Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La vérole du Hollandais.

4 Janvier 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Carte Espagne

Moi, Je trouve que ça fait très film de pirate comme titre.

Le dit pirate a enterré son coffre sur l'ile de Nauru.

Mais, je préfère parler de ressources énergétiques. On appelle la ressource énergétique du nom de "maladie hollandaise",  parce que c'est en Hollande qu'on a étudié l'impact du "trésor trouvé", en l'espèce alors, le gaz naturel de Groningen sur l'économie globale.

Cette découverte, loin d'assurer "un plus" dans l'immédiat, assure plutôt "un effet d'éviction" et ensuite, "un très gros moins".

La chose est visible dans la réflexion dès le 16° siécle, et la querelle entre les rois d'Espagne et de France, l'un à ses mines d'argent, ou plutôt SA mine d'argent, la montagne du Potosi, l'autre a le reste : "il n'y a ni mines de bleds (blés), ni mines de poules, ni mines de draps".
L'un par ses découvertes, abandonne peu à peu toutes ses activités, l'autre, devient son premier partenaire commercial.
Le roi de France capte la plus grande part du métal blanc d'Amérique, grâce à son industrie, parce que déjà, à l'époque, on parle de "pré-révolution industrielle".
Le métal qui arrive à Cadix ne fait que passer. Et au 17° siécle, comme il arrivera moins et que l'argent sera dévalué, le tassement de la puissance espagnole sera réel.
Au 18° siécle, c'est l'argent mexicain qui prend la reléve dans l'approvisionnement de Cadix et de l'Europe, mais sans restaurer la puissance espagnole, qui reste un état de seconde zone.
Le changement de dynastie est d'ailleurs significatif : Madrid n'est qu'un appendice de Versailles. La dépopulation de la péninsule Ibérique en est le signe le plus visible.

La seule relance palpable sera celle D'Aranda au 18° siécle, qui suit une politique classique d'industrialisation, voire, pour certaines régions dépeuplées, de colonisation (on parle ici de L'Espagne).

On voit aussi, à l'époque actuelle, le combat des présidents Vénézueliens et Boliviens contre le plus implacable des ennemis : l'économie de rente.

Car si les structures sociales de certains pays sont très inégalitaires, c'est qu'elles sont liés à cette monoculture. Il n'y a pas si longtemps, en dehors du pétrole, il n'y avait rien au Vénézuela, et le pétrole, c'est 20 000 salariés pour 30 millions d'habitants.
On peut donc accorder des avantages à la pelle à une si petite fraction du pays.

Les avantages du pétrole ou du gaz sont gaspillés : placements farfelus à l'étranger (Avec la caricature de Nauru), accumulation inutile de réserves de change et l'article de Natixis voie une dépense inutile : l'augmentation de la protection sociale.

En réalité, ce paysage est aussi mensonger. Un certain nombre de pays ont, grâce à ces rentes, crées de toutes piéces des industries.
On peut citer l'URSS et l'Algérie.
Le seul problème c'est le débouché.
Pour l'Algérie, les capacités étaient utilisées à 10 %.

Pour le cas de la Russie, cité en exemple, comme pour l'OPEP, on peut voir que les balances commerciales depuis 2000 deviennent caricaturales.
Tout s'effondre, sauf l'énergie.

On peut donc tirer plusieurs enseignements de la Vérole Hollandaise.

1) Elle n'affranchit pas des VRAIS lois économiques. A savoir qu'il faut plusieurs générations pour bâtir un système économique efficace. Japon, Allemagne, y ont mis plus d'un siècle.

2) Les politiques libérales, là aussi, échouent totalement. On peut voir le contre exemple Thatchérien. On a finalement tout sacrifié au moindre effort, et au chien crevé au fil de l'eau. C'est la caricature des efforts britanniques actuels pour se sortir de la crise. Ils n'arriveront à rien.

3) Les systèmes politiques et économiques, si décriés, étaient finalement très adaptés. L'URSS était quasi auto-suffisante en tout, la Russie est dépendante de l'extérieur en tout.
Les pays OPEP suivent la trajectoire de dépendance extérieur des USA et de la Grande Bretagne.

4) la situation de ces pays est encore plus défavorable que les pays occidentaux. Ceux-ci ont encore une bonne part d'indépendance alimentaire. La Russie n'a gardé de L'URSS que ses céréales, dont elle a amélioré la production. Pour les productions animales, c'est le grand plongeon.

5) Il est finalement, beaucoup plus facile de se passer des ressources énergétiques, que de savoir les gérer.
La révolution industrielle française qui fut la deuxième après la britannique, fut très économe en la matière, le différentiel s'établit à 60 %, et l'allemande fut aussi beaucoup plus frustre.

A l'heure actuelle, d'ailleurs, une différence essentielle dans le calcul du PIB, vient du fait que certains pays n'ont pas la chance de gaspiller l'énergie.
Les 20 % de différence entre pays européens de l'ouest et USA, viennent du fait que les uns sont des cochons énergétiques, et que les autres sont beaucoup plus efficaces (mais peuvent faire beaucoup mieux).
Personnellement, et comme beaucoup, j'essaie de réduire au maximum mes notes de carburants et je ne me considère absolument pas comme traumatisé par les 4.5 litres de ma voiture au 100 km. C'est plutôt l'époque où je roulais à raison de 11 L au cent, qui me traumatise rétrospectivement. 

Le gaz de Groningen, n'apporta pas un iota de croissance supplémentaire aux Pays Bas. Elle n'eut, à terme, que des effets pervers absolus.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
<br /> est-ce qu'une ville comme st Étienne a gagné à être le koweit de son époque ? on peut en douter<br /> <br /> <br />
Répondre