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Loyer et servage...

5 Juin 2012 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Immobilier

Il y en a qui savent ce qu'ils font, et ils voient loin.

La création de l'allocation logement , puis de l'APL par Raymond Barre, n'étaient pas des aides au logement, mais des aides aux propriétaires.

L'AL familiale de 1949, et ne cachait pas son ambition : faire monter les loyers, "trop bas", taux d'effort, 1.5 %.

R. Barre ne cachait pas non plus sa volonté de faire monter les loyers "trop bas", avec un taux d'effort de 10 %.

Insensiblement, donc, en France, on a mis en place, l'une après l'autre, des mesures et règles, destinées à faire monter la mayonnaise.

On peut les citer (en vrac, et vous pouvez devez en rajouter) :

- indexation des loyers plus que généreuse, alors que sa justification, l'investissement, est rarement là.

Et même pas du tout, souvent.

Alors que le prêt initial, et jamais réévalué, lui, a fondu au gré de l'inflation.

Le pire que j'ai vu, c'est un prêt (12 000 francs) sur 50 ans (HLM), à taux très doux, conduisant à un loyer de 100 Francs par mois.

Le tout à 2 %.

Bien entendu, la mensualité était largement couverte au départ par le loyer, ce qui n'empêcha pas les loyer d'augmenter, d'augmenter, mais quand vint les réhabilitations (30 ans plus tard), ceux-ci, qui atteignaient déjà 600 francs, doublèrent... Pour payer la dite réhabilitation...

Où était passé la différence, censée couvrir les rénovations éventuelles ? Mystère. Ou plutôt non, pas mystère, dans des habitudes dispendieuses, n'ayant rien à voir avec la mission de loger.
Avec de telles mannes, on peut faire vivre un tas de personnes, et furent vite oublier les premières années, où ces sociétés vivaient avec des administrations si réduites, qu'elles en étaient ridicules, et elles n'étaient même pas informatisées...

Bien entendu, pour le privé, c'est la même chose, la croisière annuelle ou trimestrielle, la bagnole du propriétaire étant l'autre dépense somptuaire.
Quand à l'entretien, souvent, s'il brille, c'est par son absence, à part le coup de ripolin à la S. Plazza, dont le coût et la portée, sont très légers...

Bizarrement, on ne voit des dépenses substancielles qu'au moment des difficultés à relouer...

- abandon de la politique foncière d'après guerre, au profit du marché. Les pouvoirs publics peuvent très bien fixer la donne légale, qui fait monter, ou baisser les prix. Sans compter, bien sûr, qu'états et collectivités locales sont souvent bien burnés en terrains, qui, bizarrement, sont rarement utilisés, au contraire de l'après guerre.

- Connivence généralisée du monde politique avec le monde du BTP, dont le premier exemple fut le scandale de la garantie foncière (qui, de fait, ne garantissait rien du tout).
Il est clair que si tout le monde n'est pas corrompu, il existe la corruption de comportement, bien pire. Le maire, comme le conseil municipal a une famille, et peut être très sensible aux problèmes de l'immobilier, ou travaille, sa femme, sa fille, son fils (rayez la mention inutile), voir, y posséde une entreprise...
La catastrophe de la Faute sur Mer est emblématique de la porosité "à l'islandaise", entre élus et sociétés de BTP et du bâtiment, sans compter l'effet qu'un afflux de population et d'argent a eu sur ce qui était, à l'origine, une toute petite communauté, qui possédait une terre sans valeur ou presque...

- L'idée que le logement a une valeur "qui ne baisse jamais", idée de propagande, mais bien rentré dans les têtes, et d'une manière générale, propagande...

- la baisse de l'IRPP, qui se retrouve dans une phase A, dans l'épargne, dans une phase B, dans l'immobilier (on voit donc bien, la grande originalité de pensée de la population).

- Création du PTZ, qui augmente, mécaniquement, la demande.

- Laxisme bancaire, à la recherche d'un débouché que les banques ne trouvaient plus ailleurs, notamment dans la retraite par capitalisation.

- Absence totale de vision économique objective, en un mot, de planification globale (gros mot depuis l'effondrement de l'URSS), au profit de constructions anarchiques, souvent là où l'on n'en a pas besoin...

- Effets de générations. J'ai vu des copropriétés ou des lotissements évoluer de la même manière. tout le monde fait construire en même temps, a des enfants en même temps, est en retraite en même temps, et meurt en même temps.

Ce qui fait qu'on peut passer très vite, d'une saturation à prix hauts, à un dégonflement, parce que tout est à vendre, et que tout est devenu vieillot...
Bien sur, on ne pointe les jumelles que dans les endroits où cela sature.

 

L'immobilier est devenu un mode de domination de la société, et certains me disent que c'est causé par les dépenses indues de l'état.
En réalité, l'état, fait des dépenses indues parce que le libéralisme déchire le tissu productif et le tissu social.

Dans le tournant de 1974, pour faire tenir la société, on s'est mis en tête d'embaucher des fonctionnaires, et de faire des retraités, parce que pour tenir, la société a besoin de cohortes nombreuses de gens épargnés par le système.

L'immobilier, non délocalisable, est dans le même cas, et même pire. Il est juteux.

Le tournant du libéralisme est aussi un tournant vers la généralisation de l'accès à la propriété, "pour ses vieux jours".

 

Le pékin moyen, lui, est sensé assurer, et payer sa dîme. Il y a un problème, dans le fait que le marché est biaisé à la hausse.

L'offre et la demande ne fonctionnent pas, car il y a eu hausse partout en France, et jamais baisse.
Pourtant, dans beaucoup d'endroits, il aurait du y avoir effondrement des loyers.

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J
Et qu'elle est la situation aux Etats-Unis ?<br /> Est-il plus facile de se loger, eventuellement en changeant de ville pour une autre moins chère ?<br /> Les villes ou il y a de l'emploi ont-elles des loyers beaucoup plus élevés que les autres.<br /> En effet, le principal problème en France c'est que les loyers dans les grandes villes qui sont les pôles économiques ont fortement augmentés en dix ans.
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