RELANCE RELANCE
"Inde : " les analystes s’attendaient à ce qu’il entame un plan de relance pour mettre un terme à des problèmes persistants, comme la pauvreté du monde agricole et la réforme agraire." : Les analystes ne comprennent rien. Les "plans de relance", ça marchait au 20eme siècle, quand l'énergie était abondante, maintenant qu'elle se fait rare, ainsi que l'eau, ainsi que les terrains, ainsi que ... Maintenant, on est au 21ème siècle, dans l'anthropocène."
Contrairement à ce que pensent certains, je ne regarde le passé que pour extrapoler. Et ils ont largement raison pour d'autres choses. Personne ne réapprendra l'agriculture avant d'y être obligé, survie oblige.
Ce que j'ai appris du passé, c'est qu'à une époque, une relance, c'était facile. Il suffisait de produire plus, en masse.
Mais désormais, les chiffres de populations, les surfaces de villes, atteignent de telles superficies, de tels chiffres, que le passé est obsolète. Faire un lotissement supplémentaire, ça n'a pas de sens, ça ne se sent même pas, en chiffrage économique, mais beaucoup en nuisances supplémentaires...
Le surplus ajouté devient un poids, plus un entrainement.
De multiples exemples existent.
- Le transport aérien, par exemple. On part d'une courbe passée, et on extrapole. Mais les aéroports intéressants sont saturés, pendant que les vides restent vides et déficitaires.
- On n'investit pas là où il le faudrait, notamment dans le stockage de l'électricité, et la STEP. Là, ça serait utile. La croissance, comme observée en Chine, cela consiste à construire des centrales surnuméraires, qui flatte l'égo des politiques et des cercles patronaux, mais n'est d'aucune utilité réelle. En effet, qui dira qu'avec la STEP, pas loin de la moitié des centrales nucléaires françaises sont de trop ??? La STEP, c'est facile, aisé, on sait faire depuis 1890 et les sites sont légions, avec un impact minime (Dixit Lempérière). Simplement, on "investit", là où l'on a déjà investit il y a 50 ans. Voilà pourquoi des bredins voulaient un aéroport à Nantes.
- Si le rythme ralentit, l'activité décroche, et le rythme ne garantit plus rien. Simplement la course sur le tapis roulant, ne pas reculer. Là, on a entamé la phase de recul. Mais, intrinsèquement, ça n'a aucun intérêt de courir sur un tapis roulant.
- La base démographique de la croissance est sapée. Notamment en immobilier. Les vendeurs seront plus nombreux que les acheteurs, et les logements mal répartis. Trop abondant ici, défaillants là, avec le tort que là où c'est défaillant, la situation est ingérable. Les zones sont engorgées, et toute tentative pour désengorger se traduira par plus d'engorgement encore.
- En attendant, on appuie encore sur un accélérateur qui accélère de moins en moins. L'exemple du crédit immobilier, dont les taux ne cessent de baisser, contre la construction, qui ne peut même plus se maintenir.
- Trump n'est pas la cause de l'effondrement, mais un symptôme. Qui pourrait croire que les déficits extérieurs US puissent être éternels et toujours en croissance ? Qu'on veuille revenir en arrière, pour cause de MAGA, ou qu'on laisse se creuser le déficit, un jour où l'autre, il se contractera naturellement, faute de consommateur.
- Commerzbank veut virer un million de clients pas rentables. Là aussi, comment tordre le cou au liquide, si tous n'ont pas accès à un compte ? Et il y aura de plus en plus de clients "pas rentables", jusqu'à ce que la bancarisation redevienne ce qu'elle était en 1900.
- L'industrie de la fracturation a été une illusion, qui a permis de tirer un peu de pétrole extrême, pour faire croire au "rêve", encore un peu plus.
- Le combat perdu pour annuler le Brexit, est, de fait un combat pour sauver une union européenne perdue. En effet, sans Grande Bretagne, le budget est totalement déséquilibré, et personne ne voudra payer.
- "L'Express", s'aperçoit que des gens sont déjà touchés par la récession. Il a simplement oublié les 10 millions de pauvres, de gens au RSA et les chômeurs, qui eux, sont frappés de plein fouet par le choc pétrolier. Le mécanisme est simple. Il n'y a pas assez d'énergie pour donner du travail à tout le monde.
Les plans de relance, on a connu que ça depuis longtemps. Mais la relance, ça ne relance plus rien. 500 000 logements bâtis en 1960, cela voulait dire quelque chose, en qualité, en quantité, en services rendus. Aujourd'hui, l'amélioration, c'est le trait de crayon. Dans beaucoup d'endroits, la quantité nuit à la qualité.