Le plafond nous est tombé sur la tête !

L'AIE et l'EIA Agence internationale de l'énergie, et le département US de l'énergie, (en rosbif, c'est encore plus marrant, c'est IEA et EIA), ont donc eu la même sortie célèbre "je dirais même plus", pour dire la même chose : la production pétrolière n'augmentera plus tellement.
En 2007, 107 millions de barils/ jour étaient prévu pour 2030, aujourd'hui, ce n'est plus que 93.
Encore, l'AIE est elle réputée notoirement optimiste.
La preuve de sa naïveté et de son monde de bisounours, c'est qu'elle gobe encore l'histoire du père noël, les gisements de pétrole brésiliens offshore, par exemple.
Bien entendu, pendant trois ans sur le "blog énergie", à force de recouper les sources, l'évidence se présentait : la production peinait beaucoup à progresser encore.
L'EIA (Energy information agency), US, la simple création et l'existence du "peak-oil caucus", l'a forcé à reconnaitre la perspective du peak-oil, et à abandonner, aussi, le monde des barbapapa.
Pour 2025, ce ne sera pas 122.5 millions de baril/jour, mais 101.1 dont 89.6 en pétrole classique.
Mon appréciation personnelle, qui n'engage que moi, au vu de l'effondrement d'un certain nombre de grands gisements (Cantarell et mer du nord, les plus atteints), de leur vitesse d'effondrement, de la peine et du coût, voir de l'impossibilité technique d'exploiter le dernier grand gisement (Kashagan), la multiplication des puits en Arabie saoudite, signe aussi, d'un peak-oil en marche, je serais plutôt enclin à envisager 55 millions de barils/jour, voir beaucoup moins.
La simple poursuite de la rétractation auquel on assiste actuellement, nous mettrait à 25 millions de barils/jour en 2030...
Toujours est il, que c'en est fini du monde de la croissance, des lobbys énergétiques, et du libre marché. On rentre dans le monde de la pénurie, du conflit et du ticket de rationnement.
La France des années 1930 produisait 6 millions de tonnes d'acier et avait un million de véhicules.
Il serait possible d'envisager un monde renouvelable, avec de telles productions, loin de nous ramener au moyen-âge, mais sans doute guère au delà.
On peut envisager l'abandon pur et simple de certaines activités, comme l'aéronautique, pour cause de non rentabilité, ou sa réduction à de simples et rares liaisons transcontinentales.
Le problème le plus délicat sera l'alimentation. L'agriculture a besoin de carburants, et son débouché, déjà plus préoccupé des riches, par le biais de l'élevage, risque de se préoccuper encore plus des plus riches et de leur 4 X 4.
Dans ce contexte là, on risque de voir une inversion profonde, le retour à une société ancienne. Le sketch de Fernand Reynaud (le boulanger étranger qui venait faire le pain des français), apparaitra comme illisible. Il sera celui d'une époque, celle où la sécurité alimentaire était grande. Après, l'époque des migrations sera passée. On ne recueillera plus les réfugiés à Lampedusa, on coulera leurs embarcations (avec eux dedans), mais, pas longtemps. Après, ils comprendront vite le message.
De même, la vie humaine avait peu d'importance, mais, par contre, l'attentat contre les biens, difficilement remplaçables, voir, non remplaçables, était sévérement puni.
L'appréciation de la vie humaine sera donc, très dépréciée. La bouche inutile qu'on ne pleure pas.
L'époque change, donc. Faute d'être préparée, le changement sera celui d'une régression, comme dans le cas de Flint, et bien d'autres villes. Les économies s'obtiendront d'abord, par la réduction du nombre de ménages, de M2 disponibles, de logements, de voitures, d'avions, etc...
Dernière note légère : la production de pétrole et gazière norvégienne dégringole. Le pays va donc, à court terme se retrouver sans énergie fossile, et quand à "ses-placements-financiers-pour-les-générations-futures", ils sont appelés à servir de papier hygiénique.
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