HONG KONG ET SA CRISE...
13 Août 2019 , Rédigé par Patrick REYMOND
La crise de HK qui secoue la ville depuis quelques temps déjà appelle à quelques réflexions de base.
Oui, les américains sont derrière. Mais on ne sait pas lesquels. Dans les empires en déliquescence, les centres de décisions sont multiples, concurrents et contradictoires.
Raison pour laquelle Staline, en son temps, voyait avec la plus grande méfiance les britanniques. Ce syndrome les atteignaient déjà, notamment en Asie, où Sorge avait commencé une brillante carrière d'espion. Mais les barbouzes britanniques étaient peu discrètes et ne tenaient pas l'alcool, dans les bars de Shangaï.
Pour comprendre la crise, il faut rappeler que la Chine, c'est immense, et qu'il y a toujours eu des tendances contradictoires, centrifuges et centripètes. Le gouvernement, de toute éternité, et même à l'époque Mao, contrôle le centre, mais plus les provinces sont lointaines, plus elles sont, dans les faits, autonomes, voir quasi-indépendantes.
A une époque, la question s'est posé de maintenir l'écriture chinoise, ou de l'abandonner pour les caractères latins, comme le Viet Nam. Il a été choisi de ne pas l'abandonner, parce qu'il n'y a pas UNE langue chinoise, mais plusieurs. Et les antagonismes sont légions. Mao haïssait Shangaï et la Chine centrale. Rançon de l'histoire et des massacres ? Oui, mais aussi, différences importantes de tempéraments des peuples.
A l'époque Mandchou, les vice-rois du sud, vivaient dans une quasi indépendance, qu'ils se gardaient bien de proclamer. Au contraire, ils s'affichaient fidèles, tout en ignorant la législation impériale, notamment sur le commerce avec les étrangers. HK a hérité de ce trait, et pendant la période communiste a été la "porte d'entrée" en Chine, situation dont elle profitait amplement, d'autant que la vieille concurrente de la période 1850-1949, Shangaï, sa concession internationale, et surtout, la concession française, la plus importante (elle faisait la taille de l'internationale), faisait passer HK pour un club de deuxième division. Quand il y avait quelque chose de sérieux, d'important, c'était à Shangaï que cela se passait. HK, c'était pour les bouseux.
A l'époque de la révolte taïping, d'ailleurs (révolte dont le communisme est évident, même si celui-ci n'existait pas à l'époque), le sud "loyal", était de fait, en paix ou avec de larges connivences avec les taïping, qui concentraient leurs efforts sur le nord, direction Pékin.
En plus, si l'on regarde le réseau hydrographique, l'ensemble Shangaï- Nankin, a un énorme débouché naturel, le bassin du Yang Tsé Kiang. HK lui, n'a que le bassin du Xi Jiang, beaucoup plus restreint, comme débouché naturel.
Depuis la rétrocession, il est clair que Hk vit une relégation. Son rôle est beaucoup moins important, son importance intrinsèque disparait peu à peu. Le Pib de HK, significatif dans celui de la Chine, se marginalise de plus en plus, alors que la crise des logements ( non par une démographie délirante -HK implose à ce niveau-, mais par des mesures favorables à la bourgeoisie et à la spéculation foncière), n'est toujours pas traitée...
On peut ajouter une occupation "massive", de l'aéroport (par 5000 personnes), qui, dans le contexte de HK, sonne plutôt le creux... Par rapport à d'hab, ça fait beaucoup moins...
Bref, HK a eu un passé brillant, mais c'est une zone en relégation, pas une zone dynamique. Et les agents multiples du gouvernement américain, dans un contexte large d'affrontement avec la Chine-passeuqueuh-la-doemmmocoâtie-c'est-le-moeilloeure-de-ce-qui-ouai, est une zone fragile, excentrée du pouvoir centrale.
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