Le canari dans la mine.
Dans les mines, il y avait des oiseaux. Pas pour faire poétique ou beau, mais pour donner l'alarme. Quand ils mourraient, il fallait détaler, et vite.
Aujourd'hui, les signes que les canaris meurent ne manquent pas.
Il n'y aura pas d'EPR au Royaume Uni. C'était pourtant un réacteur très sûr, étant donné qu'il ne fonctionnera pas.
Pour une bonne raison. Le prix du MWh, passé de 53 à 165 euros, pour la Finlande. Enfin, pas tellement pour la Finlande, car les dits finlandais vont tellement
facturer des pénalités que ce réacteur non seulement ne leur aura rien coûté, mais leur aura rapporté.
Dans ce cas de figure, pourquoi se casser le cul à l'exploiter ???
EDF, comme je l'avais indiqué, aura donc flambé 16 milliards d'euros en Grande Bretagne, continuant la longue série "d'investissements", à l'étranger, se finissant
invariablement, par une déroute financière.
Adieu donc, veaux, vaches, cochons, couvées, Mexique, Argentine, Brésil, en attendant GB et USA, pour cause de déroute de l'EPR.
Gérée comme une entreprise privée, les déboires d'EDF à l'étranger feront passer les emprunts russes comme des modèles de bonne gestion, la plupart ayant été remboursés plusieurs fois par les
intérêts versés... (Ils avaient commencé en 1822).
Il y a donc de gros problèmes au niveau des capacités et de la santé mentale des décideurs.
Dans ce régime non-démocratique, la gabégie, couverte par les autorités politiques, et mieux, impulsée par elle, n'aura pas eu, ailleurs, la sauvegarde des autorités locales. Dans les cas hispaniques et brésiliens, c'est l'ambiance de la dérégulation qui avait permis ces mauvaises affaires, et c'est simplement la pauvreté des consommateurs locales, qui avaient coulé le système. Les sud américains étaient incapables de payer les tarifs officiels, et pirataient les lignes, dans le cas du RU, et des USA (constellation), les trop naïfs dirigeants se sont fait tout bonnement escroqués, achetant chère, une lubie qui ne valait non seulement rien, mais à la valeur négative.
Pour réussir de tels foirages, il faut, en effet, un dogme solide, une absence totale de lucidité, une absence totale de critique et d'autocritique, et l'habitude
de travailler dans une technostructure, où la démocratie n'est qu'une pénible formalité.
Ailleurs, évidement, la donne est différente. Et les dirigeants d'EDF n'ont pas le pouvoir d'influence sur le monde politique qu'ils ont en France.
C'est le "petit détail", qu'ils ont oublié...
Dans
le Niortais, déjà 4000 logements sont vides et inoccupés, faute de demande, et on veut construire de plus belle d'ici 2021.
Histoire d'aggraver encore la situation .
Dans les deux cas, que ce soit EDF, ou la construction de logements, il y a un vice fondamental : l'incapacité de penser autrement, et d'anticiper les changements.
Quand la richesse ne provient plus de l'innovation et du travail, mais de la domination sociale, que ce soit par la rente du loyer, ou des fluides, c'est là qu'on
peut assister au maigrissement des riches, et répondre à la question de Discotonio sur le site "aux infos du nain".
Il est faux que "Quand les riches maigrissent, les maigres sont déjà morts". C'est le mauvais investissement qui tue le riche, celui de la domination sociale.
Quand la domination est trop impitoyable, le citoyen de base agit comme en URSS, il crée une économie parallèle qui échappe aux dominants.
Braudel notait que l'innovation alimentaire avait toujours été forte chez les pauvres. Une constante.
Le riche maigrit par la simple application de la loi historique : "la première génération crée la fortune, la deuxième la maintien, la troisième la croque". "La première génération a le sens des affaires, -un certain talent à sentir les évolutions-, la deuxième, le sens de son incompétence, la troisième a des exigences", notamment, peut on dire, les 15 % de rentabilité obligatoire.
Seulement, ce salaud de pauvre, il s'adapte. Il s'entassera à trois générations (sinon 4) dans une maison, il fera son jardin, il bricolera, etc...
Il sort, tout bonnement, en partie ou totalement de l'économie monétaire.
Ce que disait un fils de paysan après l'exode rural : "nous n'étions pauvre, que d'argent"...
Ailleurs, aussi, le changement technique est impulsé, et si le changement a eu lieu ailleurs, il se déversera, encore plus rapidement, là où il n'a pas eu lieu.