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La question énergétique rebondit II

29 Avril 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Et ça va saigner...

La Russie ne va plus exporter de brut en mai, pour approvisionner son marché intérieur, les USA cassent le thermomètre à l'Agence de l'énergie, sans doute avec raison.

Pourquoi ? Parce que quand un mouvement devient lame de fond, il est inutile de vouloir le mesurer avec un double décimètre.

Contraints et forcés, les plus gros cochons de la planète devront économiser. De deux façons, d'abord en se modernisant, ensuite en réduisant la voilure et la structure.

Pour ceux qui se rappellent et ont vécus le début des années 1970, je rappellerais le fait suivant. Les promoteurs US, qui construisaient des mansions de 300 M2 se désolaient.

En effet, ils n'arrivaient pas à les vendre, malgré le porte-clef offert et le séjour à Miami, parce que le marché saturait.

Le meilleur moyen fut de mettre le bordel dans les quartiers ouvriers-classe moyenne, où les gens se contentaient de leur 100 M2 familiaux, de leur environnement connu, et qu'ils n'étaient pas trop mal, avec un revenu disponible important, une fois la baraque payée.

Comme on peut le constater, c'était la catastrophe économique.

 

Comme la manoeuvre réussit bien, il faut constater aussi que les mécanismes de la manoeuvre inverse ont été mis en place.

En effet, le jeune de 1970 est devenu vieux, il est seul dans son 300 M2, et on peut assister à la reconstitution des lignées sous un même toit.

Si sa retraite n'est pas énorme, les jeunes surrendettés ont parfois tout perdu, et si certains se retrouvent à la rue, beaucoup font appel aux solidarités familiales.

Le terme de l'arrivée, c'est une grande maison, abritant 3, voire 4 générations sous le même toit.

Mais, les charges de structures restent inchangées, et les marges de manoeuvres financières se reconstituent.

Il n'est donc pas du tout certain que l'augmentation "tendancielle" à la décohabitation continue. Pour avoir l'indépendance, il faut avoir les finances, et les dépenses contraintes structurelles sont souvent liées au logement. Au niveau des villes, l'abandon aussi réduira les "frais incompressibles". Les romains n'ont pas saupoudrés les villes avec la population, les habitants se sont concentrés, sans dépasser, et pour cause, leurs ressources locales : après, on meurt.

 

Là dessus, parlons énergie : un logement, sauf s'il est passif, consomme. Mais plus il est habité, paradoxalement, moins il consomme en chauffage (les êtres humains chauffent par leur présence), et pour les autres fluides, c'est souvent la même chose. Seule la consommation d'eau est liée au nombre de tête, encore que, elle devient structurelle aussi par certains faits (on peut citer la multiplication des piscines...)

 

J'ai souvent parlé de la loi Loucheur, et je me souviens d'une réhabilitation d'un immeuble Loucheur, construit dans les années 1920-1930.

Dans ses appartements, on y avait logé à l'origine des familles entières et nombreuses (6 personnes), dans 25 M2.

Pourtant, à cette époque, les 25 M2 n'avaient pas choqué. Mais le confort apporté avait épaté.

 

Les pays abondamment pourvus en énergie gaspillent, comme la GB, les USA et l'Australie. C'est un fait. Mais, tôt ou tard, les phénomènes s'inversent.

Et, eux aussi, devront cesser d'être un modèle de gaspillage, pour devenir vertueux. Ils ont atteint les limites.

 

L'énergie est le secteur où l'on voit les dogmes, l'emporter largement sur la réalité. Il faut doubler la conso d'énergie d'ici 2030. Sans poser le problème véritable : le pourra t'on ?

La donne énergétique aussi, pose deux problèmes, celui de la population, et celui de l'immigration.

Un prof d'économie, en 1976, nous disait qu'un jour on n'accueillerait pas le Haï hong, mais qu'on enverrait un bateau le couler.

Un modèle s'est construit au XVIII° siècle. La croissance. Le modèle US avait, en 1700 (c'était hier), 220 000 habitants, et 4 millions en 1790. C'était un modèle vraisemblable. Plus aujourd'hui.

 

De plus, il est fort peu douteux que les transitions soient pacifiques. Pour qu'elles le soient, il faudrait la stabilité politique. Hors un monde gavé aux énergies, qui subit une désintoxication sera comme un drogué, tout sauf pacifique.

D'autres pensent que la chute de l'occident sera très rapide. Je le pense aussi.

 

Enfin, dernière nouvelle peu réjouissante : l'explosion dans la centrale nucléaire au Japon, serait bien une explosion causée par une réaction en chaîne, et le dessus de la centrale aurait fait couvercle de cocotte minute. Des morceaux de béton fortement radioactifs ont été trouvés. 

On est donc bien dans une configuration de Tchernobyl, mais à la puissance 20. 

 

Bref, nous vivons une époque formidable...

