Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La dette.

16 Décembre 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

Je fais cet article un peu pour répondre à un internaute. Il me disait que les souverainistes, finalement, avait accepté un transfert colossal de richesse, puisqu'ils ne parlaient pas de banqueroute, mais simplement de reprendre le droit de création monétaire.

 

La question de la dette remonte très loin. J'ai déjà dit que la civilisation du moyen-âge était splendide, un foisonnement sans égal depuis.

Pour la dette, la conception médiévale était simple. C'était celle du domaine royal. Le roi vivant pouvait s'endetter, donner des terres, le domaine était inaliénable.

A sa mort, les compteurs étaient mis à zéro, et les donations de fiefs revenaient à la couronne.

Certains d'ailleurs, étaient caricaturaux, "donnés à tous les favoris que la terre ait porté".

Les deux premières révolutions françaises (1358-1360 et 1560-1590) ont lieu a un moment significatif.

Dans les deux cas, le pouvoir royal ne peut se résoudre à ne pas payer ses dettes.

 

C'est d'abord la rançon de Jean II, mais celle-ci est impayable, car le montant (5 millions) surestime notablement les possibilités du royaume, et quand en 1559 meurt Henri II de sa lance dans l'oeil, on n'ose pas, non plus, maintenir l'usage de la banqueroute.

Comme 120 000 soldats sont démobilisés, ils demanderont des pensions, qu'on leur refusera, pour pouvoir payer la dette.

Ils vont passer quelques mois sur leurs économies, et quand le temps s'y prêtera, les soldats des guerres d'Italie vont faire la seule chose qu'ils sachent faire : la guerre.

 

Depuis cette date, on n'utilise en France que des moyens non-dits de faire banqueroute. Cela s'appelle consolidation, dévaluation, pour sortir des schéma de ponzi que sont les dettes, toujours crées par l'incapacité du pouvoir de vouloir imposer les plus aisés.

 

Le 16° siècle a d'ailleurs tout vu, les dévaluations, l'écu passe de 3 francs à 36 de 1559 à 1598, et la dette de 43 millions au milliard, c'est la première fois qu'il est atteint.

Sully la renégociera, et n'en paiera que 50 millions. C'est la consolidation.

Il est, au dire des créanciers, affreux. On crée une expression pour lui : "il ne prend pas de gants" (un gant est un dessous de table), enfin si, il les accepte, car il finira très riche, mais beaucoup moins qu'il est admis et normal à l'époque.

 

Leap 2020 nous a parlé, comme tous les 15 du mois. Pour eux l'euro n'est pas en danger, seul le dollar l'est, et la crise est beaucoup plus profonde aux USA qu'en Europe.

En réalité, ce point de vue est erroné.

Pourquoi ?

Parce qu'ils proposent des solutions qui n'en sont pas. Une réduction de la dette par échange de titres, avec une décote, où les russes, arabes et chinois seraient moins pénalisés.

C'est stupide, car pour les créanciers externes, il est conseillé de les massacrer, et ensuite, c'est politiquement à hauts risques.

En effet, là aussi, que devient le reste de la dette ? Notamment celle détenue par les banques et les particuliers ? Si les banques refilent le mistigri aux contrats d'assurance-vie, on va voir la foire d'empoigne.

Les litiges vont s'accumuler pour 50 ans, dans le meilleur des cas, et des émeutes de nantis dans le pire, car ceux qui ont l'épargne, soit les 20 % les plus aisés de la population ont l'habitude de diriger et de fixer les règles (façon polie de dire : enculer le monde), ils n'ont pas l'habitude de se faire mettre...

La révolution française a éclaté parce que justement, ces classes privilégiées voyaient arriver le moment de la banqueroute.

 

Une construction européenne clandestine, dans un contexte de banqueroute et de rigueur, est à mon avis condamnée.

Car c'est la conjonction révolutionnaire qui s'opère. Les nantis rejoignent les classes populaires, dites moyennes, dans la contestation du système.

 

En réalité aussi, vu toutes les participations croisées des uns et des autres, crées dans le cadre de la mondialisation, si le maillon US tombe, il est trop gros pour que les autres s'en tirent sans casse, notamment l'Union européenne, littéralement pourrie de $.

Bien sûr les "partenaires" arabes, russes, chinois, seraient aussi en première ligne.

 

Mais un emprunteur, notamment les USA, qui empruntent en $ et les européens en euros, les britanniques en £, ne promettent qu'une seule chose : des $, euros et £.

Il est si simple de les fabriquer. Où sera le problème de la dette si les banques centrales monétisent à tous va ?

