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CHANGEMENT D'ECHELLE...

25 Juin 2019 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Actualités, #Energie, #Politique

" Lisez ravages de Mr Barjavel. Écrit il y a 100ans.
Puis n'oubliez pas de les technologies ont évoluées,
Bref allez voir Cuba et d'autres a qui on voulu tout couper, ils s'en sont pas trop mal sorti.... "

En fait, Barjavel remonte aux années 1940 et n'a que 80 ans. Enfin, pas tout à fait.

Il reste que l'effondrement du bloc soviétique, que l'économie cubaine, que même la Corée du Nord, ne sont pas des isolats.
Si on regarde Cuba, l'ile est au contraire très intégrée à l'économie globale. D'abord par le tourisme, ensuite par l'exportation de son complexe médical, et quand l'URSS s'est effondré, le reste du monde lui, ne l'a pas fait. Et l'ex bloc soviétique a largement pu s'agripper à ce monde extérieur, pour ralentir sa chute.
Ce qu'il y a de nouveau ici, c'est qu'il n'y a personne en rappel.

Les technologies ont évolués ? Oui, mais les moeurs aussi. N'oubliez pas que Ravage a été écrit à une époque qui a connu son effondrement. Les français de mai Juin 1940 ont su ce que c'était un effondrement.

Pas seulement militaire, et hop, après, tout rentre dans l'ordre. L'effondrement de 1940, c'est aussi être privé de la plupart de son pétrole, et du 1/3 de son charbon, avec une électricité dépendant largement des centrales thermiques. Et pour de très longues années, avec la radicalisation politique qu'on a connu, et qui a perduré très longtemps, même après le retour de la prospérité.

Comme l'a dit le général Beauffre dans la postface de l'histoire de la seconde guerre mondiale de Liddel Hart "la vie quotidienne était atroce, pas de chauffage, ravitaillement insuffisant, électricité peu d'heures par jour".

Et les français de 1940 étaient loin d'avoir les habitudes de vie actuelles... L'électricité, c'était la plupart du temps seulement l'éclairage, sauf dans l'industrie, le chauffage dans 1/3 des foyers, les paysans, c'était l'étable qui communiquait avec la partie habitation, et pour un autre 1/3 seulement la cuisine, seul 1/3 avait un chauffage dans l'habitation, sans doute, la bourgeoisie, et les ouvriers qui avaient droit à un bon de charbon. D'ailleurs, les mineurs revendaient souvent ce charbon et n'en conservaient qu'une partie. Le réfrigérateur existait. Aux USA. La TSF c'était pour les riches. La cuisinière fonctionnait au bois ou au charbon, quelquefois au gaz... La TSF a pénétré les campagnes pendant la guerre seulement. Grâce au marché noir, et au pouvoir d'achat que cela y a injecté.

Imagine t'on dans un monde de contraintes, tous ces gens qui justement, n'ont connus que peu de contraintes énergétiques dans leur vie ?

Le paysan, et l'ouvrier, en 1940, avait toujours son jardin. Question de survie, même en temps de paix. Et suivant les produits cultivés, le lopin payait plus que le salaire. (Je pense ici à la fraise). Pendant la guerre, c'était plutôt la récolte de haricots et la mise en conserve qui avait les faveurs.

Un historien m'a dit que, revenant de Syrie en 1942, il avait constaté à l'époque, que le seul souci des français, c'était la nourriture. Le cubain, le polonais, ou le russe de l'effondrement, lui, avait déjà le jardin.

La simple idée d'augmentation des tarifs dans l'aérien fait bondir la bourgeoisie. Fini le trip à Bali, où alors, il faudrait réduire le nombre de putes qu'on s'y tape.

