CUSHING ET L'ECONOMIE RELLE...
21 Avril 2020 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie, #transport aérien
Certes, la spéculation peut modifier longtemps la donne. Mais un jour, le réel revient. Les prix du pétrole à - 37.63 $, c'est le retour du réel. Longtemps on a pu brasser les milliards de pétrole papier, mais un jour le pétrole, il faut bien le transporter, le véhiculer, le raffiner, le consommer.
Si le pétrole est en prix négatif, c'est qu'à certains endroits, les capacités de stockage, comme à Cushing dans l'Oklahoma, sont sans doute, pleines à ras bord, devant l'implosion de la demande.
C'est que vous savez, ma bonne dame, stocker, ça coûte cher, c'est les nippons qui ont dit ça, il y a bien longtemps.
Mais les nippons ont été sur ce coup là, nippon, ni mauvais, mais très mauvais. En effet, on a pris leur "zéro-stock juste à temps", sans aucun recul, ni analyse. Parce que la donne n'est pas la même partout.
Le Japon, c'est pas bien grand, 360 000 km2, dont les 2/3 inutiles. Le Japon utile, c'est quelques chose comme 120 000 km2, articulé le long de la mer du Japon.
C'est petit, exigu, avec à l'époque, peu de capacité de stockage, un coût de l'immobilier délirant, et une capacité industrielle qui faisait que le Japon était excédentaire en tout, avec de grosses marges de manoeuvres.
A l'inverse, l'URSS, c'était très grand, avec une contrainte énergétique lourde, un réseau "lâche mais cohérent" de transport, où stocker était un impératif, et stocker, le plus qu'on peut.
On peut aussi remarquer que si on dit que le stock coûte cher, ne pas en avoir, coûte encore plus cher.
La preuve par le Covid. Et par toutes les ruptures d'approvisionnements qu'on a connu depuis 40 ans.
L'économie réelle, comme le disait Warren Buffet, c'est de considérer le transport aérien comme systématiquement déficitaire, un piège à capitaux, et le meilleur moyen, selon la blague, pour un milliardaire de devenir millionnaire...
Les lows costs tirent le rideau. Virgin Australie a déposé le Bilan, et Richard Branson offre son ile en garantie. On a la une indication sur le krach des prix. Cela intéressera qui son ile ???
En réalité, les prix négatifs, il y a belle lurette qu'on les voit apparaitre. J'en ai vu en 1992, pas dans le pétrole, mais dans la pâte à papier à recycler.
Le rebond attendu n'aura pas lieu, à cause justement du déclassement des capacités de production qu'entraine la baisse de consommation. Aujourd'hui, effectivement, les producteurs ne savent pas que faire de leurs productions, et tous les secteurs sont concernés, sauf l'alimentation, et encore, pas sur tous les produits.
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