Dans le contexte actuel, le bilan particulièrement de la FED se gonfle énormément. Les dettes britanniques, japonaises, US se "négocient" facilement, et pour cause. En effet, rachetées par leur banque centrale, elles sont une fausse "monnaie provisoire", et leur conversion en "monnaie permanente" n'est qu'un jeu d'écriture.

 

Il y a belle lurette que la monnaie US est un torche-cul, comme la livre, comme, à un moindre titre, l'euro.

Ce n'est pas la faute des émetteurs de cette monnaie, si des naïfs ont bien voulu croire pendant plus de 40 ans, et particulièrement des 20 dernières années, qu'elle avait encore une valeur.

Un de gros problèmes de la période actuelle, c'est que les naïfs voudraient bien que le jeu continue, que le papier toilette valent encore quelque chose, c'est si simple pour eux...

 

"Je  te tiens, tu me tiens par la barbichette..."

La monnaie fiduciaire, c'est de la foi, et les plus nantis viennent de perdre la foi.

Ils seront bien content de ne pas tout perdre :

"Les médias islandais estimaient un peu plus tôt dans la journée que ce nouvel accord coûterait à l'Irlande 60 milliards de couronnes islandaises (394 millions d'euros). "

Pour un remboursement qui ne devrait pas dépasser... 2046...

Ce que les médias ne disent que peu, ou pas, c'est la totalité de l'accord...

Au départ, on parlait de 3.8 milliards. Aujourd'hui on ne parle plus que de 394 millions, pour un remboursement total dans presque 40 ans.

 

Donc, ou j'y perds mon latin, ou plutôt mes maths fi, ou le capital à rembourser est bien moindre que les 3.8 milliards en question ? Car 3 % de 3800 millions, ça donne déjà la première année 114 millions d'intérêts...