Comme l'a dit un lecteur, la situation en Iran est catastrophique. Toute l'économie inutile a été rayée de la carte (c'est celle qui occupe le plus de monde), 80 millions d'habitants, pas d'eau, une natalité qui s'effondre, 3 millions (certainement plus) de drogués à l'héroïne (merci l'Afghanistan voisin), les exemples de Khadafi et plus loin de Mussolini, des sanctions américaines qui fonctionnent bien et même mieux que bien (sauf pour le noyau dur de l'économie réelle), donc, toutes les raisons de faire péter le golfe persique, dans une guerre de survie.

Les USA, eux, ne jouent que leur statut mondial. L'Iran joue sa vie.

A côté de ça, l'avenir, quel peut il être ? Un maire se targue d'écologiser sa commune. C'est vrai. le seul problème c'est qu'elle fait 600 habitants. C'est sans doute possible jusqu'à 3000, après, l'effet de masse rend tout compliqué. Bien sûr, c'est beaucoup plus facile, dans une petite commune, si, bien entendu, on fait abstraction des transports. Mais c'est déjà ça. S'occuper des bâtiments, c'est déjà bien.

Mais parler d'une "bio-région" Ile de France, c'est de la bêtise en barre. A 12 millions d'habitants, il faudrait dire, immédiatement et sur l'heure, à 6 millions de se barrer. De prendre leurs clics et clacs et d'aller se faire voir, qu'ils sont de trop. Après, quand ils le comprendront, c'est pas 6 millions qui devront partir, mais la totalité. Mais sans doute, contrairement à Ravage, ne le comprendront ils même pas.

Moralité : comparaison n'est pas raison. Ni le cubain, ni le polonais, ni le russe de 1990 n'étaient les français de 2019. Lui a été dressé au supermarché et sans doute, imagine t'il mal la vie sans.
 

