Trésor oublié ?

La campagne, en est un.
Elle a changé d'une manière phénomènale depuis les années 1960 et plus encore depuis les années 1930.
J'ai des photos, d'un petit sous bois, c'était un taillis, il y a 40 ans, des arbres malingres et tordus, qui sont devenus drus il y a 20 ans, et de bonne taille maintenant.
Seulement aujourd'hui, plus personne n'exploite.
Il n'y a plus d'agriculteurs et le président de la république se lamente du déficit de la filière bois.
S'il y a une et une bonne explication, c'est que le reboisement français, c'est du reboisement d'abandon (vert foncé).
Les terres les plus difficiles ou impossibles à mécaniser ont été les premières avalées en un rien de temps.
Il suffit de regarder une image satellite. C'est le massif central qui a profité à plein. Lui qu'on appelait, il y a deux siècles, "le toit chauve de la France".
Jacques Denis au 19° siècle (il parlait du 18°), disait qu'on y voyait des troupeaux et des bergers partout.
C'est pour cela que dans l'épisode de la bête du Gévaudan, un jour, il y eut 3 morts, en une heure, sur un quart de lieue.
Exploiter ces massifs, c'est possible. Seulement, c'est très difficilement, voir absolument pas mécanisable, ou pas mécanisable de manière efficace pour l'économie d'aujourd'hui.
Et, en outre, ce patrimoine est fragile.
Au maire de ma commune qui ressucitait l'esprit d'insouciance, en disant que chez nous, on ne savait pas quoi en faire, je lui demandais, comment lui, un historien pouvait dans ses propos, méconnaitre le surnom ancien du massif central (toit chauve de la France), et combien de temps on allait mettre pour liquider la forêt, même si, compte tenu des difficultés, on ne le faisait qu'à la tronçonneuse ?
La difficulté c'est de pouvoir faire vivre les exploitants, c'est de faire en sorte que la population reste, c'est d'organiser des marchés, et non pas de créer des champions nationaux. Les bonnes forêts sont trop rares, au contraire des pays qui ont générés les géants du papier européens.
En plus ; si dans un contexte de pression des besoins, sans reprise agricole, on envient à une surexploitation, on changera une bonne forêt contre une brousse impénétrable, un taillis sans importance.
Toujours est il que, ponctuellement, les hommes politiques font un propos sur la forêt. A part donner des subventions de reboisement, qui aggrave des tendances naturelles d'abandon, où sont les budgets, les politiques, les moyens et les cadres ?
Comme d'habitude, entre le massif central et l'excité de service, je parie sur le massif central. Il a déjà avalé tellement de projets démesurés, ravalant leurs promoteurs à la modestie...
La partie sud de la France, c'est la partie pour les périodes incertaines. Il y a de l'énergie, au moins hydraulique, et même pas au centième de ce qu'elle fut exploitée. Sur certains cours d'eau (13 kilomètres), on n'a jamais réussi à compter les moulins en tous genres qui y ont existé. Et dire que certains parle de la Loire "dernier fleuve sauvage". Ils faudraient qu'ils s'achétent un cerveau. Le leur est lent pour le moment.
En attendant, la forêt rend un grand service ; elle évite par son existence même, que nous soyons trop chimistrés par les stakanovistes de la FNSEA.
Pour ce qui est du cours du bois, et des bois, on va avoir des surprises. La baisse déjà observée est trop modeste, et bien des exploitants sont dans les difficultés. En outre, l'état d'atomisation des parcelles (les anciennes fermes) plaide peu pour une structure efficace. Ataviquement, beaucoup de lignées garde cette poire pour les jours difficiles (à venir).
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