Centrafrique ; les jean-foutres...
Je relisais une histoire de la seconde guerre mondiale, et je me rappelle cette lettre personnelle qu'une général allemand envoya à Hitler, sur l'état d'étirement
de sa division, peu de temps avant l'opération Bagration.
On comptait seulement un homme tout les 80 mètres, dans le meilleur des cas, 50.
En Centrafrique, c'est encore pire. Et comme Hitler, pas question de plier bagage.
623 000 km2 pour 4.5 millions d'habitants.
L'UE veut envoyer 1000 hommes, non, 500, par politesse. Pour soutenir les 1600 français. ça fait pas loin de 240 km2 par tête de pipe. ou 300.
On comprend tout de suite que Normal 1° se soit mis les mains dans le caca, que 59 % des français sentent que ça puire et que, vue les capacités d'évitement, la modestie d'un arsenal nécessaire pour massacrer, cette intervention aboutit à jeter de l'essence sur un feu.
Bien entendu, progressivement l'armée française trouvera des adversaires de plus en plus aguerris et inventifs, et le coup de l'arme fatale devant lequel on doit s'effacer, s'efface elle même devant une plus vieille invention ; la guerre d'usure, qui n'est pas simplement celle des tués au combat, mais l'usure du matériel, des esprits, et des corps.
Comme je l'ai dit, le soldat occidental, coûte très cher à envoyer au combat. Le plus cher étant l'américain, avec une panoplie d'obsolescence programmée à 3 mois d'utilisation.
Comme je l'ai déjà dit, le combat actuel, est souvent un combat urbain, de sniper, où, plus que le matériel sophistiqué des occidentaux, c'est l'inventivité, la
créativité, qui peut être mortelle. Le milieu de combat urbain entraîne des combats longs, et avec effectifs réduits.
Le mosin nagant, antique, est visiblement encore très utilisé (surtout équipé d'une lunette) dans beaucoup de combats et d'armée, notamment, actuellement, en Syrie.
Sa munition est courante, la même que celle du Dragonov (et qui fait que l'on ne le distingue pas, au bruit, du Dragonov), et le sniper doit être patient, tirer à coup sûr, un seul coup, et
détaler, pour éviter l'obus qui ne manque pas de suivre (au combat, on n'est pas obligé d'être suicidaire).
Défourrailler à tout va, à l'occidental amène à des consommations dantesques de munitions, 500 000 cartouches tirées nécessaires, pour tuer un seul ennemi.
D'ailleurs, quand Deubeuliou avait affirmé que la mission était accompli, les irakiens avaient simplement changé de tactique. Au lieu de se faire écrabouiller par
la puissance de feu US, il préféraient l'infiltrer, la contourner, attaquer là où elle n'est pas, miner, là où elle va vouloir passer, et même si 90 % des 400 000 soldats irakiens avaient foutu
le camp, les 40 000 restant, à savoir sans doute les plus courageux, déterminés et combattifs, furent suffisant pour aboutir au résultat que l'on sait...
Lartéguy avait écrit "Un million de dollar le viet", comparant les dépenses américains au Viet Nam et les pertes Viet Cong et Nord Vietnamiennes.
Certains d'ailleurs, dans les cercles militaires US, très conscient du problème, avaient tout bonnement proposé de monter un programme pour acheter la reddition des insurgés. A 20 000 USD, ils pensaient pouvoir acheter en bloc, ou peu s'en faut, toute l'armée VC.
Je rappelle aussi, au lecteur, que ces sommes sont celles des années 1960, et non celles d'aujourd'hui...
Il reste qu'avec ces interventions militaires sans fin, ni but, les occidentaux ont atteint le summum de la suffisance et du ridicule. Et sans rien arranger, d'ailleurs.