DESINFORMATION HABITUELLE
Sur le charbon chinois. On vient de battre un record ? Et alors ? Au prix d'un épuisement accéléré des mines de charbon-qui-ne-repousse-pas ? Même Kermit-errand était arrivé au même résultat.
Pour Gail Tverberg, même une petite baisse de 1 % est problématique :
"La diminution de la production de charbon que je montre pour 2022 n’est que de 1%, mais lorsque cette petite réduction est combinée aux problèmes de croissance du charbon et du pétrole et à l’augmentation de la population mondiale, cela signifie que les approvisionnements mondiaux en charbon seront mis à rude épreuve".
On est sur le tapis roulant, ou le tapis d'effort, et l'effort est de plus en plus intense pour simplement ne pas reculer.
Rien de changé, donc.
Les magasins vides aux USA, les effets d'aubaine, le pari d'un nucléaire finissant, tout contribue à une fin de règne. Le nucléaire, d'ailleurs, n'est ni pérenne, ni économique. D'ailleurs, sans énergie abondante et bon marché, il sera difficile, impossible à renouveler.
Risque de guerre avec la Russie ? Ou tentative de justifier un effondrement par la guerre ? Comme le disent bien des lecteurs, c'est une possibilité. L'armée française avec ses 77 pièces d'artillerie, qui coûte un bras en entretien chacun, c'est risible, parce qu'à la limite, ça ne tire pas plus vite que le 105 de 1940. On peut penser aussi à un remake de ce 1940 justement.
L'armée et la nation française, envoyée se faire écharper par la Grande Bretagne, à l'effort de guerre très mesurée. Les dirigeants français n'auraient pas été complétement fous en octobre 1940 d'accepter les propositions de paix d'Hitler du 6 octobre. Là aussi, la physique était terrible, l'effort de guerre d'un pays de 40 millions d'habitants, contre celle d'un pays de 80, en étant pas soutenu par les USA (qui n'avaient plus d'industrie de guerre), et presque pas par la Grande Bretagne (10 divisions seulement en 1940 en France). Il eut été judicieux pour les français d'accepter l'offre, quitte à continuer l'effort de guerre enclenché... Mais en 1939, Hitler considérait avec raison la France, comme un non acteur politique, entièrement aligné sur la Grande Bretagne. Un état satellite.
Parallèle évident avec la situation actuelle. Bardi, lui, compare l'Union Européenne à l'Italie de 1939. Un pays totalement sans ressources fossiles, appelé à se désintégrer dans la guerre, une fois que ses très maigres réserves seraient épuisées. ce qui arriva d'autant plus aisément que la guerre d'Abyssinie et celle d'Espagne avait vidé ses stocks, déjà très maigres.
Alors, que faire pour la Russie ? Se contenter de respecter ses contrats, prendre prétexte du mauvais état des gazoducs pour suspendre les livraisons ? Tout est possible.
Ce qui est en cause aussi, ce sont les mentalités. Il est impossible que la coupure d'électricité journalière devienne la norme. Cela ne se fait pas. En fait, si. ça commence par les périphéries, comme le Kosovo, et ça migre -ça aussi-, vers le centre.
En outre, tant que les problèmes ne sont pas posés honnêtement, il n'y a pas de moyen d'avoir une réponse adéquate. On installe des tas de pompes à chaleur en ce moment, mais si l'isolation n'est pas adaptée, c'est un moteur de Rolls Royce sur deux chevaux. Je vous laisse imaginer le résultat. Des constructeurs marginaux anglais mettaient de superbes carrosseries sur des soubassements et moteurs de Renault 5 ou de Peugeot. C'était bling bling, tape à l'oeil, mais finalement, plus réaliste. On ne demandait à ces bagnoles qu'à en jeter.
On en revient à évoquer les remèdes de bonnes femmes, très mal compris d'ailleurs : couper le chauffage la nuit. J'en ai même vu certains arrêter leur plancher chauffant quand ils partaient dans la journée et s'étonner de crever de froid pendant qu'il ne chauffait jamais... Reconquérir les degrés perdus, c'est très couteux, plus que de fonctionner en continu, en abaissant légèrement la nuit.
On se pose d'ailleurs des tas de questions fondamentales. Manquerons nous d'électricité cet hiver ? Voyons, c'est bon pour le sud de la Méditerranée, ça.
Les hausses de prix d'électricité n'ont pour seule origine pour l'instant que le mode de fixation des prix. 60 % pour l'Espagne ? Risible. L'Espagne n'est pas à court de jus, et son prix de production n'a pas augmenté dans ces proportions. Le CSE d'EDF fait son travail, il proteste.
Le canari dans la mine vient de mourir, les entreprises de distributions de café font faillite en masse. On ne vend plus que de voitures d'occasion.
Les freins auto-intégrés de l'économie mondiale se sont simplement déclenchés.