FAUTE DE CREDITS...
Comme je l'ai souvent dit, l'achat immobilier à crédit bancaire est une nouveauté dans l'histoire. Jusqu'aux années 1950, un achat immobilier se faisait avec un apport personnel, des prêts amicaux et des prêts vendeurs, choses qui réapparaissent quand les marchés se grippent et que les ventes ne se font plus. Les prêts amicaux, c'est la plupart du temps la famille ou des prêts notariés dans des soucis de placements des rentiers. Vieilleries ? La dernière fois que des prêts vendeurs furent constatés, c'était dans la décennie 1990, après le krach. Les taux d'intérêts étaient aussi amicaux. Souvent la moitié des prêts bancaires.
D'où la création, après guerre, du 1 % patronal, lui aussi prêt non bancaire et ne reposant pas sur la création monétaire, et l'immobilier était souvent tributaires de crédits d'états. En France, la fameuse loi Loucheur des années 1920. 1928 exactement. Mais les résultats de ces agissements restaient modestes, et les transactions, rares.
Le patronat est souvent appelé à loger ses employés, mais banques comme patronat, constatent l'importance des capitaux engagés, et leur peu de rentabilité, surtout après 1914 et ses loyers bloqués.
Le déblocage des années 1960 est le mariage, de la carpe et du lapin, à savoir de la spéculation, du crédit qui est abondamment distribué, faisant faire des bonnes affaires (On partait de tellement bas !) et de l'abondance énergétique qui permet de construire à grande échelle. Les "besoins" évoluent souvent. Auparavant, il existait une grande indifférence aux conditions de logements. Il était souvent bien tenu, propre, plus propre que bon, mais la population avait l'habitude de vivre dehors et les possessions de biens mobiliers étaient rares et peu importantes. Là aussi, l'influence de l'énergie était primordiale, les biens de consommations étaient rares et chers.
Les logements bâtis dans le cadre de la loi Loucheur apparaissent d'une grande vétusté, d'un confort minima, et d'une surface de timbre poste. Mais correspondait aux disponibilités énergétiques de l'époque, et de l'absence de possessions d'un grand nombre de biens. Souvent, ils se limitaient au vélo, au costume du dimanche, et à quelques services de tables.
D'ailleurs, il faut constater que des ménages croulaient sous la vaisselle, offerte au moment du mariage... A Saint Etienne, pendant la guerre, il est rapporté que des jeunes mariés se retrouvèrent avec 5 ou 6 services à porto, ce qui était les seuls choses disponibles aux nouvelles galeries, grand magasin de l'époque.
Ces logements loi Loucheur, qui apparaissent aujourd'hui tellement rebutants, étaient en leur temps, goûtés et recherchés. Pour donner un ordre de grandeur, il fut accordé des locations de 25 m2 à des familles de 6 personnes (prioritaires, qui plus est !).
Rareté des biens de consommations, absence de besoins, le logement était ressenti comme moins important que d'avoir un jardin potager.
Le phénomène décrit au Venezuela, dans le cadre d'une chute de la production pétrolière et du pic pétrolier, renvoi à ce paramétrage. La co-existence de plusieurs générations sous le même toit, indique que l'engouement généralisé pour l'immobilier résidentiel n'était peut être pas perdurable, et que c'était un modèle reposant, lui aussi, entièrement sur le pétrole. La baisse de la production brutale, la baisse importante des revenus (dans le pétrole, ils sont passés de 3000$ mensuels à quelques dizaines), la flambée du prix de l'essence (de 1 cent le litre à 50 cents) sont les 12 coups de minuits de cendrillon. Les voitures ne roulent plus, faute de pièces et de pouvoir continuer à faire le plein (la même chose nous attend).
Le carrosse est redevenu citrouille, les laquais, des rats, et les belles robes, des haillons.
Bien entendu, cela n'a rien à voir avec le socialisme venezuelien qui est loin d'être responsable de ça. Ce qui est responsable, c'est la déplétion géologique, le pétrole facile est fini, le pétrole de la ceinture de l'Orénoque, lui, est onéreux et compliqué à récupérer, et tous les gouvernements auraient eu le même problème, qui peut aussi se doubler d'une crise sociale, si les inégalités sont trop fortes.
Le fait que Washington et Londres aient fait les poches du pays n'a pas aidé non plus.
Dans le même ordre d'idée, on risque de se marrer dans les hôpitaux. Déjà débordé, le personnel risque de diminuer de 5 à 10 %, suite à l'obligation vaccinale, et clou sur le cercueil, si le personnel viré demande à ce que les jours "épargnés", sur leur compte épargne temps soient payés ou pris, les hôpitaux sont morts économiquement parlant. On va rire.
Comme cela l'indique, les agissements des politiciens fous peuvent notablement aggraver des crises déjà importantes et lourdes.
Dans le cadre du logement, on peut estimer que l'étude du gouvernement britannique est simplement réaliste. On ne va plus rien construire, entretenir et améliorer dans le meilleur des cas, détruire souvent, et mettre deux, trois ou quatre générations sous le même toit (de surface réduite !)...
Bonne nuit les pitis...