RETOURS AUX FONDAMENTAUX...
Comment faisaient les riches au Moyen-Age pour rester riches ? C'est simple. D'abord, il valait mieux être un guerrier, genre seigneur féodal chef de clan. Quant aux gardes du corps, ils sont tout trouvés : les fils et les gendres, les plus nombreux possibles, du seigneur. Si besoin, on va chercher neveux et petits-neveux. Les meilleurs gardes du corps sont ceux que l'on fait soi-même, c'est bien connu. Ils risquent moins de vous assassiner pour vous voler vos biens.
Le meilleur garde est le bâtard, dont on entend souvent parler au moyen âge, pas prude sur la question. Le plus connu est Dunois, "bâtard d'Orléans", juste assez prêt pour protéger son seigneur, mais que sa bâtardise empêche d'avoir des prétentions.
Le fils cadet se retrouve aussi dans la suite, il est souvent prêtre. Les Guises avaient colonisé l'archevêché de Reims, qui allait souvent à un cadet. Ou à un Bâtard souvent.
La famille proche ? Pas forcément. Visiblement, d'après les légendes, Clovis aurait exterminé la sienne : un travail soigné. Bien que sur la fin, il eut le sentiment désagréable d'avoir oublié quelqu'un. Mais comme il pouvait plus demander au reste de la famille...
Sans compter que le désir de progression social peut aussi très bien lier fortement un petit seigneur à un grand. Les inégaux, élevés néanmoins ensemble, peuvent avoir des liens d'amitiés et une considération qui les lient irrémédiablement. La fidélité est souvent, d'ailleurs, à double sens. Si le seigneur, le patron en veut une absolue, il devra accorder sa protection de manière toute aussi absolue.
Et l'Eglise, direz-vous ? Elle était riche aussi, non ? Et pourtant les religieux faisaient très peu d'enfants. Quand on y regarde de près, on voit que l'Eglise était protégée par les seigneurs, pour une raison simple : elle était leur instrument de propagande. Les sermons du curé recommandant aux serfs d'accepter leur sort et d'obéir à l'autorité, c'étaient les TF1 et BFMTV de l'époque. De plus, pour faire partie du du haut clergé, qu'il soit séculier ou monastique, il fallait être noble. Cet arrangement a duré vaille que vaille un bon millier d'années, preuve qu'il était solide.
Le prêtre du moyen âge ne fait pas voeux de chasteté, seulement de célibat. Je vous laisse imaginer la suite. Il a une ou plusieurs concubines, jusqu'à là contre réforme catholique, soit la fin du 16° début du 17° siècle, où on le prie d'être à la fois chaste et à la fois célibataire. Dans la Rome papale, les enfants d'archevêques et de papes sont légions. Seuls les moines et les nonnes sont condamnées de toute éternité au célibat, bien qu'il y ait eu beaucoup de défaillances. Mais le moine vivait plus confortablement que le reste de la population. A condition de ne pas se reproduire.
Et les changeurs de monnaie, prêteurs sur gage, et professions apparentées ? Ils avaient une honnête aisance, pour l'époque, à condition d'être protégés par le seigneur, et cette protection, indispensable pour survivre, n'était pas gratuite. Bien entendu, il n'était pas question de devenir plus riche que le seigneur. Quand les Templiers se sont mis à jouer les banquiers internationaux, en assurant eux-mêmes leur protection, Philippe le Bel y a mis bon ordre... rapidement.
Le problème des templiers était diablement simplement, il n'y avait pas moyen de s'approprier leurs valeurs de façon civilisée. Et puis, on sent déjà la grande crise du 14° siècle qui s'annonce. Pour la bourgeoisie, c'est beaucoup plus simple, elle donne ses filles et les dote. Elle prend les filles de la noblesse, sans cette dot.
Parmi nos milliardaires, bien peu survivront à l'Effondrement, à moins de s'improviser chefs de secte, façon colonel Kurtz dans Apocalypse Now. Comme malgré tous leurs défauts nos milliardaires sont loin d'être bêtes, il faudra voir ce qu'ils feront dans les années, que dis-je dans les mois qui viennent. Je ne parierais pas sur ceux qui font les guignols dans l'espace pendant que le bon peuple s'appauvrit, ils se désignent eux-mêmes comme cibles. Je miserais plutôt sur ceux qui fuient les médias et se font discrets, tout en achetant des milliers d'hectares de terres arables, comme Bill Gates (qui n'est pourtant pas spécialement discret).
En même temps, acheter des milliers d'hectares de terres arables, c'est bon tant qu'il y a du fossile. La petite exploitation, complétée par un métier artisanal est la clef de la survie. Ce que m'a dit un fils de paysans, les jardiniers, petits paysans parcellaires et salariés à la fois, s'en sortaient mieux que les grands propriétaires, qui avaient plus de charges et d'aléas. Simple dépassement de l'optimum.
Si les générations actuelles ont des problèmes avec la reproduction, c'est par le gavage. Générations ayant tout eu depuis l'après guerre, elles trouvent normal un train de vie qui est aberrant dans l'histoire et vivent dans un hédonisme, le "profiter de la vie", de manière coûteuse leur semble un minimum. Alors, s'emmerder avec un chiard qu'il faut torcher... Il y a très longtemps, une soi-disant pédago nous disait qu'elle préférait ne pas avoir d'enfants, inintéressants, mais s'occuper d'adolescents, pour leur parler de leurs problèmes,de la drogue, et autres broutilles. Elle ne s'apercevait pas que c'était aussi du pipi caca popo, en beaucoup, beaucoup moins mignon.
Avant, ils profitaient tout autant de la vie, avec des joies peut être plus simples, mais qui les satisfaisaient tout autant, peut être plus, d'ailleurs, que ces plaisirs coûteux dont on ne sait pas si ce sont des plaisirs ou des impératifs formatés. Je pense d'ailleurs pour la deuxième solution.
Combien s'emmerdent fermement à l'idée de réveillonner, de partir en voyage, en croisières ou autres, mais le font, par ce que le contraire n'est pas acceptable. Prendre des vacances pour simplement trainer, se reposer, se prélasser sans autre horizon... Inadmissible.
Leur seul sujet de satisfaction, c'est d'avoir fait "une bonne affaire", avec un prix cassé, dont ils pourront se gargariser devant leurs collègues. Evidemment, la seule chose qui est attendue, c'est la jalousie. Faudrait leur expliquer que la bonne affaire, c'est de rester chez soi, en regardant pousser l'herbe (on peut lui dire, "pas si vite") et en prenant le soleil (on peut lui dire "pas si fort").
Bien entendu, des générations de ce genre ne se posent absolument pas la question de savoir si cela va perdurer et s'ils vont devoir survivre. Le train de vie américain, disait deubeuliou, n'est pas négociable...