La fin de l'euro...
La fin de l'euro est donc actée et prévisible, il n'y a qu'à voir les cris d'orfraies que cela déclenche chez ses supporters.
Etudions leurs objections, à la lueur de ce qui s'est passé ailleurs.
- Le peso, après la rupture du lien entre lui et le $ s'est effondré de 55 %. Bon, on attend toujours (depuis 2000), leurs suggestion pour une alternative. En réalité, il n'y en avait pas, la situation virait au vinaigre révolutionnaire.
- l'euro s'effondre à 0.85. En 2000, il était à 0.80, et cette phase était pro-industrielle (protectionnisme financier), on s'apercevait aussi que la croissance était meilleur et certains parlaient même de "cagnotte fiscale".
- récession de 10 % sur trois ans.
- montée du chômage à 13.8 % en France et 12.5 % en Allemagne.
On admire, là aussi, la force du raisonnement. En réalité, pour quatre affirmations, on a quatre articles de foi, non démontrés.
En même temps, on s'apercevra que les taux de chômage allemands et français ne sont guère différents.
- Les taux d'intérêts et les salaires tombent. On comprend donc tout de suite la différence avec la situation actuelle.
- Retour du contrôle des changes, là, on se demande où est la sanction, et de plus, on mélange tout.
Si en Argentine les particuliers avaient vu leurs retraits limités, c'est parce que les gouvernements ont tortillé du cul plusieurs années avant de se résoudre à fabriquer des billets, non à cause de la dévaluation. Le crétinisme des zélites zargentines n'étaient pas moins grands que le crétinisme des zélites zeuropéennes.
La sanction serait pour les banques, qui ne pourraient plus jouer aux sous. Le citoyen lambda verrait rarement la différence...
- le prix de l'essence s'envole. Oui, mais en cas de récession, les quantités consommées baissent et le prix du pétrole s'effondre. Curieux qu'on nous dise que 10 % de récession n'aura pas d'effets sur la consommation...
Surtout, une récession européenne, entraînerait une récession mondiale, donc, où serait la flambée des prix du pétrole ?
- les débiteurs mieux traités que les épargnants... Curieux, là aussi. Quand on est endetté dans sa propre monnaie, rien n'oblige à compter sa dette dans la monnaie du voisin. Quand à l'impossibilité ou la difficulté d'emprunter, elle n'existe que si la loi de 1973, et consorts sont maintenues, et en outre, les faillis n'ont aucune peine à emprunter.
En effet, ayant déjà fait banqueroute, ils présentent un risque faible.
- Fin de l'euro, fin de l'Europe, ou plutôt de l'union européenne, là, c'est pas vraiment une punition, mais une gâterie.
La leçon des "faillites", c'est un redémarrage de l'économie productive sur les chapeaux de roues, 6 % pour la Russie, chaque année, jusqu'en 2009.
pour ce qui est de l'Argentine, c'est le même topo, "La première leçon est évidemment l'impossibilité de mener des déflations avec baisse de salaires, réduction des
dépenses publiques, licenciement de masse etc. La crise de 1929 l'avait déjà largement prouvé. La crise argentine l'a définitivement confirmé. "
La crise, de 1998 à 2002, a été une crise politique. Débarrassé du poids de l'idéologie monétariste et libre-échangiste, le pays a rebondi fortement et immédiatement. Il connaît aussi une forte croissance.
En outre, sortir d'une monnaie unique, c'est facile. Il y a eu trois exemples depuis 20 ans en Europe, la fin de l'URSS, de la tchécoslovaquie et de la Yougoslavie.
Là aussi, la fin de la crise n'a eu lieu que lorsque les politiques anti-populations ont été abandonnées.
En réalité, la grande peur des élites, c'est la fin de leur idéologie, car elle correspond souvent à un renouvellement des dites élites...