FLINT : "Réinventer" la ville...

Qu'est ce qu'on va faire dans cette ville passée de 200 000 à 110 000 habitants, dont 1/3 de pauvres ?
Démolir, réhabiliter, concentrer la population.
A ceux qui rigolaient quand je disais que l'immobilier avait un potentiel de baisse de 90 à 80 %, je peux répondre que c'était peut être un peu optimiste.
En effet, dans ce contexte là, ça ne vaut plus rien, les habitations sont purement et simplement abandonnées et leur valeur est négativef : il faut les détruire.
Indianapolis, Little Rock maintenant Flint, toutes adoptent des "politiques" de ville, avec un constat très simple ; c'est devenu trop grand, ça coûte trop cher, il vaut mieux concentrer populations et services à des endroits précis et surtout, viables.
Et surtout, les rêgles d'urbanisme vont changer, elles changent déjà d'ailleurs. Le pavillon de plein pied, cela va se terminer.
D'abord, parce que souvent, c'est du très bas de gamme, donc le bien qui dure peu, ensuite, pour une surface équivalente, les maisons de deux ou trois étages prennent beaucoup moins d'emprise au sol, et qu'enfin, c'est la logique.
Tous les villages anciens sont bâtis sur deux étages, au moins.
"Flint a commencé à réactualiser son schéma directeur, une tâche compliquée qui avait été entreprise pour la dernière fois en 1965. La cité était alors une ville prospère de 200 000 habitants qui s’apprêtait à en accueillir 150 000 de plus. "
Bien entendu, on peut lire aussi, ça et là, le deni de réalité, constaté par Amada, par exemple.
ça ne se vend pas ? Augmentons !
Là aussi, réaction petite bourgeoise de personnes peut être trop engagés pour n'être pas aspirés par une catastrophe économique, même en cas de simple baisse légère de l'immobilier.
Réfléchissons un peu. Les revenus peuvent être plus importants d'une région à l'autre. Disons, du simple au double. Mais les prix immobiliers, varient du simple au quintuple, et l'épargne, quand à elle, du simple au double.
Donc, une baisse concernant une région particulièrement onéreuse peut être particulièrement ravageuse, comme on le voit, aux USA en Floride et en Californie : il n'y a pas de "rappel" possible, pas de stabilisation imaginable.
Le rôle de l'épargne apparait pervers dans ce cadre là : elle sert, non pas d'amortisseur, mais d'accélérateur.
On tape dans les réserves pour attendre les lendemains qui chantent.
La confiance politique en le système fait aussi qu'on n'imagine même pas, que celui-ci soit touché à mort.
L'Espagne a été typique aussi de la réaction classique : tel Will E. Coyot, elle a couru dans le vide pendant un moment et n'est tombé que quand elles s'est aperçue qu'il n'y avait pas de sol sous ses pieds.
Autre chose aussi, qui entretient la chute. Les chômeurs, de plus en plus nombreux, doivent faire face à la rétractation de leurs ressources. Le moyen le plus simple de faire est d'abandonner son logement et de faire appel à la solidarité familiale. Encore plus de logements vides.
Pendant ce temps là, les corbeaux vont vous dire : "Et il faut bien se loger". Bien entendu, mais la famille, c'est aussi se loger et se loger pour moins cher, c'est aussi se loger.
Après tout, que chaque enfant n'ait pas sa chambre, ça n'est pas une brimade, c'est une adaptation.
Etre désaxé, c'est imaginer qu'une norme de logement, c'est 300 M2 par foyer, qu'il y ait 4 ou 1 personne dedans...
Je rappellerais, une autre norme, celle de la "loi loucheur" des années 1920 pour le logement HBM en France : 25 M2 pour une famille (nombreuse). Les autres n'étaient pas concernées.
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