La question énergétique rebondit II
Et ça va saigner...
La Russie ne va plus exporter de brut en mai, pour approvisionner son marché intérieur, les USA cassent le thermomètre à l'Agence de l'énergie, sans doute avec raison.
Pourquoi ? Parce que quand un mouvement devient lame de fond, il est inutile de vouloir le mesurer avec un double décimètre.
Contraints et forcés, les plus gros cochons de la planète devront économiser. De deux façons, d'abord en se modernisant, ensuite en réduisant la voilure et la structure.
Pour ceux qui se rappellent et ont vécus le début des années 1970, je rappellerais le fait suivant. Les promoteurs US, qui construisaient des mansions de 300 M2 se désolaient.
En effet, ils n'arrivaient pas à les vendre, malgré le porte-clef offert et le séjour à Miami, parce que le marché saturait.
Le meilleur moyen fut de mettre le bordel dans les quartiers ouvriers-classe moyenne, où les gens se contentaient de leur 100 M2 familiaux, de leur environnement connu, et qu'ils n'étaient pas trop mal, avec un revenu disponible important, une fois la baraque payée.
Comme on peut le constater, c'était la catastrophe économique.
Comme la manoeuvre réussit bien, il faut constater aussi que les mécanismes de la manoeuvre inverse ont été mis en place.
En effet, le jeune de 1970 est devenu vieux, il est seul dans son 300 M2, et on peut assister à la reconstitution des lignées sous un même toit.
Si sa retraite n'est pas énorme, les jeunes surrendettés ont parfois tout perdu, et si certains se retrouvent à la rue, beaucoup font appel aux solidarités familiales.
Le terme de l'arrivée, c'est une grande maison, abritant 3, voire 4 générations sous le même toit.
Mais, les charges de structures restent inchangées, et les marges de manoeuvres financières se reconstituent.
Il n'est donc pas du tout certain que l'augmentation "tendancielle" à la décohabitation continue. Pour avoir l'indépendance, il faut avoir les finances, et les
dépenses contraintes structurelles sont souvent liées au logement. Au niveau des villes, l'abandon aussi réduira les "frais incompressibles". Les romains n'ont pas saupoudrés les villes avec la
population, les habitants se sont concentrés, sans dépasser, et pour cause, leurs ressources locales : après, on meurt.
Là dessus, parlons énergie : un logement, sauf s'il est passif, consomme. Mais plus il est habité, paradoxalement, moins il consomme en chauffage (les êtres humains
chauffent par leur présence), et pour les autres fluides, c'est souvent la même chose. Seule la consommation d'eau est liée au nombre de tête, encore que, elle devient structurelle aussi par
certains faits (on peut citer la multiplication des piscines...)
J'ai souvent parlé de la loi Loucheur, et je me souviens d'une réhabilitation d'un immeuble Loucheur, construit dans les années 1920-1930.
Dans ses appartements, on y avait logé à l'origine des familles entières et nombreuses (6 personnes), dans 25 M2.
Pourtant, à cette époque, les 25 M2 n'avaient pas choqué. Mais le confort apporté avait épaté.
Les pays abondamment pourvus en énergie gaspillent, comme la GB, les USA et l'Australie. C'est un fait. Mais, tôt ou tard, les phénomènes s'inversent.
Et, eux aussi, devront cesser d'être un modèle de gaspillage, pour devenir vertueux. Ils ont atteint les limites.
L'énergie est le secteur où l'on voit les dogmes, l'emporter largement sur la réalité. Il faut doubler la conso d'énergie d'ici 2030. Sans poser le problème véritable : le pourra t'on ?
La donne énergétique aussi, pose deux problèmes, celui de la population, et celui de l'immigration.
Un prof d'économie, en 1976, nous disait qu'un jour on n'accueillerait pas le Haï hong, mais qu'on enverrait un bateau le couler.
Un modèle s'est construit au XVIII° siècle. La croissance. Le modèle US avait, en 1700 (c'était hier), 220 000 habitants, et 4 millions en 1790. C'était un modèle vraisemblable. Plus aujourd'hui.
De plus, il est fort peu douteux que les transitions soient pacifiques. Pour qu'elles le soient, il faudrait la stabilité politique. Hors un monde gavé aux énergies, qui subit une désintoxication sera comme un drogué, tout sauf pacifique.
D'autres pensent que la chute de
l'occident sera très rapide. Je le pense aussi.
Enfin, dernière nouvelle peu réjouissante : l'explosion dans la centrale nucléaire au Japon, serait bien une explosion causée par une réaction en chaîne, et le dessus de la centrale aurait fait couvercle de cocotte minute. Des morceaux de béton fortement radioactifs ont été trouvés.
On est donc bien dans une configuration de Tchernobyl, mais à la puissance 20.
Bref, nous vivons une époque formidable...