Le point de vue de Natixis...
17 Mars 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
La fin de décennie aura fait disparaître notre monde.
Un autre se sera mis en place.
Pour eux, c'est simple, taxation, substitution, renouvelable.
En fait, il y a une grosse et même très grosse impasse sur la crise sociale attachée à la crise énergétique. Pour deux raisons, la nourriture, c'est à l'heure actuelle, du pétrole, la suivante, c'est que l'énergie fait partie des dépenses contraintes.
Bien sûr, on part sur le paramètre officiel déjà rabaissé, en 2030, on consommera 105 millions de barils/ jour.
On croit toujours en l'économie de marché, d'où la très forte hausse anticipée, et le fort recul de consommation qu'elle entraînera. Sans doute, en créant la misère.
Réduire la consommation nous dit on. Mais sur qui portera la réduction ? Dans le cadre de l'économie de marché, sur les plus faibles, à moins que la donne politique nous fasse renouer avec un souvenir des temps passés, le carnet de rationnement, sans doute énergétique, peut être aussi alimentaire.
On peut penser aussi qu'il ne restera pas grand chose de certains secteurs, déjà exsangues à l'heure actuelle, comme le transport aérien, et la construction aéronautique.
Il sera réduit à une simple expression, et les problèmes des aéroports excentrés deviendront ceux des grands hubs, en exacerbés. c'est à dire le manque total de rentabilité.
On dégagera donc une marge importante de manoeuvre, c'est à dire, le quart de la consommation.
Quand aux "nouvelles énergies", comme le gaz de schistes, il n'apparaît même pas : son essor sera contrarié par la baisse de production du gaz conventionnel, et en la matière, on n'échappe pas non plus à la loi des rendements décroissants : sans doute le réservoir est il grand, voire immense, comme pour les schistes bitumineux, mais le robinet qu'on peut y coller est petit, et le débit réduit, et les montants qu'on peut y prélever effectivement, modestes.
Résumé : ce qui reste nécessite de lourds investissements, et n'est pas aussi facilement manipulable que les gisements classiques, comme Ghawar et moyen-orient pour le pétrole, et la Sibérie pour le gaz.
l'avantage, c'est qu'il reste donc du gaz pour longtemps, mais pas en quantité disponible "suffisante" pour les besoins énergétiques de la machinerie économique dans son état actuel.
La montée en puissance de la consommation fut progressive et finalement assez lente, et surtout, alimentée par des gisements faciles à exploiter.
Il faudrait, pour la substitution (si elle était possible) un tel effort d'investissement, qu'on peut se demander si elle est simplement possible.
Les ingénieurs vont souvent dans la finance, on manque de main d'oeuvre qualifiée, et les sommes en question sont énormes, sans doute beaucoup plus importantes que celles nécessaires à une politique d'économie d'énergie.
On parle aussi de "partage de rente" plus équitable entre producteurs et consommateurs. En réalité, c'est une question politique d'envergure qui va se poser dans tous les pays. Les pays occidentaux ont assis leur fiscalité sur la consommation énergétique, et la réduction de la dépendance est clairement une attitude anti-fiscale des plus modestes.
Pour ce qui est des USA, le constat était encore plus simple ; une bonne partie de la rente pétrolière des pays exportateurs s'est retrouvé dans ses bons du trésor.
Il faudra donc réorienter la fiscalité.
Conclusion : on ne joue pas au rat d'opéra avec des semelles de plomb. C'est ce que sont les "nouveaux" gisements de tous ordres.
Ils seront donc exploités... dans une certaine mesure, mais pas plus. Pour ce qui est indispensable. Après, les lois économiques condamnent leur utilisation. Les 147 $ le baril ont surtout contribué à rayer de la liste, bon nombre d'utilisateurs de 4 X 4, SUW et autres poubelles sur roues.
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