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Le recul dans la victoire...

3 Juin 2013 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Dans bien des guerres, la débandade est annoncée comme une victoire incomparable, comme ces républicains espagnols, qui n'avaient "que peu reculé", grâce à leur dernière victoire, et "El campesino" galvanisait les énergies en faisant défiler ses soldats, 4 ou 5 fois de suite.
Bien entendu, ça ne changeait pas le nombre réel de combattants, ni leur niveau de compétence militaire, mais cela permettait de mentir, un temps, sans rien changer au résultat final.

 

Le pétrole de schiste, lui, fait la une des journaux. Encore et encore, donc, il faut, encore et encore enfoncer le clou.

Le rebond de la production américaine, est réel. Mais limité. Et encore, faut il séparer ce qui relève du forage en eaux profondes, dans le golfe du Mexique, sur des gisements sous marins, mais classiques, et ce qui vient du pétrole de schiste.

 

Depuis le creux de 2005/2006, donc, la production US est remontée d'environ 5 millions de barils /jour, à 7. On est donc, très loin, des 12 prévus. Et même des 9 annoncés en 2012.

On est même en dessous de 6.5 millions à l'année...

 

La production du Dakota du Nord, elle, est encore très marginale...

 

Si les raffineries ferment en France, et si les pays africains ont du mal à exporter leur brut léger, c'est que les importations à leur maximum du 4/11/2005, avec 15.217 millions de barils (5.598 produits) , sont redescendus à des montants bien moindres (8. 878 le 15/03/2013 et  7.124 produits en mars).

Côté importations de produits raffinés, les USA de 2005 étaient chroniquement insuffisants et incapables d'approvisionner leur population.

Un maximum d'importation de 4.968 millions de barils a été atteint en octobre 2005, contre un niveau très bas en 2013, quelquefois inférieur à 2 millions de barils par jour (2.273 en mai).

 

Côté exportations, elles se situaient à environ un million de barils elles se sont envolés à 2.730 en 2013, faisant des USA un exportateur net de produits raffinés.

 

le total de la consommation US est passé de 21 millions de barils jours, à environ 15, avec des pointes encore  inférieures.

7.124 MBJ produits en mars 2013, 7.360 net importés. 14. 5 millions de barils, donc, ont été consommés.

 

La chute, en 8 ans, est impressionnante, et est causé par plusieurs facteurs concomitants, qui se conjuguent et se renforcent :

- la chute du taux d'équipement automobile par tranches de mille personnes : il est revenu de 476 à 420, ce qui est étonnant dans un pays où l'automobile d'occasion est bon marché, comme les pièces détachés, faisant des Cooter Davenport, (le  mécano de "shérif fais moi peur"), un personnage central de la vie américaine,

- la chute des consommations unitaire des véhicules (de 11.5 litres à 9.5),

- la chute de 25 % des kilomètres parcourus.

 

La production des raffineries est quasi intégralement destinée au transport, et aux carburants (85 %), le reste n'étant que des déchêts incompressibles (bitume, coke, gaz). 

Les autres usages sont quasi marginaux, et en voie de disparition. Le chauffage au fioul est un reliquat, en constante diminution.

 

Ce qui a surtout fait l'effondrement du prix du gaz aux USA, ce n'est pas le gaz de schiste, c'est l'encombrement du marché de la production d'électricité, entre le charbon et le gaz, l'existence de capacités de production largement inutilisées, par centrales au gaz ou au charbon.

il est à noter que la baisse de la demande électrique US est aussi responsable de la crise du prix du gaz.

Lequel est handicapé par la saturation de ses capacités de stockage.

Comme l'évacuation du gaz nécessite de gros investissements, le Dakota torche son gaz de schiste.

 

Donc, nul rebond, mais une crise qui s'approfondit. Et on nous présente cela comme un renouveau.

On m'a aussi reproché d'avoir prévu, en 2009, un bug dans la production nucléaire, faute de combustible, bug, qui n'est pas venu... dit on.
Faut il dire qu'entre temps, Fukushima a pris le bouillon, que dans les fait, le Japon est quasi sorti du nucléaire, qu'il a bradé 4500 tonnes d'uranium, que l'Allemagne a laissé fermée la moitié des siennes, qu'en Belgique, le nucléaire fonctionne à 50 % de ses capacités...

Plus, faut il dire, dans la foule des mensonges dont on nous abreuvait en 2007-2009, une vérité : la production kazak d'uranium a fortement augmenté.
Mais c'est la seule qui ait fait ce qu'elle avait promis alors.

Dans les faits, le nucléaire reste sous la menace d'une rupture d'approvisionnement, la producion ne couvrant que 86 % de la consommation.
Ce phénomène est pareil aux ruptures de digues. Souvent, quand une crue menace, on brise une digue, pour inonder un endroit qui servira de vase d'expansion, et dont on prévoit que les dégats seront circonscrits. La fin du nucléaire nippon, la fin du nucléaire allemand, et la mauvause santé du belge, ont crée du mou sur les quantités disponibles. Il n'y a donc rien qui contredise ma prévision de 2009, à savoir la mise au rencart de bien des centrales.

Fukushima leur a seulement évité le ridicule. Cette difficulté à trouver du combustible, la prédominance du Kazakhstan (40 % de la production), l'instabilité de l'Asie centrale, de ses clans et satrapes, le retour probable de Mollah Omar aux affaires, et sa conséquence, l'acceptation par les états de la région d'une tutelle russe rétablie, beaucoup plus importante, tout devient dangereux dans le nucléaire, et peut on parler "d'indépendance nationale", quand 45 % de la production vient de l'ex bloc soviétique ?

 

Il y avait en 2012,  plus de 400 centrales nucléaires, "en activité". Même ce chiffre est contestable. Les allemandes sont comptées toutes, comme "actives", le nucléaire anglais est en grande perte de vitesse, l'espagnol est condamné, le belge, fragilisé, le nippon n'existe plus...

 

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