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P
J'ai lu dans "l'étrange défaite" de Marc Bloch une confirmation de la difficulté de la vie quotidienne sous l'occupation. L'auteur y mentionnait son passage à la campagne, où il aidait un paysan, notamment en l'aidant à apporter au marché les denrées à vendre.<br /> Cela se faisait avec le camion avant la guerre.<br /> A bicyclette sous l'occupation. Et donc en poussant à pied le vélo chargé au max dans les côtes. Triplant ainsi le temps de trajet, sans compter la fatigue induite.
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Y
"<br /> Je me souviens que dans les années 1970, des gens qui emménageaient dans une HLM découvraient le luxe de la salle de bain et de l'eau chaude courante. Une anecdote à ce sujet : une famille se lavait dans le lavabo et n'utilisait pas la baignoire, pourtant disponible. Et nous étions en proche banlieue parisienne, pas au fin fond de la campagne."<br /> <br /> Mon père, né en 1924, ayant toujours vécu en région parisienne, ne se lavait qu'au gant, malgré la présence de la baignoire. Motif: il ne faut pas gâcher. Je l'ai déjà vu aller au boulot avec des coliques néphrétiques. Aujourd'hui, à 37°5, on reste couché.<br /> Son père, blessé gravement durant la 1ère guerre, a toujours refusé de toucher une pension. Motif: moi, j'ai eu la chance de revenir, pas les copains. Il a toujours refusé de voir un médecin. Motif: la sécu, c'est sacré, on n'y va pas pour des broutilles. Il a appris son cancer quelques jours avant que celui-ci ne l'emporte.<br /> Moi: je bouffe l'héritage. J'ai honte en y pensant mais je suis un pur produit de cette société de larves égocentriques.
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B
mon grand père 50 dans la Nièvre dans les années 50 -60 vivait presque en Autarcie avec un grand potager de 500 m2 un poulailler, des lapins Ma grand mére allait à la ferme voisinne traire les vaches , lait et beurre gratuit<br /> <br /> ce sont les meilleures vacances que j'ai passé chez eux , et mon Grand péré me faisait un petit coin de jardin pour moi<br /> <br /> mais combien de gens même en zone rurale sont capables de faire un potager de ne serait ce 50 m2 , <br /> je vis dans le Finistére Sud ou il y a des maisons avec de grands terrains de 2000 m2 a 10 000 m2<br /> la plupart ( retraités ) ne font rien même pas un carré tomates salades tout est acheté a l'extérieur ( a des maraichers locaux il est vrai, pour certains ) ils ont pourtant le temps Mon père a jardiner son potager jusqu'à 84 ans ! j'ai essayé d'encourager certains a faire un potager en leur montrer comment créer des buttes lasagnes sans bêchage , grelinette etc Indécrotables ! donc je fais tout seul dans mon coin , et échange des graines dans le cadre d'une asso locale
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B
De mémoire, voici comment étaient les choses dans les immeubles des quartiers populaires dans les villes, y compris à Paris :<br /> - Toilettes sur le palier,<br /> - Pas de salle de bain. On se lave dans l’évier de la cuisine. Pas de chauffe-eau,<br /> - Pas de frigo, mais un garde-manger accroché à la façade de l’immeuble dans la cuisine,<br /> - L’électricité sert essentiellement à l’éclairage. Coupures de courant. Mais une lampe pigeon à pétrole est toujours utile.<br /> <br /> Je me souviens que dans les années 1970, des gens qui emménageaient dans une HLM découvraient le luxe de la salle de bain et de l'eau chaude courante. Une anecdote à ce sujet : une famille se lavait dans le lavabo et n'utilisait pas la baignoire, pourtant disponible. Et nous étions en proche banlieue parisienne, pas au fin fond de la campagne.<br /> <br /> Chez mes grands-parents qui habitaient la même ville, il y avait une baignoire. Elle servait à stocker le charbon, pas à a se laver !<br /> <br /> Côté alimentation :<br /> - Produits frais à consommer rapidement,<br /> - Produits secs (pâtes, riz, légumes secs),. <br /> - Quelques conserves,<br /> - Pas de produits surgelés.<br /> <br /> <br /> Côté infrastructures, le fonctionnement de l'économie et de la société ne dépendait pas d'infrastructures informatiques.<br /> <br /> Les datacenters où sont hébergés les serveurs de toutes les grosses sociétés (téléphonie mobile, Internet, grande distribution, transport, banques, etc.) sont reliés à deux transformateurs afin d'être résilients à une panne de transformateur. Les groupes électrogènes servent juste à laisser le temps aux équipes d'exploitation d'arrêter proprement les serveurs. Mais des coupures électriques fréquentes sur le réseau général mettraient rapidement à mal ces infrastructures et les équipes chargés de les maintenir. Redémarrer toute l'infrastructure d'une grande banque par exemple ne se fait pas en une heure. Alors s'il faut recommencer toutes les semaines ou même une fois par mois...<br /> <br /> Des interruptions de services informatiques prolongées ou répétées mettraient sans doute rapidement à bas les grandes métropoles.
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M
Mercç de rappeler ces évidence.<br /> <br /> Voila des choses à renvoyer dans les mornifles des Chances Pour la France qui nous chantent la pleurniche des cantonnements....<br /> <br /> La banlieue, avant, c'était le Top du top.
E
ça craque<br /> https://www.zerohedge.com/news/2019-06-24/its-investors-panic-natixis-imploding-fund-unveils-clever-trick-halt-redemptions
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L
Les USA sont sur une iles très loin des conflits. Si cela pète au moyen orient ils en profiteront pour se prendre l'Amérique du sud et ses réserves de tout. Puis il détruiront tout comme ils savent très bien le faire. Ils, les US seront touché par un moindre approvisionnement mais en Europe et en Asie, Inde comprise se sera l'effondrement de l'approvisionnement pétrolier, les russes ne pourront pas servir tout le monde. <br /> On est a la croisé des chemins. Si l'Europe suit les US elle se tire une balle dans le pied. Si elle ne le fait pas oncle sam sera pas très content. Mais on s'en tape.
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