COURRIER DE LECTEUR 19/07/2020
2025 apocalypse
La production mondiale de pétrole s'établit à 95,62 millions de barils par jour. Pour une demande égale à début janvier 2020.
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Covid19 un choc de demande.
Selon le dernier rapport sur le marché pétrolier de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la demande mondiale de pétrole devrait diminuer au deuxième trimestre 2020 de 23,2 millions de barils par jour (Mb/j) par rapport à la même période en 2019 : une baisse de 25 % de la demande par rapport à sa valeur il y a un an.
Toutefois, cette estimation est plutôt optimiste, car si nous examinons les données du mois d’avril, nous constatons une baisse de plus de 28 Mb/j, soit environ 30 %.
Donc en avril 2020, la demande mondiale de pétrole s'établit fort probablement à 67 millions de barils par jour.
La manière la plus simple de faire face à la crise de la demande est bien sûr de réduire la production maintenant pour l'adapter à la demande actuelle dans l'espoir de récupérer plus tard une production accrue.
Et les principaux producteurs l’ont fait, avec une baisse de 10 Mb/j et un stockage accru. Soit 11% de la production. Pour rappel, au plus fort de la crise de 2008, la production de pétrole a diminué d'environ 4 %, pour donner une idée.
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Post Covid19 un choc d’offre.
Il y a cependant deux problèmes qui risquent de faire chuter la production de pétrole plus rapidement qu'il ne serait souhaitable dans les prochaines années, et ce de manière permanente.
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Premièrement, le flux d'extraction dans de nombreux anciens puits de pétrole ne peut pas être facilement régulé.
Si le rythme d'extraction est trop ralenti, en raison de l'énorme pression à ces profondeurs, la roche réservoir d'où est extrait l'or noir tend à se compacter et à effondrer les canaux par lesquels le pétrole s'écoule.
Il est pratiquement impossible de récupérer la porosité initiale et de revenir aux taux de production antérieurs - pire encore, une partie du pétrole in situ n'est plus récupérable.
Et cela a déjà commencé.
« Baker Hughes a indiqué que le nombre de plates-formes pétrolières et gazières aux États-Unis a de nouveau diminué pour atteindre 339, le nombre total de plates-formes pétrolières et gazières s'élevant à 648 de moins que l'année dernière à la même époque, soit une baisse de plus de 65 % en une seule année. C'est le nombre le plus faible de plates-formes actives depuis que Baker Hughes a commencé à en assurer le suivi en 1940. ».
Last but not least, les puits de shale oil les plus récents dans le bassin du Permien, épicentre du boum situé au Texas, font remonter une part croissance d’hydrocarbures plus proches du gaz naturel que du pétrole. Encore un symptôme des limites géologiques d’un secteur qui produit d’ores et déjà un pétrole brut très léger, mal adapté aux raffineries américaines, et qui ne peut que partiellement servir à produire du carburant liquide.
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Mais voici l’autre problème.
Les raffineries sont adaptées pour traiter certains types de pétrole (plus léger ou plus lourd, avec une teneur plus élevée en soufre ou en certains hydrocarbures, etc.).
Pour mettre en perspective certains chiffres représentatifs, une raffinerie peut produire par défaut
• 40 % de ses distillats sous forme d'essence,
• 25 % sous forme de diesel,
• 9 % sous forme de kérosène,
• et les 26 % restants sous forme d'autres produits, notamment des polymères pour plastiques, d'autres distillats moyens, des huiles moteur, des goudrons et du coke.
Sans avoir à faire de gros investissements, en procédant à certains ajustements, cette raffinerie pourrait modifier un peu sa production, et ainsi peut-être diminuer l'essence à 35 % du total et augmenter le diesel à 30 %. Mais peu importe, elle n'a pas une marge infinie pour changer les proportions, car cela dépend du type de pétrole qu'elle peut traiter (qui a une certaine teneur en hydrocarbures de chaque type) et du procédé de craquage lui-même.
Une baisse de 30 % de la demande de pétrole ne signifie pas une baisse de 30 % de la demande de chacun des produits pétroliers.
Le produit pour lequel la demande est la plus forte est le diesel, car c'est le carburant utilisé par toutes les machines, et bien que l'activité des machines en général ait également beaucoup diminué, les machines agricoles ainsi que les camions pour le transport de marchandises sont toujours en mouvement. (En outre, les cargos doivent désormais utiliser un carburant ayant les caractéristiques du diesel.). On observe donc que la baisse de la demande de diesel est inférieure à la moitié de celle des autres carburants.
Que faire du pétrole, et des autres produits pour lesquels il n'y a pas de demande ?
• Soit raffiner moins de pétrole pour qu'il n'en reste plus, pas de gaspillage, mais il y aurait une pénurie de diesel.
• Soit raffiner suffisamment de pétrole pour produire du diesel, mais il resterait un excès d’essence.
Malheureusement l'essence est très volatile et pourrit. Elle ne peut être stockée dans aucun type de réservoir longtemps, et puis les stocks seront bientôt pleins. Donc dans un premier temps, on ne peut exclure que ces produits excédentaires soient directement torchés.
Conclusion
Avec la plupart des grandes puissances économiques au ralenti et le confinement et des niveaux de consommation minimaux, la consommation de pétrole a chuté de 30%. C’était une baisse de la demande de pétrole qui peut être inversée si les conditions changent. (Ça reste à voir.).
Mais d'ici 2025, nous serons dans une situation bien pire.
Parce que d'ici 2025 nous aurons, une baisse de la production, causée par des facteurs physiques tels que
• Le manque de pétrole de qualité.
• La baisse du retour énergétique de ce pétrole. (La quantité toujours croissante de pétrole dépensée pour produire ce pétrole.).
• La mauvaise rentabilité économique des derniers champs pétrolifères du monde, et qui ne peut donc pas être inversée.
Ces facteurs ne peuvent être inversés.
Et il ne s'agira pas d'une baisse de 30 % temporaire comme c'est le cas actuellement, mais plutôt d'environ 40 %, permanente et définitive.
On peut penser que tout est dit... Pendant que certains, les déficients cognitifs, se plaignent de la qualité de la brioche ;
- ""On n’est pas malades !" : À Roissy, des passagers de retour de l’étranger dénoncent "le soupçon" qui les vise". C'est très beau de le dire, mais aucun ne peut affirmer qu'il est indemne, et non porteur, même si la bêbête apparait très peu meurtrière.
- Pour les réalistes cognitifs, le trafic des ADP (aéroports de Paris), atteint un déficit de 93 % en juin. Tout le secteur du transport aérien est en état de mort cérébrale. Un taux de survie de 10 % me semble adéquate, et encore, largement soutenus par les pouvoirs publics.
- Paris et ses JO voient le scotch du capitaine Haddock dans le coût des travaux. Si ces JO ont lieu, il n'y en aura sans doute pas d'autres.
- British Airways met ses jumbos à la benne.
- le choc du covid 19 devrait coûter 22 % du pib français.
- Une spirale de la mort immobilière s'est déclenchée. Si racheter des immeubles vacants au bout de 2 ans, à la moitié de sa valeur peut paraitre spoliateur, il est clair que cela risque aussi d'être une sacrée bonne affaire pour les expropriés...
- Dissonance cognitive aussi, des autorités... Et caca nerveux, aussi, à gôche.