ça. S'occuper des bâtiments, c'est déjà bien.
Mais parler d'une "bio-région" Ile de France, c'est de la bêtise en barre. A 12 millions d'habitants, il faudrait dire, immédiatement et sur l'heure, à 6 millions de se barrer. De prendre leurs clics et clacs et d'aller se faire voir, qu'ils sont de trop. Après, quand ils le comprendront, c'est pas 6 millions qui devront partir, mais la totalité. Mais sans doute, contrairement à Ravage, ne le comprendront ils même pas.
Moralité : comparaison n'est pas raison. Ni le cubain, ni le polonais, ni le russe de 1990 n'étaient les français de 2019. Lui a été dressé au supermarché et sans doute, imagine t'il mal la vie sans.