La maladie de Lyme et son interprétation... II
Bien entendu, je ne prétends pas avoir un avis médical sur le sujet. Simplement, je dresse un constat de ce qui, dans les changements environnementaux, a pu contribuer à son émergence.
Tout d'abord, certaines choses ont fondamentalement changés.
Les villes, rondes sur la carte, entourées de cultures maraîchères, ont complètement été déformées par l'irruption des banlieues, des banlieues, vertes à 90 %, même et surtout dans les banlieues
les plus corbuséennes.
Il y a eu mitage.
Ensuite, les cultures maraîchères, immédiates, ont aussi été délocalisées, au Burkina Faso, au Kenya, etc, par l'intermédiaire du supermarché.
Ensuite, et je le répète, la partie agricole a été complètement écrasée par la pression foncière (côté ville), par la pression de la forêt, là où l'agriculture n'était pas mécanisable, par la pression à la baisse des cours de la viande, qui entraîne un abandon plus grand encore, et l'apparition du loup, dans certains endroits, contribue encore à cette pression sur les agriculteurs, qui n'en ont pas besoin...
Quand je fais mes 5 kilomètres journaliers, je constate, bien des changements, depuis mon référentiel personnel, des années 1960, et 1970.
Peu ou plus de champs cultivés, un seul endroit où ils lâchent les poules dans le pré.
Les vaches étaient étiques dans les années 1960, elles ont souvent bien augmenté de volume depuis. Je suis frappé par les différences vues sur les photos d'alors,
quand je les compare aux clichés et specimen de maintenant.
Les rares fois où je vais au nord de la Loire, je suis frappé par la différence des forêts. Chez moi, tout le monde est d'accord, ça pousse tellement que ça devient effrayant, et ce qui avait été
planté pas loin des maisons, est souvent abattu.
Pour accentuer l'effet de clairière.
Quand je suis allé dans la région parisienne en 2006, un couple originaire de là-bas me disait aimer se promener dans un bois de banlieue. Je leur ai dit que ce bois en question, ce n'était qu'un
hôpital d'arbres malades. Petits, malingres, empoisonnés.
Là où l'agriculture industrielle est triomphante, les arbres paient certainement, eux-aussi, un lourd tribut à la chimie.
Ailleurs, et souvent, il n'y a souvent plus de limites, ni transition entre forêt, et zones bâties. Le paysan du coin est mort, en retraite, et l'approvisionnement se fait au supermarché.
La campagne ouverte de certains endroits n'existe plus que dans les vieilles cartes postales, et les zones érodées du sud de la France, qu'on photographiait au
début du XX° siècle sont couvertes d'arbres dont les hommes n'arrivent plus à faire le tour avec leurs bras.
La couleur elle même des forêts à changé. Le vert des résineux, s'efface derrière le vert des feuillus.
Les routes goudronnées, insensiblement, se réduisent, mangées par la végétation.
Après, bien sûr, il y a le changement de mentalité, de vécu, de la population.
Elle a désormais un comportement urbain, et se comporte comme des urbains, avec des mythes urbains.
Rien ne me met plus en pétard que d'aller vers les poubelles, et de voir que certains ont consciencieusement mis à la poubelle leur herbe fraîchement tondue, ou leurs déchets végétaux.
On aime le loup, parce qu'on ne vit pas avec lui. Et puis, on s'en fait une idée fausse. Le loup est d'abord un mendiant : un grand chasseur de poubelles et de ses déchets. Ensuite, je suis pour sa réintégration d'abord dans Paris intra-muros, où les dites poubelles ne lui manqueront pas.
Ensuite parce qu'il incite aux vieilles méthodes : l'empoisonnement, la chasse en douce. C'est comme les vipères, c'est pas interdit de les tuer, c'est interdit de le dire.
Là aussi, ceux qui protègent, ne vivent pas avec la nuisance. Et le risque. Bien entendu, les tribunaux ne jugent jamais l'état et la politique de remembrement qui entraîne leur disparition en certains endroits, et ils appliquent une loi uniforme, sur tout le pays, alors que dans toute la haute vallée de la loire, elles pullulent (il fait chaud, humide, et c'est plein de pierres).
Comme l'a dit un lecteur, l'urbain n'a pas les codes. On ne va pas dans les champs, ou les chemins, en short, strings, et petites chaussures.
On y va avec des bottes ou des grosses chaussures, des manches longues, et de gros pantalons. les anciens portaient des casquettes, et objectivement, ça protégeait aussi. Du soleil, des tiques, etc...
De plus, on ne va pas, non plus, caresser le petit veau, surtout avec le chien de compagnie, identifié par la vache comme un prédateur.
Il y a belle lurette, environ depuis la seconde guerre mondiale, que les enfants ne gardent plus les troupeaux. ça fait combien de générations de vaches qui n'ont pas été gardées ?
Aux temps de la bête du Gévaudan, et celui des loups, les dites vaches (Sans parler, bien sûr, des belliqueux taureaux) n'hésitaient pas à charger, pour protéger les veaux, les bergers, où mêmes les moutons qu'on gardait en même temps. Elles identifiaient ces compagnons de tous les jours, comme leur famille.
Plus marrant encore, le campeur qui s'installe pile poil juste à côté du si joli cours d'eau. Vous savez, celui qui a tendance à monter, à descendre, voir à abreuver les bêtes.
Donc, le cadre naturel a profondément changé depuis la seconde guerre mondiale. Dans une bonne partie du territoire, il est abandonné, tout simplement. Le massif central devait devenir une immense forêt, chose qu'il n'avait jamais été ("le toit chauve de la France").
Les habitants, urbains, ont changé.
Pour eux, la nature n'a pas de risques. Elle ne connaît pas le mal. C'est entièrement faux. On ne s'assoit pas par terre sans avoir vérifié qu'il n'y ait rien. Il y a plein de maladies qui y rôdent.
Ils seraient rendu malade(ou pire) par l'eau qu'ils rencontrent, s'ils la buvaient.
Et, en général, en campagne, si l'on se promène, il vaut mieux avoir un bâton solide. Même un chien errant, c'est d'abord un prédateur.
Aux temps anciens, quand on défrichait les forêts, on payait un lourd tribut en vies humaines, pour tout un tas de raisons, et pas seulement à cause des chutes d'arbres.
Comme je l'ai dit, la forêt Biélorusse de 1941-1945 était la hantise des soldats allemands. La vitesse de progression dans ce genre de forêt est très lente. Ce sont
les soldats du rang qui en ont le mieux parlé.
Ceux qui se déployaient, étaient dévorés par les moustiques, devaient avancer en faisant attention à chaque pas, à chaque blessure.
Car, en plus, les maladies y apparaissaient foudroyantes... Aussi, la vitesse à laquelle on s'y déplaçait était elle basse, aussi basse que dans les forêts tropicales.
Mais, le plus marrant, avec les urbains, et notamment les parisiens, ce sont les vaches. En effet, les gamins sont capables de béer des heures devant elles...
Alors, rien d'étonnant que la Borréliose de Lyme soit en pleine expansion. Dans un milieu, pas naturel, et qui a profondément changé.
Mais, il faut rendre à César ce qui est à César. C'est bien à Lyme qu'on a mis en relief, son côté épidémique.
Et puis, il y a aussi la multiplication des sangliers, cerfs, chevreuils, et la raréfaction des chasseurs, et aussi, eu égard à la multiplication des bois, une difficulté à chasser, faute de vue...
Bref, bien de causes, et avant tout, l'intervention de l'homme, et de la société pétrolière...