DE LA GUERRE...
La guerre est question d'armées en campagne, mais surtout de ressources. En effet, il est possible de perdre beaucoup d'hommes, d'armées, et de remporter la victoire.
Il est aussi possible d'infliger des pertes colossales à l'ennemi, et toutefois se retrouver dans une m... ouise noire comme un café brésilien.
Je vais donc vous parler de la guerre de cent ans.
La querelle dynastique qui se déroule, va entrainer des affrontements. Déjà, au début du XIV° siècle, un roi de France, d'assez pâle figure, Charles IV, met la main, en 1324, sur le duché de Guyenne. Il le restituera, mais déjà, on voit se dessiner ce qui va se passer, malgré une offensive anglaise importante, seul Calais deviendra et restera anglaise, pendant deux siècles. Quelques années avant le début de la guerre, elle est déjà perdue pour les anglais.
Les batailles sont restées célèbres, d'abord Crécy en 1346, mais Crécy, si brillante victoire soit elle, n'est aucunement décisive. Elle n'aboutit qu'à la prise de Calais, et deux armées françaises rodaient dans les alentours, puis repartir, alors que seule, elles surpassaient l'armée anglaise victorieuse, d'abord les bretons, qui arrivaient, puis celle de Gaston Phébus. Elles auraient pu, toutes deux ou même seules, écraser l'armée anglaise pas mal éprouvée. Du moins physiquement, sinon en effectifs. Le siège de Calais, s'avérera aussi, terriblement meurtrier pour les assiégeants, comme tous les sièges de cette époque, au moins pour des raisons sanitaires... De fait, le coût du siège annula le bénéfice de la victoire.
Poitiers n'eut d'incidence que parce que le roi fut fait prisonnier, et du payer la rançon, créant les conditions de la "grande commocion", connue sous le nom de "grand jacquerie". De fait, en 1380, Du Guesclin avait repris quasiment toutes les régions cédées.
Passe quelques années, et seule la guerre civile entre le Duc de Bourgogne et le Duc d'Orléans donne une résonance à la victoire d'Azincourt en 1415. Il lui faut attendre 1418 pour que le roi d'Angleterre puisse entreprendre la conquête de la Normandie, c'est l'assassinat en 1419 du duc de Bourgogne et l'alliance de celui-ci au roi d'Angleterre qui lui permet de grignoter significativement du territoire.
Pourquoi ? Parce qu'à chaque fois, même amoindri, le roi de France dispose de 3 à 5 fois plus de ressources que le roi d'Angleterre.
Et il faut noter, aussi, que certaines portions importantes du territoire ne se rendirent pas aux anglais, mais au duc de Bourgogne (la Champagne en entier, la Picardie aussi), et même Orléans proposât de se donner à celui-ci.
1424, bataille oubliée de Verneuil. Défaite plus importante de l'armée écossaise et française contre les anglais, fêtée dans le Paris Bourguignon. Après, un certain nombre de bataille se verront livrées, oubliées elles aussi, Baugé, Brossinière, Montargis, (victoires françaises et écossaises), Cravant (victoire anglo bourguignonne). En 1422 meurt le roi d'Angleterre. Il préconisait que fut nommé régent le duc de Bourgogne, ce fut le duc de Lancastre qui fut nommé, l'alliance anglo-bourguignonne connut une première éclipse, et si le duc de Bourgogne continue son expansion territoriale, c'est surtout dans l'actuelle Belgique.
Tactiquement, Verneuil prouve un rééquilibrage tactique, les archers écossais valent les anglais.
1428-1429, siège d'Orléans, sans grande conséquence lui aussi, c'est la victoire de Patay en juin 1429 qui est décisive. Les archers anglais sont massacrés, la moitié de l'armée anglaise est détruite. L'archer coûte très cher, car si son équipement est bon marché, son entrainement est long, donc coûteux.
Les anglais vont passer de l'offensive à la défensive, la Champagne, lors de la marche de Jeanne d'Arc sur Reims, bascule comme un seul homme. Paris sera plus long à se décider.
