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La nouvelle frontière.

16 Mars 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Les USA ont trouvés une nouvelle frontière, la source -enfin- d'une énergie abondante et bon marché, qui va révolutionner le monde.
C'est le gaz de schistes.
1 % de la production de gaz en 2000,
20 % aujourd'hui,
50 % en 2035.
Officiellement, on a donc trouvé la solution : continuez à vous baffrer, nous vous fournirons en énergie.
En réalité, le spectacle est beaucoup moins flamboyant, il ne l'est même que dans un prisme américano-américain. La production russe a baissé de 12 %, l'américaine a augmenté de 3.7 %, et les USA se sont retrouvés les plus gros producteurs.
Mais, est ce que cela fait sens ? Non. reserves-gaz.gif

Pourquoi ? Parce que la production de gaz de schistes, 20 % du total pour 19 millions de pieds cubes, devra passer à 50 % de 35 millions de pieds cubes en 2030.
Au niveau mondial, la part de ce gaz serait de 7 % à la même date, de la consommation totale de gaz.
Raisonnons très basiquement : 20 % pour 19 millions, ça donne 4 millions pour le gaz de schistes et 15 pour le méthane classique.  En 2030, on aurait donc 17.5 contre 17.5. Cela voudrait dire que la production méthanière se maintient et augmente de 15 % en 20 ans. Or, si l'on défalque la production de gaz de schistes, la chute est de 16 %, comparé à 2000...

Le tiers des gisements de méthane classique est déjà en déplétion, et que la déplétion du gaz est seulement décalée de 5 ans, par rapport à la déplétion pétrolière, et non 30 ans comme on le croyait.

Si cette source d'énergie est considérable, il faut bien le reconnaître, elle n'en bute pas moins sur un paramètre important : l'importance de la consommation.
Sur le schéma, on remarquera aussi la modestie des réserves de gaz nord américain (en 2006 : 4 % du total), on se dira que le doubler n'est donc pas franchement un exploit.
Au niveau mondial, on vient donc de découvrir des réserves supplémentaires égales à 25 à 30 % des réserves gazières estimées.

On a donc, en fait, un peu de mou qui se fait jour dans la crise énergétique qui est visible depuis quelques années, mais il n'y a aucun souci à se faire.
Cette marge de manoeuvre sera intégralement gaspillée à ne rien changer autant que possible, le plus longtemps possible, c'est à dire tout au plus, quelques années, deux ou trois.
Cela a été prouvé aux USA. Il y a simplement substitution de production domestique aux importations.
Le temps que l'effondrement de la production classique fasse voir l'inanité de cette croyance en la manne et au jardin d'Eden énergétique...
On est en plein, au contraire, dans les rendements décroissants. On récupérait 75 % du méthane d'un gisement classique, et là, on est content de récupérer 20 % de gisements compliqués et coûteux à exploiter...

C'est déplorable de bêtise. Faut pas que je laisse traîner mon briquet. Si un bankster me le choure (on sait jamais avec ces oiseaux-là), des fois qu'il y aurait un krach du gaz...
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P
<br /> Je suis d'accord avec Patrick sur le fait que nous allons rapidement sortir d'une civilisation basée sur le pétrole qui n'apparaitra que comme une courte parenthèse dans l'histoire de l'humanité.<br /> Parenthèse aussi courte que catastrophique...Connaissez vous la théorie Olduvaï ? Je n'arrive pas à remettre la main sur le texte.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Je crois qu'il y a une erreur d'interprétation.. Si la part de gaz venant des chistes bitumineux à diminué récement, c'est parce que le prix du baril à baissé, pas parce qu'il n'y en a plus..<br /> Vous pouvez vous entêté à ne pas le croire, mais il y a effectivement plus de 5ans de décalage entre le peak oil et le peak gas. Le Qatar a 200ans de réserves (au rythme de production actuel, donc<br /> moins avec un rytme exponentiel, mais tout de même), l'Iran est blindée, et c'est pour ça que les States et Israël veulent les envahir (le nucléaire c'est pipo, et puis en plus ces fous vendent<br /> leur pétrole en €, pas en $..), la Russie aussi etc.<br /> <br /> Evidement un jour il n'y en aura plus, et il faudra passer à autre chose. Mais quand Exon et Shell investiront leurs milliards et leurs têtes pensantes dans la production de carburant via des<br /> bassins d'algues ou quelque chose d'autre, vous verrez que les prix de prod baisseront vitesse grand V et iront rejoindre ceux d'un pétrole cher, genre baril à 150-200$. Ca sera autre chose que<br /> faire joujou avec 3 miroirs.<br /> <br /> Oui sans doute à la fin progressive du pétrole sous terrain. Non assurement à la production d'énergie abondante.<br /> <br /> Encore une fois, je pense vous êtes trop pessimiste, et un peu grandiloquent. Les pétroliers savent se qu'ils font et savent qu'ils en ont encore pour quelques décennies avant de sauter sur un<br /> autre cheval. Total s'est dit intéressé plusieurs fois par le nucléaire, il préparent l'avenir mais il n'y a pas le feu au lac, contrairement à ce que vous déclarez. D'autant que l'atterrissage se<br /> fera en douceur, car l'offre et la demande fera que il y aura un "peak demande" associé au "peak offre" car les prix élevés justifieront toutes sorte d'économies d'énergie.<br /> <br /> Je partage votre pessimisme court terme (crise monétaire, immo, etc) mais pas celui long terme. Vous sous estimez trop la technologie et les hommes à surmonter les contraintes. Vous croyez beaucoup<br /> dans les murs épais et pas assez aux avions qui nous permettent de fait Paris-Pekin en 8h, quand il en fallait 8 semaines il y a quelques siècle. J'espère que vous n'êtes pas adeptes de la<br /> decroissance..<br /> <br /> <br />
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