Le déraillement...
"R.J. Ellory: Comment nos sociétés ont-elles aussi salement déraillé?"
Rien de compliqué en fait.
Donnez des mesures "techniques", que seul 1 % de la population, sur le coup, et 10 % ensuite, sont capables de comprendre, et vous mettez en place un système.
TP : la loi du 3 janvier 1973.
Tenez fermement l'appareil de propagande, nous expliquant que le libre échange est nécessaire à l'équilibre du monde, l'émigration indispensable, la tolérance, une
vertu, et que l'on va démonter la tête du non-tolérant, qu'on doit "payer ses dettes", même si on ne les a pas fait.
TP : libéralisation des marchés du grain au début du règne de Louis XVI, chose sur laquelle on est vite revenu, pour le voir réapparaitre au début de la révolution...
TP : refus injurieux de faire faillite du même Louis XVI, pour ne pas "tarir le crédit". Finalement, le blé a été taxé sous l'influence de Marat, et la banqueroute a eu lieu en 1797...
Mais les plus riches se sont accaparés les privatisations: les biens nationaux...
L'appétit du gain en haut, et la culpabilisation de l'état, "le problème, et non la solution". Mais quel était le problème en question ? C'est que l'état empêche ou est le seul à même d'empêcher la concentration du capital.
Donc, depuis, la concentration en capital continue, même si, symboliquement, désormais, parachutes dorés, retraites chapeaux sont sur la sellette.
En effet, il est clair que ce genres de comportements est désormais, à vomir, surtout pour les actionnaires...
Si, pour le dernier en
date de la chronique, rien n'oblige à rembourser, il est clair que 400 000 euros sont sortis sans l'aval des actionnaires en AG.
Il y a hiatus sur la légalité de cette dépense. Cela devait être approuvé, et ça ne l'est pas...
Si la personne concernée ne rembourse pas d'elle même, il serait donc logique que le PDG et son conseil d'administration paient cette somme de leurs propres deniers.
Par contre, si quelqu'un qui n'a pas fait preuve de compétences particulières peut toucher 1.5 million d'euros au total, je suggère à tous les salariés virés "pour raison économique", d'en demander autant et même plus, car, eux, auront fait correctement le leur.
Car, si les patrons parlent d'un "marché mondial des compétences les concernant", il est clair que pour les patrons franchouillards, c'est "le marché hexagonal de la bêtise", et la bêtise, même monumentale, n'est pas un article en vente.
Il est clair que si on remet le SMIC en cause, en disant "ils ne sont pas compétitifs", dans beaucoup de conseils d'administrations, leurs membres devraient payer
très cher pour y être...
Comme je l'ai souvent dit, le monde inégal ne tenait que parce qu'il avait de très larges cohortes d'épargnés, voir de bénéficiaires indirects : retraités, fonctionnaires, cadres du privés, et cols d'or.
Bien sûr, qu'il n'y a rien à voir entre le retraité qui touche ses 2000 euros, et le PDG, dont le sigle en France est désormais d'incompétence, d'égocentrisme, de
conformisme et de stupidité abyssale.
Mais, l'un ET l'autre étaient les piliers du système. L'un parce qu'il pouvait trouver sympa sa croisière annuelle, ses biens importés, son immobilier payé il y a bien longtemps par l'inflation,
et trouvait pénible ces chômeurs "qui ne veulent pas travailler, contrairement à lui qui avait toujours bossé", sauf bien entendu, pendant sa pré-retraite, et qui avait changé d'emploi plus
souvent que de chemise avant de se fixer.
Aujourd'hui, si on continue de taper sur les miséreux, les intégrés se voient aussi mis à contribution : réduction drastiques de droits sociaux, dont ils avaient oublié qu'ils en étaient les
principaux bénéficiaires, au contraire des chômeurs, qui eux, ne coûtent vraiment pas chers, mais les plus riches viennent aussi dans le collimateur, deuxième effet kiss cool qu'ils n'avaient
sans doute pas prévu.
Après le parachute doré promis à un ministre du budget dont la prestation avait été plus que médiocre, car, sa carrière de PDG n'avait tenu qu'à un flux de subventions qu'il ne pouvait plus avoir
une fois au pouvoir, on voit donc que la chose la plus répandue au sommet, c'est l'incompétence.
Finalement, son seul "mérite", avait été de quémander...
Une fois qu'ils auront bien tout sabré, qu'ils auront fait faire faillite, d'ailleurs, à pas mal d'entreprises, car une autoroute privatisée n'a de valeur que si les gens ont de quoi acheter une bagnole, y mettre du carburant et payer le péage.
En effet, la richesse, c'est un prélèvement fait sur la totalité de la population. Après, le riche pourra se féliciter un temps de voir la circulation s'améliorer, puis viendra une inquiétude, d'abord sur l'entretien de l'autoroute, qui ne se fera plus, puis par les groupes qu'il verra se constituer le long des autoroutes, et qui recréeront les péages, mais à leur profit, comme dans ce parking marseillais, et qui non seulement, prendront son argent, mais aussi sa voiture, un droit de cuissage sur sa fille et sa femme...
Alors, on pensera à un truc génial, qu'on appelera "état", et ensuite, pour le compléter, on pensera à "l'état providence".
On voit aussi, aux dernières nouvelles, qu'il est très facile de corriger -si on veut-, la trajectoire.
Plafonner à 10 000 euros les niches fiscales, par exemple. ça va faire crier dans quelques riches chaumières manoirs.
Pour certains, ça va s'apparenter à multiplier par 3, 4 ou 5 l'imposition, voir de passer de la non imposition à des impôts très importants.
Changement de ton, les patrons deviennent des
"goinfres", et on attend un changement de règles.
En réalité, ce n'est pas d'un changement de règle qu'il faut. C'est la révolution. La révolution, c'est de taxer à l'IRPP (impôt sur le revenu des personnes physiques), progressivement, de 0 à
100 %.
1 500 000 euros de prime donnant 1350 000 de taxes, ça aurait de la gueule et serait parfaitement dissuasif...
En réalité, le bon mot, c'est pas "goinfre", le bon mot, c'est "porc", et le cochon, ça s'égorge et ça se saigne.
"Union
économique totale ou la mort" ? Question inutile. Qu'elle crève la charogne. Après 5000 ans d'histoire, les élites ne savent donc rien ?
Oui, tous les deux siècles, tout s'écroule, et se reconstitue, avec souvent un effondrement démographique (En Chine, la norme, c'est - 50 %), mais l'élite dirigeante fait toujours partie des
victimes.
On les connait, ils ont été trop visibles...