Florange, Fessenheim, NDDL...
A chaque fois, il faut batailler ferme contre les mythes et les slogans.
Pour Florange, on nous dit que c'est loin de la mer, et de l'approvisionnement en minerai.
Sauf que c'est une belle connerie, eût égard au taux de réutilisation de l'acier, qui atteint 40 %, et qui pourrait atteindre, bien plus.
En effet, en France, on "produit" 16 millions de tonnes de ferraille, largement exportés, notamment en Espagne, et le surplus européen atteint 20 millions de tonnes.
" La raison de cette non utilisation intégrale peut être trouvée dans un manquede qualité et de régularité de la ferraille".
C'est une belle blague, et la réalité la plus profonde c'est que Mittal est largement intégré, et à ses propres mines.
En tout état de cause, si on rapproche ferraille et production d'acier, en France, on pourrait être à 100 % de recyclage. (Production acier 2011 : 15.8 millions de
tonnes...)
Quand à régler le problème du tri, ce n'est qu'un problème de tri, donc basique et facilement réglable.
De plus, l'acier "sur l'eau", a aussi un grand défaut : il est sur l'eau, c'est à dire en bordure de mer, et là aussi, à long terme, on sait forcément qu'il vaut
mieux avoir des capacités de production à l'intérieur d'un pays, qu'elles sont moins susceptible d'être détruites rapidement en cas de guerre. Cela s'appelle, la "profondeur stratégique", avec un
précédent célèbre, l'effort de guerre soviétique, réalisé essentiellement dans la zone Oural-Volga, totalement à l'abri, alors que l'industrie ukrainienne était entièrement HS, détruite, ou
déplacée dans des conditions incroyables et quasiment miraculeuses.
Plus marrant encore, c'est la manière de faire pour se justifier. J'ai travaillé dans le service comptable d'une aciérie. Les diverses unités passaient 90 % de leur
temps à se tirer dans les pattes et à se facturer et se refacturer et à se rerefacturer tout et n'importe quoi, pour dire, "moi, je gagne tant", pendant que les autres gagnaient seulement tant,
et les autres étaient déficitaires.
En réalité, c'était de la masturbation de méninges, et l'usine était un tout, qui ne pouvait fonctionner sans le tout. Mais on aimait bien, le "coeur de métier",
même si cela a conduit à bazarder des activités hautement rentables.
Je me rappelle que le même problème s'était posé avec l'aciérie, pas rentable ( - 20 millions de francs), mais sans aciérie, on ne pouvait faire fonctionner la refusion ( + 40 millions), et en réalité, l'éclatement comptable était simplement, un absurdité.
C'est vrai que c'était un peu torchons et serviettes, et qu'entre l'un, dont la production déficitaire se chiffrait en centaines de milliers de tonnes, et l'autre, bénéficiaire, se chiffrait en kilos...
Mais, où est le problème quand on gagne de l'argent ???
Pour Fessenheim, le problème est encore plus simple : éjecter Proglio, changer le PDG, qui choisira "librement", de fermer Fessenheim.
Un PDG, ça obéit à l'actionnaire, ça ferme sa gueule, ou ça démissionne. L'état est actionnaire à 85 %.
Autre voie de sortie, les travaux de
Fessenheim vont, comme on dit vulgairement, coûter la peau du cul. On peut en faire l'économie.
Quand à l'argument ultime : "on ne peut pas fermer", il est pitoyable. ça veut dire que Fessenheim est pour l'éternité ? Etonnant, on ne nous dit pas tout (radio bistrot), et d'autant plus que le
béton, ça ne va pas au delà du siècle, et que l'uranium sera épuisé bien avant...
Mais, comme je l'avais dit pour NDDL, le problème c'est que les "décideurs" sont âgés, et formatés. C'est éclatant pour Ayrault, né en 1950, et qui en est resté aux années 1960, et son "énergie abondante et bon marché".
Tous continuent une politique de plus en plus absurde, sans lien avec la réalité, mais collant à la doxa sans état d'âme.
La dérive des coûts de l'EPR indique une incompétence totale (plus 157 %), et même l'EPR finlandais est une gabegie absolue.
Comme en matière politique, on oublie le but, pour ne conserver que le moyen. Il parait que l'UE était le moyen de la prospérité.
Aujourd'hui, c'est une fin en soi. Qui mérite tous les sacrifices (des autres, bien sûr).
On a droit à un article : "Mittal à l'Elysée, qu'il y reste !" On a déjà eu un génie aux finances, avec Mer. Mais comme il n'avait personne à aller taper de 100 milliards, sa prestation fut plus que médiocre, insignifiante.
D'une manière générale, les "hommes d'affaires", passent plus de temps à aller racketter les autorités politiques qu'autre chose. Il faut remettre les choses à leur place, tout de suite.