Energie, energie, quand tu nous tiens...
Depuis le 18° siècle, l'énergie fossile a fait une entrée fracassante dans la vie humaine. Mais l'homme avait appris à vivre sans elle au départ.
Selon Braudel, en opposition à Jancovici, et je crois plus Braudel que Jancovici, la force humaine peut se voir multipliée par un appareillage très simple et très basique, qui permet de bien
mieux la rémunérée, pourvue qu'elle soit formée.
Une simple poulie, c'est X 5. Aujourd'hui, on met des mois à bâtir de simples bâtiments, à grands coups d'énergie fossile, et on se demande comment on ferait
sans.
Un simple compagnon charpentier du 17° siècle, avec deux aides, ne mettait pas plus d'une journée.
Après l'habillage était plus long, mais pas forcément. Cela dépendait de ce qui était utilisé pour faire les murs.
La plupart du temps, le savoir faire local, efficace et expéditif, suffisait. Il n'y avait pas de temps à perdre à ces futilités.
Le problème de la futilité est au centre de toutes les énergies fossiles. Car, avec le marché, finalement, peu importe l'utilité finale.
C'est celui qui paie qui emporte, et l'on s'aperçoit bien que la partie la plus importante de la consommation d'énergie, est carrément de l'ordre de la futilité.
Des pépés et mémés qui se promènent au 4 coins du monde, et d'une manière générale, le tourisme sont ils des activités utiles ?
Certainement pas, ni pour le pays expéditeur, ni pour le pays d'accueil.
On donne à des gueux l'illusion de la richesse pendant 3 semaines, et des moyens de vivre totalement artificiels.
On a bâti Assouan en Egypte. Très bien. Assouan a simplement permis d'irriguer l'ancienne vallée du Nil, et récupérer ainsi des terres, alors que les mêmes superficies étaient dévorées par l'urbanisation galopante de la vallée du Nil.
Or, l'Egypte, n'est pas un "petit" pays, mais un pays désertique. Après Assouan, on a abandonné l'idée de bâtir, qui avait subi un début de réalisation, sur les limites de la vallée du Nil, en bordure du désert.
Donc, Assouan a simplement permis de gérer un manque de politique, et cela n'avait pas d'importance. 80 % de la nourriture était importée. Jusqu'à ce que le prix de
ces importations flambe.
Comme dans le cas tunisien, qui a complétement fait l'impasse sur son passé de grenier à blé, et dont la population reste modeste. En tout cas, gérable.
Dans les utilisations de l'énergie, ceux qui gouvernent n'ont jamais été capable de séparer l'utile et l'indispensable, de simplement du superflu. Et le superflu se défend admirablement.
Comme Jancovici le dit, la baisse de consommation pétrolière, en particulier, et d'énergie, en générale, a commencé AVANT le début officiel de crise.
Mais, cela confirme simplement ce que j'avais déjà dit.
Il existe la bonne baisse de la consommation, par la modernisation, et la mauvaise, par la paupérisation.
la baisse de la consommation par modernisation a toujours existé, depuis le 18° siècle. Ce n'est pas une nouveauté.
Mais l'énergie avait tendance à se "déverser", d'un secteur sur l'autre, par ce qu'elle était abondante et pas chère. Le secteur voisin, ou le pays voisin, à son tour augmentait sa
consommation.
Aujourd'hui, a commencé le monde d'après. Celui où la croissance de l'un est la décroissance de l'autre, où les "mieux" observés ici, sont les "moins",
d'ailleurs.
On se félicite du tourisme grec ou sur la cîte d'Azur. C'est simplement le siphonnage du tourisme egyptien, marocain ou tunisien d'hier.
Et le tourisme, ce n'est, ni plus, ni moins, que de l'énergie dépensé. Hier, le touriste allait à la ville à côté, à pied, à cheval, en voiture.
Renaissance d'un concept, et mort d'un autre. A la trappe la croissance. Mais retour d'un autre : le lebensraum, la guerre. Et le brigandage, c'est bien la guerre...
Bien sûr, le monde d'avant se maintient autant qu'il peut. Mais il ne pourra continuer longtemps comme cela.
Le monde d'avant, politiquement, c'est l'UMP PS.
Mais la question énergétique entraîne sa mort politique, par son échec économique, de plus en plus patent, quelque soit les hommes choisis.
Badinter annonce la fin de la peine de mort. J'annonce son retour avec force. La fin de la peine de mort, c'était le temps des compagnies d'assurances, qui "compensaient".
La fin de l'énergie bon marché, c'est la peine de mort pour le voleur d'oeufs et de poules. Car celui qui vole un pauvre, le condamne, simplement, à mort.
Parce qu'il n'y a plus de compensation possible et imaginable. Il n'y a plus assez d'oeufs, ni de poules.
L'oeuf, et la poule, c'est même pas pour manger, c'est pour vendre au marché...
J'ai donc bien des réserves sur ce que dit Jancovici. Le monde a vécu sans fossile, et il vivra sans. Il avait même commencé son expansion démographique, bien avant lui.
Mais les hommes savaient vivre sans lui. Pas sûr que bien des populations soient simplement capables de changer de quartier...
Sans compter tous ces vieux totalement dépendant d'une électricité dont ils n'imaginent simplement pas qu'elle n'arrive plus.
A croire qu'ils soient nés avec ? Même pas. tous vous diront les époques où c'était un bien rare et précieux.
Les sources d'énergie, en 1970 si dédaignée, se verront exploitées jusqu'à l'os. Tout sera bon. Comme hier.