Un ministre et un député ont été tabassés en Grêce, et les émeutiers regrettent sûrement qu'ils aient échappés à la foule et à la lanterne.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> Et pendant ce temps là, en toute légalité, un quart des "champions" ne paient pas d'impôts. La France est devenue une zone franche ;-) :<br /> <br /> http://www.challenges.fr/actualites/entreprises/20101220.CHA1464/1_groupe_du_cac_40_sur_4_ne_paye_pas_limpot_sur_les_soc.html<br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> Mais arrêtes Romanesco de te cacher derrière cette fameuse « loi liberticide ».<br /> Personne ne m’arrêtera jamais de dire ce que je pense être la vérité.<br /> Car pour la vérité il faut se battre ; par contre cette même loi rend drôlement service aux thuriféraires du petit moustachu à la mèche – très séduisant paraît-il car dans la foule admirative y’en<br /> avait qui tombaient en transe pendant ses discours – qui aimeraient nous expliquer que les projets du 3e Reich c’était la paix universelle et le bonheur pour l’humanité.<br /> Avec ou sans lois liberticides votre « vérité » ne s’imposera jamais car trop de preuves matérielles la contredisent ; trop de sang ; trop de larmes ; trop de destruction.<br /> Et même si je suis d’accord avec toi que les projets des maitres actuels ne valent guère mieux et que leur manières de s’y prendre sont quasi autant criminelles.<br /> T’as raté l’époque Romanesco ; quel bel officier de la division Charlemagne t’aurais fait.<br /> Hélas ; mille fois hélas.<br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> @BA<br /> C’est vrai qu’il manquait une Thatcher dans le paysage politique en Europe<br /> Maintenant c’est fait ; madame Bismarck fait même mieux que ça.<br /> Elle s’attaque à un vaste chantier de construction du quatrième Reich.<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> Jeudi 16 décembre 2010 :<br /> <br /> Angela Merkel est contre les « euro-bonds » (des obligations qui seraient émises par l’ensemble de la zone euro).<br /> <br /> La chancelière Angela Merkel s'est ainsi montrée particulièrement sévère dans une interview au Bild parue jeudi 16 décembre :<br /> <br /> "Avec ces 'euro-bonds', les faiblesses en Europe ne disparaîtraient pas, mais se propageraient au contraire à tout le monde. Et plus aucune pression ne s'exercerait sur les Etats endettés pour<br /> qu'ils remettent leurs budgets en ordre."<br /> <br /> Cette position tranchée s'explique sans doute par une montée de l'euroscepticisme outre-Rhin.<br /> <br /> Selon un sondage réalisé la semaine dernière, quatre Allemands sur dix réclament le retour au deutsch mark.<br /> <br /> http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Quatre-Allemands-sur-dix-pour-le-retour-du-mark-241621/<br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> Merci Patrick de ta réponse, je n'imaginais pas que tu en ferais un papier. Donc si je te suis, la dette n'a jamais été remboursée par le passé, bien que les dirigeants se soient engagés à le<br /> faire. Diverses techniques permettant de "fondre" les créances, et il est bien sur clair que dans le couple débiteur/créancier, chacun se tient et tous ont intérêt au compromis au final.<br /> Donc, si on lit entre les lignes, la dette ne sera jamais remboursée, quel que soit le parti au pouvoir. Le fait cosmétique que certains se prononcent pour un abandon et d'autres pour une<br /> négociation suite au défaut importe peu en fait.<br /> Mettons que vous deviez de l'argent à une société de contentieux. Si vous apprenez que cette société a fait faillite, vous vous sentirez beaucoup moins obligés qu'auparavant. Je crois que tout le<br /> monde table là-dessus, la mort du créancier par l'enchainement naturel des choses.<br /> <br /> J'imagine aussi que la plupart des "gros", sentant le vent mauvais venir ou l'ayant organisé en sachant qu'il est inévitable, seront déjà sur d'autres théatres lorsque la bise sera venue, laissant<br /> aux divers pigeons le soin de régler la note à leur place. Ils doivent déjà être en train de pressurer de nouvelles catégories d'emprunteurs tiersmondais...<br /> Prétendre qu'on va honorer la dette donne aussi une impression de sérieux et d'honorabilité à des mouvements qui en manquent, il y a une sorte de code d'honneur à payer ce qu'on doit chez le<br /> populo, alors que les élites pratiquent le "take the money and run" depuis fort longtemps. Il va nous falloir acquérir des mentalités de voyou et rayer de notre vocabulaire le proverbe "bien mal<br /> acquis ne profite jamais", qui a probablement été inventé par l'élite à fin de culpabiliser le bas peuple et de l'empêcher de se comporter comme eux.<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> C'est tout à fait ça<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> ça va saigner et pas qu'un peu ...cela n'est que le début...j'aime bien le ton du journaliste ...quand il pointera aux assedic ou qu'il verra son salaire amputé de 20 ou 30 où 50 % il utilisera un<br /> autre ton et un autre vocabulaire ...cette corporation de petits larbins me fait vomir ...j'espère bien qu'ils vont souffrir ...<br /> l'année 2011 sera très riche en "débordements "...<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> Les investisseurs internationaux n'ont plus aucune confiance dans la capacité de l'Espagne à rembourser ses dettes.<br /> <br /> Conséquence : l'Espagne est obligée de payer des taux d'intérêt de plus en plus exorbitants pour emprunter.<br /> <br /> Plus les jours passent, plus l'Espagne se surendette.<br /> <br /> Plus les jours passent, plus l'Espagne se rapproche du défaut de paiement.<br /> <br /> - Emprunt à 12 mois :<br /> <br /> En août 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 12 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 1,836 %.<br /> En septembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 1,908 %.<br /> En novembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 2,363 %.<br /> Mardi 14 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 3,449 % !<br /> <br /> - Emprunt à 18 mois :<br /> <br /> En août 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 18 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 2,078 %.<br /> En septembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 2,146 %.<br /> En novembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 2,664 %.<br /> Mardi 14 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 3,721 % !<br /> <br /> http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE6BD0YF20101214<br /> <br /> - Emprunt à 10 ans :<br /> <br /> Jeudi 16 septembre 2010, l'Espagne avait lancé un emprunt à 10 ans : l'Espagne avait dû payer un taux d'intérêt de 4,144 %.<br /> Jeudi 18 novembre 2010, l'Espagne a dû payer un taux d'intérêt de 4,615 %.<br /> Jeudi 16 décembre 2010, l'Espagne a dû payer un taux d'intérêt de ... 5,446 % !<br /> <br /> Dernier chiffre connu (jeudi 16 décembre, vers 21 heures) :<br /> <br /> Espagne : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 5,516 %.<br /> <br /> http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND<br /> <br /> - Emprunt à 15 ans :<br /> <br /> Jeudi 21 octobre 2010, l'Espagne avait lancé un emprunt à 15 ans : l'Espagne avait dû payer un taux d'intérêt de 4,541 %.<br /> Jeudi 16 décembre 2010, l'Espagne a dû payer un taux d'intérêt de ... 5,953 % !<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> Merci pour cet article ! (et les autres aussi ..)<br /> <br /> Du grand Patrick.<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Merci<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> le LEAP 2020 je n'ai pas renouvele mon abonnement.<br /> Comme vous dites Patrick, ils se plantent.<br /> Leur solution : plus d Union Europenne, de liberalisme, de democratie... bref toujours les memes recettes qui nous amenent au bord du gouffre...<br /> Mais bon ils sont payes par l' UE, ils vont pas cracher dans la soupe.<br /> <br /> Prenons exemple sur les Grecs..<br /> La gueule de Fion Hortefeux Rachida ou un autre en sang.. ca me ferait bien plaisir.!!<br /> <br /> <br />
Répondre