Le grignotage se fera en sens inverse. Les finances améliorées, les canons des frères Bureau feront le reste.
La date conventionnelle de la fin de la guerre est 1453, mais l'intervention anglaise fera pesée une menace tout au long du règne de Louis XI, qui se fera un petit plaisir quelques mois avant sa mort (1483). Victime d'une crise cardiaque, Il annonce à l'ambassadeur anglais que la pension décidée en 1474 que les anglais appellent "tribut", ne sera plus versée. Les féodaux sont en prisons ou au service du roi, la Bretagne neutralisée, le duc de bourgogne mort, et une bonne partie de ses états, repris ou occupés.
Selon Commynes, le roi d'Angleterre meurt de dépit en comprenant l'ampleur de sa défaite, mais Louis XI a aussi porté la guerre en Angleterre, d'abord avec ses alliés écossais, ensuite en y finançant la guerre civile. Dans les derniers mois de son règne, une petite armée qu'il a payé, menée par Jasper Tudor, débarque.
La moralité ? Le roi de France a toujours eut beaucoup plus de ressources que le roi d'Angleterre. Une armée détruite se remplace. L'armée anglaise est toujours en infériorité numérique, et elle ne gagne que par l'insuffisance de ses adversaires. Le jour où une armée organisée, disciplinée et financée intervient, c'est une rouleau compresseur.
L'infériorité numérique voit ses effets multipliées lors du passage de l'offensive à la défensive, en 1429. L'attaquant a toujours le choix de l'angle d'attaque, et peut choisir, de fait, le point le plus faible, au possible en accroissant encore le problème, en étirant la ligne de front. Jusqu'à ce qu'elle claque. En outre, en 1435, la guerre a plus de 20 ans, les levées d'hommes se font de plus en plus mal, des soldats de plus en plus mal équipés, de plus en plus médiocres, de moins en moins volontaires qu'il faut lever de force... La guerre en France fait de plus en plus figure de mort assurée...
2024 : De fait, rien n'a changé. Aujourd'hui, l'armée ukrainienne est beaucoup plus petite que l'armée russe, elle a beaucoup moins de ressources et surtout des ressources de bric et de broc. Ses effectifs sont aussi, de bric et de broc. La poussée sur Kharkov, de fait n'est que l'extension de l'élastique de la guerre, sur 70 kilomètres. Il faut désormais à l'armée ukrainienne, "colmater la brêche", en jetant des unités diverses et variées autant qu'hétéroclites et démoralisées pour tenir des fragments de front.
De, fait, il me semble que ce qui est cherché, c'est la destruction d'une armée qui est devenue l'ombre de ce qu'elle était, en tendant de plus en plus l'élastique. L'espace importe peu, on est en Russie. Mais la destruction des unités d'élites les plus aguerries et les plus déterminées et le but poursuivi. Le reste suivra, et en plus, on peut aussi détruire dans les armées occidentales, les spécialistes les plus expérimentées qui manipulent les armes données. Déjà, que, là aussi, ces armées sont désormais peu étoffées, du format timbre poste, dévastée par le wokisme pour celle des usa, par la préférence raciale pour la RAF. Pourquoi un pilote britannique blanc voudrait aller combattre en Ukraine, alors qu'il peut aller piloter dans des endroits tranquilles, sans danger, 3, 4, 5 ou 10 fois mieux payé ??? Pour les pas blancs, devenus pilotes à cause de leur minorité, il faudrait qu'ils sachent piloter et qu'on veuille les engager... Le pilote trans, c'est pas forcément populaire dans le golfe persique...
Moralité : personnellement, je pense que l'Ukraine avait perdu la guerre depuis le début. Comme les rois d'Angleterre pendant la guerre de cent ans, les dirigeants occidentaux ont nettement surestimé leur force, leur influence et leur popularité. Comme la Champagne de 1429, les pays qu'ils pensaient fortement tenir leurs coulent dans les mains, comme du sable.