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P
<br /> Gail The Actuary parie aussi sur un crash accéléré de la civilisation thermo industrielle.<br /> <br /> Why fixing energy policy is so difficult<br /> http://ourfiniteworld.com/2011/04/25/why-fixing-energy-policy-is-so-difficult/<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Merci pour le lien<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Un article de François Crouzet sur les conséquences économiques de la révolution qui peut-être vous éclairera. surtout la dernière partie (ou vous décevra, car il n’y a pas eu en fait de vrai<br /> chambardement au niveau de la propriété, qui était d’abord de nature immobilière et foncière. Il suffit de jeter un œil sur le code civil pour le constater : « res mobilis res vilis », les biens<br /> mobiliers sont considérés comme sans valeur et ne jouent encore qu’un rôle marginal dans l’économie française de cette époque) :<br /> <br /> http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1989_num_40_6_409190#<br /> <br /> Sur votre gauche, vous pouvez l’éditer en PDF.<br /> <br /> Je ne peux aussi que vous conseiller la « bible » en histoire économique de Paul Bairoch, « victoires et déboires » en 3 tomes chez Folio poche. Bairoch est toujours complet, original, et facile à<br /> lire.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Merci La gaule, (sans jeux de mot :) )<br /> <br /> En fait c'est l'évolution du prix des actif entre la période prés napoléonienne et la période post restauration, qui m'aurait interesser. L'histoire de voir l'impacte économique de la révoluion,<br /> sachant que la propriété privé a surement fait un bond en avant entre les deux périodes.<br /> <br /> En fait j'essaie de faire un pseudo croissé entre entre cette période et la notre en prennant comme comparaison, l'impacte des dépenses lié a la geurre qui dans les deux cas a mis a mal des empires<br /> (la france pour la révolution et les états unis pour aujourd'hui)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> @ Logique<br /> <br /> J’ai quelques lumières sur votre question, mais qui remontent en désordre de ma mémoire, et je serais incapable de vous en donner des références précises. Si des érudits peuvent me corriger, j’en<br /> serai très heureux car ce sujet m’intéresse aussi.<br /> <br /> Non seulement les finances étaient à sec, mais il y avait une armée d’occupation à nourrir et une indemnité conséquente à verser aux vainqueurs de Napoléon. La bourse de Paris, de son côté, avait<br /> été ruinée par les énormes mouvements spéculatifs qui avaient accompagné la chute de l’Empire, notamment menés par la famille Rothschild (dont la véritable ascension date d’ailleurs de cette<br /> époque). Pourtant la France ne connut pas la banqueroute et cela pour deux principales raisons :<br /> <br /> - Cela n’était pas l’intérêt des occupants s’ils voulaient toucher les dividendes de la victoire, cela d’autant plus que le danger Napoléon semblait définitivement conjuré et qu’un Prince était<br /> revenu sur le trône de France.<br /> - Un point qui fait polémique ; vu la rapidité avec laquelle elle retrouva une prospérité relative, la France était-elle aussi ruinée que l’on a voulu le dire après vingt cinq ans de révolution et<br /> de guerres napoléoniennes ?<br /> La France se releva donc tant bien que mal mais d’abord au prix d’une récession sévère qui alla jusqu’à la disette dans de nombreuses régions. Les moyens employés par Louis XVIII et ses ministres<br /> (dont un certain Corvetto) furent très classiques, on les retrouvera lors des débuts de la troisième république après les troubles épisodes de la déroute du second empire et de la commune.<br /> - Fiscalité assez large, frappant en particuliers les nouvelles couches bourgeoises (mais cet esprit revanchard ne durera que peu de temps, le nouveau roi se révélant en fait plutôt<br /> pragmatique).<br /> - Recours à l’emprunt massif auprès des banques françaises (ici on retrouve les Rothschild) et étrangères, lesquelles s’exécutèrent de bonne grâce pour les raisons évoquées plus haut. Ces emprunts<br /> servirent dans un premier temps à régler une partie de l’indemnité de guerre, à en rééchelonner le solde, et à obtenir rapidement le départ des armées d’occupation, ce qui soulagea d’autant les<br /> finances publiques.<br /> - Utilisation de l’armature fiscale créée par Napoléon pour généraliser dans tout le pays la souscription de titres de rente (en fait des bons du trésor) adossés sur la dette publique. Le placement<br /> « père de famille » venait de naître.<br /> <br /> Même rétrogradée au rang de puissance de seconde ordre dans le nouveau concert européen, on peut dire qu’à la veille de la révolution de juillet (en fait l’épilogue de 1789), la France avait bien<br /> dépassé le cap critique et pouvait repartir vers un nouveau cycle dynamique.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Si le Japon était un Etat digne de ce nom, il pourrait disposer de centaines de milliers de liquidateurs et les centrales seraient maintenant hors d'état de nuire car la plaie était assez bénigne<br /> au départ. L'infection gagne du terrain et le pays, purgé par le Capitalisme libéral n'a plus de défense immunitaires. Il va falloir amputer.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Un des conseillers du 1er ministre japonais démissionne.