Continuation : le charbon
Xi vient donc d'annoncer, la réduction de l'emploi du charbon, mais pas avant 2026.
En 2030 la part du charbon descendra de 49 % dans la production énergétique à 14.6 %. Donc, une division par 3. Pour que l'utilisation du charbon reste identique, il faudrait que l'empire du centre multiplie la production d'énergie par 3. Donc, ce qui est le plus probable, ce serait une diminution drastique de la production charbonnière, après avoir tiré tout ce qu'on peut pour assurer la jonction.
Cela avoue deux choses, le pic charbonnier chinois est là et il sera suivi d'une chute très rapide et importante de la production dans un avenir proche.
Si certains annoncent d'autres projets, il est illusoire de penser que ce sera "en plus", mais plutôt, s'ils se réalisent "en remplacement des capacités retirées". SI ELLES SE FONT.
«La demande en charbon chute et le financement des nouveaux projets s'assèche. Les nouvelles capacités arriveront dans un monde où le charbon est non viable économiquement et intenable pour l'environnement.»
Les dits faux culs, faux derches, pinocchio, etc... Vous avez compris le sens général, vous disent "c'est pour sauver le climat", alors que le sens profond c'est "la pénurie arrive à grand train et on essaie de maintenir le système en vie encore un petit peu".
Bon, les producteurs charbonniers indonésiens et australiens devront se faire une idée. Ils sont, eux aussi, un torche cul, à jeter après usage.
Les débiles profonds qui annoncent TGV et voitures électriques savent très bien que ce n'est pas une solution, et si on sauvegarde les trains, faudra pas que le voyageurs fassent chier. Ce ne seront pas eux qui décideront, mais le fret, à l'image de la Russie impériale.
Quand à la grande vitesse, aux temps historiques, 50 km/h, c'est de la grande vitesse.
En France, aussi, on a connu une SNCF bénéficiaire (tient, il y en a qui viennent de tomber de leur chaise), c'était en 1941, 42 et 43, et là aussi, les voyageurs étaient priés de pas l'ouvrir, qu'ils devraient être contents d'avoir une place (très serrée en plus). Et en vérité, ils en étaient contents. Le train partait quand il pouvait et arrivait, de même. Un oncle m'a dit qu'un Le Puy-Alès avait duré deux jours. Ils avaient bien profité des pauses. Peu de trains, mais ultra-bondés. Personne n'aurait eu l'idée déplacée de protester contre les retards (dont l'idée même avait disparue), sinon un cheminot lui aurait assené aussi sec un coup de massue.
Il est probable que pour les chinois aussi ne vont pas échapper à l'effondrement. Malgré tous leurs efforts en matières de solaire et d'éolien, ce n'est toujours que 11 % de la production. Et
l'objectif de 25 % en 2030 ne peut être que l'objectif d'un étalement du choc de déplétion. Ailleurs, on lit que le solaire
atteindrait 47.4 % de la production. Donc, les objectifs varient du simple au double. Sans doute parce qu'on n'a pas la même grille partout. Dans un cas, on projette des productions haute, et dans l'autre, on est sans doute plus réaliste. Mais avec un non dit, le rationnement.
Le gaz.
Le gaz est loin d'être dans la même problématique que le pétrole. Le pétrole coûte cher à extraire, mais une fois extrait, si son traitement n'est pas sans problème, il n'est finalement pas très coûteux.
Le gaz est dans la situation inverse. 10 % de son coût est celui de la prospection extraction, 90 % est celui de son traitement.
Il est vendu par moitié par gazoduc, moitié en GNL, le terme "d'usine à gaz", exprime la complexité de son exploitation. Le transport par méthanier, d'ailleurs, paralyse le marché, vu son coût. Seuls les pays insulaires y trouvent un intérêt.
Il dépend d'investissements massifs, donc des états, dans le cas européen, du ministère soviétique de l'énergie, devenu Gazprom.
