Culpabilisation des victimes et politique FMI...
Seule la première catégorie de chômeurs a -un peu- baissé, les autres ont globalement augmenté. Comme le chômage technique fait l'équivalent de 500 000 personnes, et les CTP 150 000, on voit qu'il y a de la marge avant qu'une quelconque amélioration voit le jour.
Le président veut bien aider, et compassionner, mais sans que cela ne coûte rien, on en revient donc aux vieilles méthodes : pressions, radiations, culpabilisations.
Cela a un but : empêcher la coalition des malcontents des gens malheureux qui se coalisent, au lieu d'avoir honte dans leur coin.
La différence avec les années 1930 est palpable. Tout le monde, dans son milieu, connaissait tout le monde, il n'y avait pas moyen, ni de se cacher, ni de frimer, les gens savaient qu'ils étaient de même niveau social, les privilégiés étant ceux qui n'avaient jamais eu faim.
Pour cela, seul un peu de coeur au ventre était suffisant. Un petit jardin et quelques semences était nécessaire. Et le jardin c'était pire encore, on voyait et on jugeait tout de suite un homme à la tenue du jardin.
Les coups de béliers démocratiques ont toujours existé. L'aristocratie ne se maintient durablement que quand elle respecte des lignes de césures non écrites, mais puissantes.
Aujourd'hui, elle les piétinent toutes.
J'ai appelé certaines catégories, des "cosaques sociologiques". Ce sont les gens qui veillent au respect de l'ordre existant, mais sans intervenir dans le maintien direct de l'ordre, au contraire des "vrais cosaques", capables de bastonner, genre CRS.
Ces "CS", depuis 1973 étaient en plein essor. Devant l'affaiblissement du privé, ils étaient de plus en plus nombreux : retraités, fonctionnaires, faux indépendants (médecins, infirmières).
La culpabilisation des victimes a chez eux, fonctionné à plein : chez le fonctionnaire qui se félicite de sa sécurité de l'emploi, en bavant sur ceux qui n'en ont pas, chez le retraité qui se plaint du peu d'entrain qu'ont les chômeurs à chasser le travail, contrairement à lui (en 1955), tout en se plaignant, qu'en 1955, c'était dur de trouver du boulot et en oubliant ses propres 5 années de pré-retraite...
Mais le FMI, les banques, n'ont cure de ces catégories. Elles exigent, elles vont exiger des mesures de "rééquilibrages" des finances (compromises à cause d'elles).
Le problème avec les malheureux, c'est qu'il n'y a plus grand chose à leur tailler sur le dos.
On s'attaque donc aux retraités et aux fonctionnaires, commettant l'erreur fatale. Le système pouvait fonctionner, tant qu'il y avait des échappatoires individuelles, certes pas pour tout le monde, mais pour un grand nombre.
Le problème, c'est que les hommes politiques désormais hésitent. C'est palpable pour Obama, qui sombre dans la rhétorique anti-banquier, mais c'est aussi vrai pour petit-Nicolas. Il n'a jamais bien aimer réduire les dépenses.
C'est que la rage commence à monter, et aux USA on ne parle plus de "tea party", mais des "mad as hell party " : tout les met en rage, les soins de santé, le chômage, le TARP, la relance, la cours suprême, les républicains, les démocrates, le président, les chambres, les lobbys, les interventions externes.
Les gels de crédits, les tentatives de rééquilibrages tombent, elles aussi, dans cette mise en rage. Couper 250 milliards US$ de crédits ? Oui, mais pas pour le pentagone...
Krugman dit ce qu'il pense de ce gel : c'est épouvantable, économiquement, politiquement, socialement. C'est le plus sûr chemin vers l'explosion.
Comme l'a dit Platon, le premier degré de la démocratie, c'est le massacre de la classe dirigeante. Aussi, je pense toujours qu'il vaut mieux faire faillite avant, qu'après le massacre.
L'argent, à l'heure actuelle, ce n'est au mieux, que des signes sur du papier. Est ce que ces symboles méritent que des gens soient malheureux et que demain, certains meurent ? Absolument pas.
Mais il est probable, qu'on s'en apercevra, trop tard.
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