<br /> <br /> "A senior nuclear adviser to Naoto Kan, the Japanese prime minister, has submitted his resignation, alleging the government had ignored his advice on radiation limits and failed to follow the<br /> law.<br /> <br /> Toshiso Kosako, a Tokyo University professor, who was named last month as an aide to Kan, said the government had only taken ad-hoc measures to contain the crisis at the crippled Fukushima nuclear<br /> power plant."<br /> <br /> http://english.aljazeera.net/news/asia-pacific/2011/04/201143061328786950.html<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Bonjour Patrick Reymond,<br /> <br /> C'est une question hors sujet, mais a laquelle je n'ais pas de réponse, et je pense que tu devrit être en mesure de m'éclairer sur cette portion d'histoire.<br /> <br /> A la chute de Napoléon, les finace de l'etat français était surement a sec, que c'est t'il passer économiquement parlant aprés, y a t'il eu une forte inflation en france ou plutot une forte<br /> déflation des actifs ?<br /> <br /> Merci d'avance<br /> <br /> <br />
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G
<br /> "l'explosion dans la centrale nucléaire au Japon, serait bien une explosion causée par une réaction en chaîne"<br /> <br /> Nan, sans dec' ? o_O Il leur a fallu *un mois et demi* pour se dire que le réacteur n°3, alimenté au MOX (une saleté comportant 7% de plutonium, infiniment plus dangereux que les 3% d'Uranium 238<br /> que l'on trouve habituellement dans les centrales) avait pété comme une chaudière de loco en sur-pression ? Et qu'ils vont donc *nécessairement* trouver sur le site des débris du couvercle de béton<br /> qui fermait la cuve du réacteur ? Allez, encore un mois et Tepco va finir par avouer qu'il a trouvé sur le site des bouts de barres de zirconium. Et ptète même quelques pastilles de MOX parties<br /> prendre l'air.<br /> <br /> <br />
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W
<br /> Hors sujet<br /> <br /> http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110429.OBS2108/le-piege-se-referme-sur-israel.html<br /> <br /> <br /> Ca confirme un de tes anciens articles.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Quel pourcentage de son territoire, le Japon va-t-il perdre ? 1/3 ? 1/4 ? Au pays du soleil couchant !<br /> <br /> <br />
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L
<br /> @simplet,<br /> <br /> trés bonne argumentation ...<br /> <br /> Si l'europe ferme la porte aux importations chinoise, cela rsique d'être dur. Mais cela sera dur aussi pour nous européen, tout du moins temps que le tissu industriel ne sera pas remis en<br /> fonction.<br /> <br /> Mais comme il y a peut de chance que se tissu industriel reprenne, le mrs de havard, reste dans le vrai. Car dans moins de 20 ans la chine aura develloper un marché intérieur.<br /> <br /> Nous sommes actuellement a la croisé des chemins, si ont continue dans la même direction que ces 20 derniéres années, c'est adire délocaliser, pour ne faire que de la plus value sans passer par la<br /> case production. Le cout de la dette aura encore augmenter et la ré-industrialisation sera beaucoup plus difficile a mettre en oeuvre.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> L'Arabie Saoudite prévoit de réduire ses exportations de brut :<br /> http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/04/28/recul-en-vue-des-exportations-saoudiennes-de-brut-previent-riyad/<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Les commentaires pour l'Europe: avec ou sans euro et même plutôt avec une monnaie commune, pas une monnaie unique. Lisez Sapir. Lisez Todt. Ils ont raison. Les autres sont des économistes au<br /> tempérament grégaires.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Je suis d'habitude respectueux des avis d'autrui. Mais votre historien, même prof à Havard, prédit des foutaises. Il oublie l'essentiel : il n' y a pas ou peu de marché intérieur chinois et donc<br /> l'économie chinoise est ultra dépendante de son exportation. Si demain, les USA et par dessus tout l'Europe reprennent leurs industries en main, relocalisent, la Chine n'existe au PIB mirifique,<br /> n'existera plus. La suprématie chinoise du XII-XIII-XIV siècle était réservée à une élite. Le reste de la population était ce qu'elle est toujours: une masse d'esclaves paysans. Le reste de son<br /> message n'est qu'un scud politique pour recrédibiliser les USA. De l'intox. Nous assisterons à ce genre de discours de plus en plus souvent. Les grands malades économiques sont les USA et la<br /> Grande-Bretagne. Si les PIGS revoient leurs déficits et ils seront obligés de le faire, les conséquences seront lourdes pour les investisseurs anglo-saxons. Leur trouille c'est l'avènement d'un<br /> nationalisme industriel européen avec la fermeture des frontières aux produits asiatiques qu'ils ont financés avec leur dollar de pacotille. C'est l'arrêt immédiat de la machine à cash. Les Chinois<br /> ne pourront que se tourner vers eux. Là cela saignera. Le reste, c'est de la pornographie.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Attention, la décision russe touche l'essence, et autres produits distillés, pas le brut.<br /> Non ?<br /> <br /> <br />
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