Mais il est nettement moins pratique à exploiter que le pétrole, ou même l'électricité, et son usage est plus réduit, 1/3 pour les particuliers, le chauffage, 1/3 pour produire de l'électricité, 1/3 pour l"industrie, notamment pour produire des engrais. Son usage dans les transports est très problématique, malgré toute la propagande faite. Et même si certains pays y on été à fond.
La production est très centralisée dans une petit nombre de pays. Les deux producteurs, USA et Russie ne sont pas dans la même position, les USA exportent mais les les Russes bien plus massivement. Il existe 10 producteurs qui comptent, le reste c'est du pipi de chat.
Côté exportations, la carte est différente. Des producteurs relativement modestes peuvent exporter de grandes quantités, car leur population est modeste.
Les USA brûlent des réserves modestes à grande allure. L'Europe aussi, alors que 65 % des réserves se situent dans 4 pays, Russie, Iran et Qatar (c'est le même gisement), et Turkménistan. Soit 112 600 milliards de M3 pour un total de 174 400.
On ne peut envisager la survie du secteur gazier européen et américain au delà d'une dizaine d'année.
Tout au plus, l'exploitation du gisement south pars north dome compenserait à peine la déplétion à prévoir aux USA et en Europe.
Donc, le gaz n'est pas une option d'avenir, ni de remplacement. Au mieux, le gaz remplacera... le gaz...
En Afrique, on se pose de bonnes questions sur le pic pétrolier/gazier et l'impossibilité d'exploiter des gisements devenus déficitaires.
On est beaucoup moins optimiste sur le simple maintien de la production.
Le triptyque pic charbonnier/pétrolier/gazier/uranifère de l'empire global (Usaméricain + larbins) est très problématique...
Uranium : Rien de nouveau sous le soleil. La production est insuffisante (79 % de la consommation en 2019), et c'était une donnée qu'on connaissait selon Ugo Bardi, dès les années 1950, la production décline à nouveau après avoir été boostée par le Kazakhstan.
Le seul mérite indubitable du secteur est d'ailleurs d'avoir enfourné 80 % des armes nucléaires.
La production est encore plus centralisée que pour les autres énergies, 42 % vient du Kazakhstan, lui même sur un plateau ondulé de production.
Là aussi, le rapport coût /production n'est pas en faveur du nucléaire. On a beaucoup gloser sur bien des sources d'uranium, mais aucune n'est industriellement prête, et on ne sait même si c'est réalisable et économiquement faisable. la récupération dans le phosphate et l'eau de mer, est, pour le moment, une grosse galéjade.
La filière thorium est dans les choux, la filière surgénérateur l'est aussi. Laborieusement, Russie et Chine essaient de progresser sur ce domaine, mais là aussi, sans réussite flagrante pour le moment. Et cela ne réglerait pas le problème.
le nucléaire, c'est 10 % de l'électricité et 2 % de l'énergie. Nib. L'optimisme du secteur, est à mourir de rire. Les autorisations de fonctionnement de 100 ans aux USA, nettement contrebalancées par des fermetures anticipées, bien en deçà des limites espérées.
La production est concentrée sur 6 pays principaux et n'existe que dans 14. Autant dire que ça ne passionne personne.
On attend un "
rebond" de la production en 2021, de 3.1 % à 51 200 tonnes, contre 53 656 en 2019 et 49 700 en 2020... Si le Kazakhstan devrait remonter fortement, ainsi que le Canada (réouverture de Cigar Lake), une chute de 20 % est
attendue en Australie (fermeture de la mine de ranger). Les stop and go dans les mines indiquent que la situation est loin d'être saine.
68 500 tonnes sont consommées chaque année, et dans le meilleure des cas, l'espérance de production pour 2025 est de 65 200.
De fait, selon Ugo Bardi, et on peut le croire raisonnablement, le secteur souffre d'atonie d'investissement et de développement. Apparemment, seule une superpuissance en bonne état de fonctionnement serait en état de le faire.
Dernière précision, il est clair qu'il ne faut attendre, dans le cas français, rien, ni de l'Australie, ni du Canada, qui risque de se faire tordre le bras par les USA en cas de besoin.