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Le chemin à l'envers.

30 Août 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Décidément, je commence à constater que la prise de conscience des problèmes énergétiques anime désormais les débats, pas seulement ici, mais dans un certain nombre de forums internet.
Les choses passent et évoluent, l'immobilier, triomphant d'hier, devient moins attractif en matière de discussions.
Les choses sont emballées, et pourtant, il faut les situer.
On a dit que les propriétaires vendaient au bout de 7 ans, les possesseurs de résidences secondaires, 12.
La réalité, quelle est elle ?
30 millions de logements et de 800 000 à 500 000 transactions par an. Dans un cas, c'est 60 ans, dans l'autre, l'optimiste, c'est 38 ans.
Bien entendu, il faut défalquer sur le nombre total de transactions, les ventes de neuf. On s'aperçoit, donc, en réduisant de 300 000, que le délai pour la mutation devient démesuré. On passe à 150 ans, en mauvaise période, et 60 ans en bonne.
C'est la réalité, pourtant : le bien immobilier n'est pas liquide, mais alors, pas du tout liquide. La vente est l'exception.
Pour vous en persuader, regardez la carte de la forêt française en 1945 et aujourd'hui, et la différence, ce sont largement des terres abandonnés pour l'agriculture et non vendues.

Le logement, depuis 1945, est devenu fabuleusement consommateur d'énergie. J'ai lu bien des bêtises sur certaines interventions, preuve que peu de gens connaissent les conditions de vie de leurs ancêtres, pas si lointain.
Les maisons étaient en pierre, très épaisse, avec beaucoup d'inertie. Ce sont les vaches, qui, à l'intérieur, chauffaient. Et avec une vache, on a vraiment pas froid, du tout (même si cela pose le problème "tuberculose").
Le bois était réservé à la cuisine.
Et puis, la meilleure manière d'augmenter la consommation, c'est encore d'augmenter la surface de logement. En 1940, un logement US, c'était 75 M2, aujourd'hui, c'est 300.

Les différences de PIB, constantes entre les deux pays depuis 1980, reflétent une seule chose : la gabégie énergétique de l'un, une plus grande efficacité de l'autre.
C'est dans ce sens qu'il faut aller. Sinon, en cas de crise, on a la solution américaine : les insolvables abandonnent leur maison, celle-ci est désossée par les voleurs.
On a là, la compréhension de la fin de l'empire romain, et de 90 % des surfaces bâties, un entassement des populations résiduelles dans les immeubles en hauteur des villes, et de la fuite dans les campagnes de la plupart.

Aujourd'hui, je suis passé à Montfaucon en Velay  (On m'avait invité à une bouffe -très bonne idée, d'ailleurs, si ça vous venait à l'esprit-). C'est un petit village, mais encore étonnant : au bout d'une route IMPOSSIBLE (et je mesure mes mots), on voit un village avec des commerces, comme il y a 40 ans. Un village avec une animation, une vie, même un dimanche.
La route, finalement, si elle nuit à la vitalité, la préserve aussi.
Un internaute parlait d'un élevage de cochon, qui pensait récupérer le biogaz, mais, ce n'était finalement, que la récupération du pétrole utilisé pour alimenter l'usine, en nourriture, en produits de toute sorte. C'est vrai.
Pour avoir réellement, une PRODUCTION NETTE d'énergie, d'un montant intéressant, il ne faut pas dépasser la cinquantaine d'individus (de cochons). là, on intégrera du travail, une alimentation et un travail local.

la logique de certains biocarburants est la même : oui on peut produire, en Afrique du biodiesel avec le Jatropha, mais les grandes exploitations ne tiennent pas leurs promesses : on produit, avec des plantes en haie, un produit financier pour l'agriculteur. Mais celui-ci ne dépassera pas 300 litres par hectare, et une grande exploitation sans moteur et sans traction animale, c'est 5 hectares.
Donc, on aura, au maximum, une ressource renouvelable de 1.5 tonnes/an.

Circonstance aggravante pour le saint "marché", on retombe sur ce que signale Braudel pour beaucoup de "marchés" aux époques anciennes : les échanges internationaux sont RIDICULES, 1 % tout au plus, pour le blé, par exemple.
Une part très importante est auto-consommé, le marché local le reste. Ce dont parle Braudel, ce sont finalement des exploits techniques.

