AUCHAN

Quel est le problème d'Auchan ? C'est sans doute d'être dans les premiers partis, et cela a entrainé plusieurs effets pervers à terme.

- D'abord, comme Casino, leurs structures physiques, les magasins sont anciennes. Bâties il y a 40, 50 ou 60 ans, elles ont les normes de constructions de ces époques, et mêmes modernisées, elles son trop énergivores. Mais cela, pour la famille Mulliez, c'est carrément incompréhensible, le pic des énergies fossiles. Même pas imaginable.

- De plus, dans la phase de développement, les surfaces n'étaient jamais assez grandes, c'était la course à un gigantisme qui fonctionnait, en plus. Quand tout fonctionne, on ne se pose pas de questions sur le pourquoi du succès. Là aussi, méconnaissance totale de l'impact de l'énergie sur les sociétés.

- Ensuite, les générations ont passées. Qui se souvient qu'aller dans les supermarchés, c'était distrayant, la joie, et qu'on était submergé par la profusion, alors que jusqu'alors, c'était la parcimonie qui régnait partout, et qu'on voyait la différence avec l'épicier du quartier, beaucoup plus cher, et qui trainait depuis la guerre, une réputation de profiteur, le "mercanti", par excellence, certes pas à un très haut niveau, mais à un niveau où il tondait les plus pauvres.

Puis, les générations ont passés, le superprimou géant est devenu une contrainte, en même temps que pour certains, des repoussoirs, on a perdu de vue et de mémoire le petit commerçant profiteur, disparu aux poubelles de l'histoire, et les héritiers de ce profiteur de guerre personnalisé par Roger Hanin dans "Au bon beurre", se sont partagés les multiples possessions immobilières achetées après guerre et qui lui ont fait méprisé les retraites par répartition et ses cotisations. Pour ce petit bourgeois, l'achat d'une résidence en bord de mer, de préférence à Nice était la consécration.

- Mais aussi, la paupérisation de sa clientèle, qui se rabat sur ce qui est moins cher, Action, Lidl, Aldi, pour les plus hard, et SuperU, Intermarché et Leclerc, pour ceux qui n'ont pas oublié d'être des épiciers. Pour carrefour, c'est tangent.

- Enfin, la dérive naturelle des héritiers (La première génération crée la fortune, la deuxième la maintient, la troisième la croque), la première génération a du talent, sait saisir les occasions, et reste les pieds sur terre, la deuxième elle, a conscience de ses insuffisances et de ses incompétences, la troisième a des exigences non négociables.  Ce qui conduit à des distributions de dividendes massives, représentant souvent la totalité, sinon plus, des bénéfices, alors qu'aux temps historiques, pas plus du 1/10 était distribué.

- L'endettement, lui, était préféré, voir privilégié pour justement pouvoir distribuer ces dividendes.

- Ceci entrainant, comme chez casino, des prix élevés, qui font partir une partie du chiffre d'affaire, celui-là même qui fait les bénéfices.

Quel aurait été la solution ?

- Eviter les prix élevés et les distributions de bénéfices trop grasses,

- moderniser sans cesse, avec justement l'argent gaspillé, l'outil de production, c'est à dire les magasins. Naouri, par exemple, avait vu juste avec le renouvelable, et en équipant moult hypermarchés avec des panneaux solaires. D'ailleurs, pour certains, c'était l'unique source de profit.

On le voit, rien de compliqué, cela va être fait (pour les baisses de prix et la modernisation), mais en catastrophe. Mais ce sont des concepts que les dirigeants, perdus dans leur caste, ne peuvent pas même comprendre... " "Ils" seront bien obligés de manger..."

L'endormissement sur des positions acquises et qui étaient fortes fait que l'on a pas vu arriver le changement de paradigmes. Casino, lui, en plus, avait répliqué par des âneries, suppression des caissières, caisses automatiques "Hyperfrais", et quand ils ont compris qu'ils étaient trop chers, c'était trop tard...