le "racket" ou le dernier niveau de l'abjection...

Abjection journalistique, bien entendu.
Au Royaume Uni, 22 % des parents ont empruntés à leurs enfants.
Quelquefois pour du superflu, le plus souvent pour le nécessaire et l'imprévu.
Mais qu'un journaliste puisse parler de "racket", c'est le dernier niveau de l'abjection.

En effet, s'il y a de tout dans les emprunts, il y a aussi des prêts faits de bon coeur, quand les enfants voient leur parent dans une situation difficile.
La génération antérieure à la mienne allait commencer à travailler tôt, mais la plupart du temps ils donnaient leur paie à leur parents, tant qu'ils résidaient chez eux.
C'était considéré comme normal, devant la dûreté des temps.
 
Et puis, les prêts familiaux n'ont jamais réellement cessé. Pour des gens normaux, il vaut mieux emprunter à la famille qu'à la banque. Souvent le prêt est sans intérêt et sans agios, ou ceux-ci compensent les pertes de rendements. c'est à dire sont très en dessous des prêts bancaires.

Personnellement, j'ai fait comme beaucoup. J'ai prêté à mes parents (avant que je ne travaille), ils m'ont prêté, ils m'ont assuré de leur soutien, même si en définitive, cela n'a été en fin de compte qu'un soutien moral dans des moments difficiles.
Mes enfants m'ont proposé leur soutien.
C'est la vie.

Pour mes parents, je me souviens bien. Leur voiture avait lâché, c'était en 1979. Déjà, elle était nécessaire pour aller travailler. Mon épargne était placée à 8;5 % à l'époque et je leur ai dit qu'ils n'allaient pas s'endetter à 20 % et plus, alors je leur en ai prêté une partie...

Depuis, les choses ont évolués. Je serais curieux de savoir si les enfants des gens les plus en bas de l'échelle sociale ont même une épargne quelqu'elle soit ?
 
Dans les difficultés, on tape à toutes les portes. Côté monnaie, on s'attend visiblement à du rififi. L'Allemagne a acheté 14 machines pour imprimer des euros.
Signe d'hyperinflation ? Non, je ne pense pas.
Ce qui va sans doute arriver, c'est un accroissement notable de la masse monétaire M0.
On s'attend à une crise à l'argentine : fermetures des banques et blocages des comptes.
Pour une crise d'hyperinflation, il n'y aurait pas besoin de plus de billet.
Seul, en général, la nature des billets évolue : les gros billets se généralisent, les petits disparaissent, le billet de 5 est remplacé par le billet de 500 (existant), le billet de 10 devient un billet de 1000, celui de 20 devient un billet de 2000, etc...
On le comprend aisément, les montants faciaux deviennent plus importants, sans accroitre forcément leur nombre.
Ce n'est pas plus compliquer de fabriquer un billet de 500 qu'un billet de 5.

Là, visiblement, c'est le nombre de billets qu'on veut accroitre. Donc, on anticipe des mouvements de panique concernant la solidité bancaire.

Comments

[Sclavus]

Les mots « abjection » et « journalistique » vont si bien ensemble ; utiliser l’un des deux sous-entend déjà l’autre.
La dernière perle que j’ai trouvé c’était l’autre jour dans le « direct poubelle » : L’émient journaliste nous racontait dans son article la naissance d’un bébé bélouga (je ne sais plus dans quel
zoo aquatique quelque part en Amérique) et il disait en passant que « les œufs de ce poisson servaient à la fabrication du caviar ».
Bon, pour trouver un crétin absolu de ce genre il faut se lever tôt ; pour le faire parler à des millions de lecteurs il faut s’appeler Bolloré.

[Yodir]

Très bon article, merci.
Accroitre le M0, ça irait pour une fois dans le bon sens, car actuellement, tous les systèmes de monétique ont tendance à marginaliser l'usage de la monnaie papier (et à tracer de plus en plus les
flux monétaires des individus).
Dans cette hypothèse, les gens retireraient massivement du liquide aux distributeurs (videraient leur compte en banque), et seraient bien obligé ensuite de l'utiliser pour les règlements courants
(de toute façon, le compte est vide, et ramener des espèces à la banque attire les contrôles fiscaux).
C'est les convoyeurs de fonds qui vont en pâtir ...