Notre civilisation va passer du stade de l'aviation, du flux tendu et des échanges internationaux, au stade de la glébe qui colle aux chaussures, ou on peut, certes continuer à échanger, mais où ces échanges sont limités, à de la très grande valeur.
Le pondéreux, lui, disparait de l'horizon.
Bien entendu, ce qui est rejeté, dans le renouvelable, c'est la fin d'une civilisation. Il faudra de nouveau compter avec un producteur, local, donc qu'on ne peut pas trop maltraiter, avec l'alibi de la mondialisation.
Le monde actuel est un homme qui avance dans la boue, la boue est de plus en plus collante à ses pieds, et les pas de plus en plus pénibles et durs à accomplir. Bien sûr que le renouvelable n'a pas la facilité du fossile. Il peut être absent au moment où on en a besoin. Il n'est pas impossible à gérer, mais demande une frugalité de consommation, et une approche toute différente de la société.
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C
Energy issues are matters that are commonly discussed in the present day. This is something good to do these as these helps develop the areas. With the globalization, the world is turning into a single society and these single societies have to bind up to make effective decisions regarding the resources and the frugality of consumption.
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A
La bataille du Grand Nord a commencé…<br /> http://www.infoguerre.fr/bibliographies/la-bataille-du-grand-nord-a-commence/#more-2232<br /> <br /> Si l'énergie devient tres chère.<br /> Par exemple, le trajet maritime Rotterdam-Tokyo est long de 15 900 km par le passage du Nord-Ouest, 14 100 km par le passage du Nord-Est, 21 100 km par le canal de Suez, 23 300 km par le canal de Panama.<br /> <br /> Quelle sera la probabilité d'une guerre pour le controle du passage du nord-ouest ?<br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Passage_du_Nord-Ouest<br /> FORTE.<br /> Bientot des cimetières dans le detroit de Davis ?<br /> <br /> La bataille de l'énergie et du changement climatique est entrain d'attiser de gros conflits en puissance.
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B
Partout dans le monde, les Etats ont injecté 5,3 % du PIB mondial pour éviter l’effondrement du système. Coût de cette injection d’argent public : 2 900 milliards de dollars !<br /> <br /> Lisez cet article :<br /> <br /> Les Etats ont investi 2.900 milliards de dollars, soit 5,3 % du PIB mondial, pour soutenir l’activité. Peu d’économistes critiquent cette injection massive d’argent, tant elle était indispensable pour empêcher l’effondrement du système. Au moins ce scénario catastrophe a-t-il été évité et c’est là « la véritable bonne nouvelle », estime Sylvain Broyer.<br /> <br /> Mais son résultat est l’envolée de l’endettement public. Si certains pays, comme la Chine, ont de la marge en la matière, ce n’est le cas d’aucun des grands pays développés. Plus dur sera l’ajustement. Pour Pierre Cailleteau, « cela va rendre encore plus indispensables les réformes que les pays développés repoussent depuis vingt ans, comme celle des retraites ».<br /> <br /> http://www.lesechos.fr/info/inter/020117857518-les-doutes-grandissent-sur-la-solidite-de-la-reprise-economique-mondiale.htm<br /> <br /> Conclusion : les banquiers ont ruiné la planète, les contribuables ont payé 2 900 milliards de dollars pour éviter l’effondrement du système, et donc les retraites vont être baissées car il n’y a plus d’argent pour les payer.<br /> <br /> Conclusion numéro 2 : les banquiers, à la guillotine.
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B
Augmentation des difficultés des banques américaines.<br /> <br /> Le nombre de banques et caisses d'épargne américaines en difficulté a brutalement augmenté au deuxième trimestre 2009, avec 416 établissements recensés, contre 305 au trimestre précédent, le secteur enregistrant une perte de 3,7 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros), indique l'organisme de garantie des dépôts (FDIC, Federal Deposit Insurance Corp).<br /> <br /> Le secteur bancaire est retombé dans le rouge au deuxième trimestre 2009, après avoir annoncé 7,6 milliards de dollars de bénéfices au premier trimestre. <br /> <br /> Ces mauvais résultats sont la conséquence des coûts associés à une augmentation du nombre de prêts insolvables et des dépréciations d'actifs.<br /> <br /> Le FDIC signale que son fond d'assurance, utilisé pour garantir les dépôts des banques, a diminué de 20 % au deuxième trimestre, s'élevant désormais à 10,4 milliards de dollars. Ce creusement résulte principalement d'une somme supplémentaire de 11,6 milliards de dollars mise de côté en vue de nouvelles faillites bancaires anticipées.<br /> <br /> Les autorités ont fermé 81 banques depuis le début de l'année, contre 25 l'an passé, et 3 en 2007.<br /> <br /> http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE57Q0M520090827<br /> <br /> Ce chiffre de 81 banques en faillite n’est plus d’actualité. Aujourd’hui, 31 août 2009, le nombre de banques en faillite aux Etats-Unis est de 84.<br /> <br /> Christine Lagarde réagit à tous ces mauvais résultats : « Euh … c’est-à-dire … euh … en fait … je voulais dire … voilà voilà voilà … euh … ces chiffres confirment que la crise est finie. Nous allons donc pouvoir recommencer comme avant. »<br /> <br /> Merci, Christine.
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S
Je viens de tomber sur ce petit documentaire datant de 2006 : http://www.dailymotion.com/video/k6SkYs5uWNayy8eKe3<br /> <br /> La première partie traite du peak oil et de ses conséquences ; inutile de dire que cela prend une saveur assez particulière aujourd'hui (le reste traite du 11 Septembre et du Moyen-Orient, rien de bien original).
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