LA QUESTION DES CENTRALES THERMIQUES...
Pour en revenir à la question des centrales thermiques, et le "pic des capacités", de l'industrie de l'électricité venant du thermique charbonnier, il est bon de rappeler certaines évidences.
D'abord, l'intérêt du constructeur de la capacité, n'est pas l'intérêt de l'utilisateur.
On a vu cela dans les "éléphants blancs" des années 1970. Des pays sous développés achetaient des usines aux occidentaux, mais ces usines fonctionnaient rarement, cela allait du pas du tout, à l'utilisation de quelques pour cent des capacités. C'était visible dans le cas algériens, où l'industrie tournait à 10 % des capacités installées, au contraire du cas Lybien où ce taux tombait souvent à zéro, comme en Afrique noire.
Par contre, l'endettement des pays constructeurs était, lui, bien réel, et pesait de longues années, voire était à l'origine de la crise de la dette.
Donc, on assiste à une poussée véritable d'éléphants blancs, dans les capacités de production d'électricité thermique via le charbon.
D'abord en Chine, où les autorités locales n'avaient rien trouvé de mieux que d'en construire jusqu'à plus soif, pour booster la "croâssance", jusqu'à ce que le plus soif soit atteint.
Mais la Chine n'a pas été le seul pays atteint.
Le schéma économique d'une centrale thermique est relativement simple. On prend du charbon, qu'on brûle, pour faire tourner des turbines qui produisent de l'électricité.
Pour que cela soit atteint, il faut 2 conditions. Du charbon, et un débouché. J'espère que personne n'a décroché jusqu'à maintenant, sinon, vous pouvez vous inscrire à LREM. Vous ne dépareillerez pas.
C'est dans ces entrants, et ces sortants, que le bât blesse.
D'abord, il faut avoir le charbon, mais cela, même dans des pays ultra-charbonnier comme l'Inde et la Chine, c'est compliqué d'en trouver assez, et surtout d'avoir la demande d'électricité pour justifier son achat et son utilisation. Certes, le charbon se stocke vraiment bien (il suffit de faire un tas), mais comme assisté dans le cas des USA, un jour ou l'autre, on ne sait plus où le mettre tellement il y en a en réserves, même acheté à bas prix.
Donc, le stock accumulé pèse sur la production, par son existence, et par son effet dépressif sur les prix. En effet, quand les centrales sont burnées par des stocks qu'elles n'arrivent pas à écouler, elles reportent leurs problèmes sur les fournisseurs.
Là aussi, les prix sont insuffisants pour les producteurs, trop hauts pour les consommateurs, qui leur permettent d'affronter la concurrence des autres énergies.
En outre, le taux de retour énergétique ne cesse de se dégrader, entrainant la fermeture de nombreuses mines. En général, un gisement charbonnier ne s'épuise jamais. Son exploitation est abandonnée quand 20 % a été extrait, et que le reste est devenu trop cher à exploiter. Aux USA, on a atteint, dans certains endroits, le taux de 40 %, mais cela reste l'exception.
D'une manière générale, il faut un prix rémunérateur pour maintenir en vie un gisement. Pour le moment, c'est la baisse des cours du cuivre qui pose problème aux producteurs. La teneur en métal étant très basse, il faut beaucoup concasser pour avoir des quantités importantes.
Dans beaucoup de secteur, ce qui pose problème, c'est le pic de la demande. Le mouvement dans cette industrie, est d'ailleurs très important. L'Inde, par exemple, a beaucoup déclassé, ainsi que la Chine, de vieilles centrales.
On aboutit d'ailleurs, à un point d'inflexion. Nouvelles constructions et arrêts, désormais, se contrebalancent, pendant que l'utilisation des capacités chutent. Donc, c'est l'ingrédient mondial d'une crise de surproduction, qui peut s'aggraver notablement dans le cas d'une crise économique.
"La demande des pays riches est en chute libre et la Chine en déclin structurel, avec une forte croissance en Inde et en Asie du Sud-Est."
Mais, d'après mon opinion, l'Inde elle même ne poussera pas très loin le développement de son industrie charbonnière, qui a déjà du mal à écouler sa production.
Avec des capacités utilisées à moins de 50 %, le secteur de la production d'électricité thermique au charbon a une rentabilité largement défaillante, et avale, en Chine et en Inde, des capitaux, comme le fait le schiste aux USA. Cela entraine, d'ailleurs, la même politique : freinage des constructions, et déclassements des anciennes centrales.
Pour ce qui est du reste du monde, le clou est enfoncé : "L’industrie des centrales à charbon semble de plus en plus s’orienter d’un modèle de développement et d’approvisionnement en charbon national à prédominance nationale vers un modèle plus transnational dans lequel la construction , financement et approvisionnement en charbon ou exploitation minière sont souvent externalisés".
L'éléphant blanc des années 1970 dans toute sa splendeur. Car, bien entendu, on exigera la caution des états.
Bref, là aussi, on va assister en direct, à une fin genre Titanic.