Allemagne et France, le grand écart II
6 Février 2012 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Il y a aussi un sujet sur lequel France et Allemagne vivent le grand écart, c'est l'énergie.
Cela correspond à un cadre mental et une histoire divergente. L'Allemagne a longtemps été une poussière d'état, la France une puissance centralisée.
Il n'y a guère que la période nazi, qui correspond, en Allemagne, à une période centralisée comme en France, et forcément, une telle empreinte, en plusieurs siècles, cela formate les esprits.
En Allemagne, le pouvoir discute et compose avec les
féodalités. En France, tôt ou tard, il les écrase impitoyablement. Un lobby, trop puissant, s'attirera la vindicte puissante du pouvoir, d'autant plus puissante et impitoyable qu'il l'aura
trop longtemps craint. C'est vrai pour le lobby pharmaceutique, demain pour les médecins, demain aussi pour EDF.
A l'heure où le nucléaire échoue lamentablement en France, plombé par une vague de froid, et où nos bonnes compagnies oeuvrant sur le territoire achètent un jus
inabordable à des pays qui le fabriquent grâce à du gaz, du pétrole, du charbon, ou de l'éolien, car vulgairement, il soufflait un vent à décorner les boeufs.
Bien sûr, le front nucléaire est encore solide en France, avec une UMP nucléôôôcrate à tout crin, et un PS acquis, mais qui commence à douter.
Il y a une chose qu'un Hollande ou un sarkozy élu ne pourra pas évacuer, c'est la vitesse de mutation des pays du centre européen. 71 % des nouvelles installations
énergétiques sont renouvelables en Europe, et l'Autriche atteindra 71 % d'électricité renouvelable en 2020.
Il faut dire,
Ils passent, très vite, au renouvelable, et en 2020, la plupart le verront prédominant, sinon exclusif.
Du reste, si Rifkin parle de "troisième révolution industrielle", en réalité, il y en a eu beaucoup plus, et en réalité, elles ne suivaient que des "pré-révolutions industrielles", présentes dés le moyen-âge, et sans doute, dès le déblocage technologique qui suit la fin de l'empire romain.
Si les canons français écrabouillent les anglois à Formigny et à Castillon, c'est bien parce qu'il y a eu changement technologique, que les uns ont intégrés, pas les autres.
Le triomphe, mène souvent au désastre. C'est le cas du chauffage électrique français. Comme pour le néolibéralisme, ce n'est pas son échec qui entraîne son effondrement, mais son triomphe, au moins dans les esprits...
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