Les éléphants blancs.
J'ai dit mon sentiment sur NDDL, sur le nucléaire, et particulièrement l'EPR, au tour de la ligne TGV Lyon-Turin.
A mon sens, celle-là, souffre du même problème que tous les autres projets :
- coûts très sous évalués, et dérives sans fin,
- trafic estimé de manière très optimiste, pour ne pas dire plus.
En un mot, on dépassera, comme toujours, l'enveloppe de départ, mais cette fois, comme pour les 3 autres cas (Epr, nucléaire, NDDL), on le dépassera très
amplement.
L'EPR est un bousin, comme le prouve déjà le cas finlandais, et comme le prouve le cas français, on ne sait quand ils fonctionneront, ni si ils fonctionneront, ni à
quel coût.
Ni, surtout, si on en aura encore besoin.
Il a échappé aux brillants esprits concepteurs de la ligne TGV, que celle actuelle, n'avait qu'un débit de 2000 passagers/jours, il en vise 40 000, et la rentabilité se situe à 100 000.
Autant dire, jamais.
"Mais La cour des comptes a épinglé début novembre ce projet contesté en estimant son coût global à "26,1 milliards
d'euros" et regrettait que "d'autres solutions alternatives moins coûteuses aient été écartées sans avoir été explorées de façon approfondie"."
Le coût officiel étant de 8.5 milliards, on est déjà dans une dérive de plus de 200 %.
Bien entendu, on fera plus (sans doute, 500 %), et on n'échappera pas à la loi des rendements décroissants, le premier TGV était sur une ligne a gros débit, puis on en a mis sur des lignes à débits de plus en plus tenus, puis sur des lignes, quasi inexistantes.
Car, entre Italie et France, il y a un mur, celui de la langue. d'accord, quelques français iront faire du shopping en Italie, ce qui sera compensé par le shopping des italiens (donc, bénéfice réel = zéro), avec en prime, le coût du transport.
Brillant donc.
Quelqu'un s'est étonné de ma bronca contre Proglio. Elle est justifiée. Celui-ci, fait du lobby jusqu'à plus soif. Ce n'est pas son rôle, il est sensé obéir à l'actionnaire principal, et non pas lui dire "signer ici".
C'est un mélange des genres toxiques. Il avait, dit on, table ouverte chez NS. Qui donnait les ordres à qui ???
La dernière ligne de chemin de fer a été finie en France en 1939. ça a été la plus longue à construire, la plus chère, la plus inutile, car, une fois finie, la
"transcevenole" de 1919, n'était plus que la voie Le Puy - Le Monastier sur Gazeille, on ne posa jamais les rails, et on la déclassa.
Le coup était parti voilà bien des années, et on ne l'arrêta qu'avec le début d'une guerre.
Construire en 1939 était construire à contre-temps. Il y avait la montagne, la plus difficile qui soit, et il faut rappeler une trivialité, il faut qu'il y ait une
population. L'exode rural, commencé en 1880 battait son plein, la guerre avait fait qu'il y avait plus de noms sur le monument au mort qu'au village, et le camion, le bus faisaient leur
apparition.
EPR et Nucléaire et NDDL sont eux aussi, à contretemps, sur une musique vieillote, surrannée et sentant la poussière.
Les hommes politiques partent du principe que l'investissement créera le besoin, en oubliant le paramètre de la raréfaction de l'énergie, parce que, dans le passé, cela a effectivement boosté un marché.
Mais le TGV Paris -Lyon a surtout pris sur les autres trafics, faisant disparaitre certains aéroports, ou posant la question de leur utilité intrinséque, a pris, un
peu sur la voiture, et beaucoup, sur les aéroports lyonnais.
Ils n'ont jamais pris en compte les effets d'éviction.
Bien sûr, sans doute, le TGV Lyon Turin prendra un peu aux autres moyens de transports et créera un peu d'activité. Allez, soyons large, on passera de 2000 passagers à 4000. Trop bien.
Et ca vaut 8.5 milliards ??? Pardon, 26.1, pardon 50 ???
Il faut qu'il y ait, à la base, une demande pour un trafic. L'autoroute dite "la méridienne",
n'a jamais fait son trou, et pour cause, elle évite soigneusement toutes les préfectures, pour passer au milieu de nulle part (14 habitants au km2), et n'est utile qu'au parisien voulant aller en
Espagne...
Pour ce qui est des gens du cru, ils ont une belle autoroute, qui ne leur sert à rien...