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Les retraités...

31 Octobre 2013 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique

J'avais déjà consacré un article aux VC. C'était en 2012. Je ne retire rien.


Dieu nous a donné une besace de devant pour les défauts des autres, et une besace de derrière pour nos propres défauts. C'est ce que nous disait un instituteur de l'école laïque.

 

Parmi les retraités, c'est comme toute catégorie, il y a les "jean-bien", et les "jean-foutre".

 

Certains nous disent qu'ils ont commencé à travailler tôt, à 14 ans, et fini à 60.
C'est bien, c'est la preuve :

- qu'il y avait du travail par dessus la tête, c'était la norme,

- que bien des "jeans", qui se plaignent d'avoir été travaillé à 14 ans l'ont souvent fait volontairement.

En effet, beaucoup reconnaissent , que les études ne les intéressaient pas, bien que leurs parents leur aient proposé de les continuer.

Le désir d'ascension social était fort après guerre, et ils étaient souvent décidés à faire les sacrifices nécessaires.

Donc, on ne va pas les plaindre.

 

Le retraité dit que sa retraite est mérité. A comparer aux futurs et retraités actuels, qui se sont tapés :

- le chômage,

- la  X 3 des cotisations,

- l'allongement de la durée des cotisations,

- le minimum vieillesse comme norme ACTUELLE de liquidation,

- la recherche d'emploi (travail à plein temps)...

 

Alors, il y a pire que d'avoir travaillé à 14 ans. On peut aussi souffrir sur les bancs de l'école. C'est pas forcément moins traumatisant.

 

De plus, pour répondre au courrier qui m'a été adressé, on n'était pas routier à 14 ans. A l'époque où le travail commençait à 14 ans, on ne va pas plaindre aussi quelqu'un qui a choisi son métier.

Parce qu'à l'époque, on choisissait.

 

Je rappellerais aussi un point d'histoire.

On a demandé aux artisans, commerçants, et agriculteurs de voter pour leur régime de retraite.

C'était dans les années 1950 (1955, il me semble). 

Ils se sont choisis un régime de merde, car à l'époque, les uns attendaient le minimum vieillesse, les autres gagnaient beaucoup d'argent et investissaient énormément, se créant, de fait une retraite par capitalisation.

Et de toute façon, disaient ils, ils revendraient sans peine un fond nettement revalorisé depuis la guerre...

 

Donc, si les paradigmes ont changés, on ne va pas les plaindre, même s'ils sont engagés par le vote de leurs aînés.

En régime libéral, ça s'appelle la responsabilité. Les paysans faisaient donation de leurs biens, souvent importants, accumulaient bons du trésor ou de caisse, et livrets en tout genre.

 

L'un vient de mourir. Je le connaissais, lui et sa famille. Il avait 80 ans, avait touché le capital de la MSA, 6000 francs, comme solde de tous comptes, et tout le reste, c'était le minimum vieillesse (crée en 1956 pour le pôvre agriculteur ), actuelle ASPA (dont le régime est différend pour les donations et assurance-vie).


Ce qui est resté dans la gorge des neveux et niéces qui l'assistaient depuis 20 ans, de prestations en tous genres (vêtements et nourriture), ce sont les 400 000 euros, (taxés par l'état à 60 %, et après déduction du-dit minimum vieillesse) qui étaient sur les comptes en banque.

De plus, ils le logeaient gratuitement dans sa ferme (qu'ils possédaient au 3/4), ferme qui tombe en ruine...

 

Du stade de pôv' tonton, il est passé, eu un clin d'oeil, à celui d'enfoiré, de connard, de VC qui-aurait-au-moins-pu-faire-entretenir-la maison, etc, et j'en passe et des plus virils encore...

 

J'ai un ami, aussi, qui a toujours eu des relations difficile avec son père. L'ami en question à 55 ans, se retrouve à l'ASS et son père l'a gratifié d'un "t'avais qu'à pas te faire virer".
Il a quand même fait condamner son licenciement comme abusif.

Le caractère savoureux de l'histoire est dans la comparaison des deux trajectoires. Il a été licencié à 52 ans, son père a été viré en pré-retraite à 50 ans, et est donc resté au chômage, pendant 10.

Dans l'imaginaire du père, ces dix ans de chômage n'existent pas. A l'époque, ces pré-retraites étaient provisonnés à hauteur du million de francs...

Seulement, il y a 20 ans, on tenait compte du fait qu'un chômeur de plus de 50 ans, est difficilement recasable. Aujourd'hui, on est dans l'idéologie.

Le père en question se plaint désormais de devoir payer la place de son épouse en institution (elle est atteinte d'Alzheimer).

Ils ont pourtant immobilier, deux bonnes retraites, et n'ont eu qu'un seul enfant. Si le père compte sur lui pour payer la MAPAD, il est mal barré.

 

Pourtant, quelqu'un totalement à la charge de la collectivité, à tous points de vue,  est très mal placé pour donner des leçons...

 

Bien entendu, je rappellerais aussi la retraite complémentaire agricole, récemment crée. Pour amorcer le système, on a filé des pensions à des gens qui n'avaient pas cotisé le premier fifrelin. Et il se passera bien des années avant que le système arrive à maturité...

 

Donc, saisissaient bien ma pensée : je ne reproche rien, mais qu'ils aient la décence de ne pas cracher dans la soupe. Car si on commence à regarder, "les brebis sont propres, et le pasteur conchié".

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S
Laissez moi vous illustrer par un exemple que tout n'est pas rose pour certain:<br /> Agriculteur. Producteur de volaille. 30 ans de boulot. Faillite d'un groupe agroalimentaire. Production et vente de l'année impayée. Perte sèche. L'agriculteur a 62 ans. Il perd tout. Vente<br /> publique de ses installations. Que doit-il faire ? Une balle ou ...?
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S
Vous alignez la colonne "passif" du bilan.<br /> A quand la colonne " actif"?<br /> Notamment ceux qui prennent leur retraite en ce moment:<br /> Ils ont cotisé pour les anciens pour eux. Ils ont payé l'enseignement des actifs actuels, des infrastructures diverses et variées.<br /> Ce ne sont pas des voleurs!<br /> Ne pas recevoir une partie de ce que l'on a donné, ben c'est la chypriotisation des retraites...<br /> Il serait par contre peut-être raisonnable de payer une retraite égale pour tous et d'un montant égal au SMIG.<br /> Ce qui coûte, ce sont les excès payés à certains. Méritant ou pas. Sur ce point je suis d'accord avec vous.<br /> Durant une vie de travail, sachant que la retraite est égale au SMIG, on n'a qu'à se démerder pour le plus.<br /> Par ailleurs vous établissez une confusion fâcheuse et malsaine: chômage, travail pour tous d'antan, retraites.<br /> La situation actuelle est biaisée par une dette qui n'existe pas, par une mondialisation qui est en réalité une transposition de l'esclavage. L'économie industrielle depuis toujours est basée sur<br /> la fabrication de produits à coût salarial inférieurs à ceux des acheteurs potentiels. C'est à dire des salaires bas, très bas donc pratiquement de l'exploitation quand des frais de transports sont<br /> lourds.<br /> Il est très rare que ce commerce soit fait pour des raisons de technologie.
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